Groupe cousin de DIIV, les Beach Fossils ont ralenti la cadence depuis leur classique Clash The Truth. En 2017, Somersault était un pas de côté réussi. Sorte d’hymne à la slow life amenant le projet de Dustin Payseur vers une pop rêveuse dont Bunny suit le chemin.
Dès les premières minutes de ce disque, il est impensable de le voir sortir à une autre période. Ces guitares flâneuses et son chant planant semblent être la bande son d’un été passé à regarder le paysage. Le fédérateur ‘Don’t Fade Away‘ nous amènerait presque sur les voies de Fletwood Mac, à ceci près qu’on reconnaît parfaitement les cordes caractéristiques des Beach Fossils. Un morceau qui n’est pas isolé dans sa faculté à nous emporter le temps de trois à quatre minutes avec une mélodie entraînante où tout semble se dérouler avec facilité. Comme dans toute bonne et immédiate chanson pop où tout paraît si simple que l’on retrouve sur ‘Tough Love‘ ou ‘Dare Me‘. C’est d’ailleurs le bémol que l’on peut adresser au disque dans son ensemble, son manque d’aspérité qui l’handicapera peut-être d’un éventuel second souffle dans la durée. Surtout à cause d’un tempo très similaire du début à la fin, où seule la shoegaze ‘Numb‘ viendra casser cette impression.
Dustin Payseur pose sa voix avec un mélange d’assurance et de mélancolie et évoque en filigrane la maladie d’un proche, sa récente paternité ou les simples tribulations des relations humaines. Il est certain que les amoureux du post-punk de Clash The Truth ne retrouveront pas les sensations de 2013 mais on retrouve dans l’apaisement de ce disque une maîtrise appréciable d’une dream pop que l’on entend assez peu aujourd’hui. Dans son exécution, Bunny revêt quelque chose de réconfortant et se pose comme un album de traînard. De ceux avec qu’on a tendance à mettre en fond et qui finissent avec le temps par obtenir une affection particulière…