Comment passer à côté de l’émergence de Squid ? Tête de gondole de l’écurie Warp, le groupe avait surpris son monde avec son premier disque Bright Green Field en 2021. Influences jazzy et batteur chanteur à la voix haut perchée, les voici attendu au tournant avec O Monolith.
Comme toujours dans l’industrie musicale lors de l’annonce d’un nouvel album, le premier single a annoncé leur retour en fanfare et ‘Swing (In A Dream)’ est assurément le titre le plus abordable de ce disque. Lui emboîtant le pas dans le jeu des extraits, ‘Undergrowth’ est plus abstrait mais tout autant réussi avec ses cuivres et ses nappes de synthés.
La première écoute de cet album est déroutante. Pas une surprise puisque nous suivons le groupe depuis ses premiers EPs et même leur premier disque n’avait pas été un coup de foudre. Fan de contre-temps, de dissonance et de détours farfelus, Squid nie en permanence l’évidence. Clairement : si la musique avait un sens, ils prendraient l’autre. En permanence.
Encore accompagné par Dan Carey à la production et cette fois par John McEntire de Tortoise au mix, l’emballage sonore est à la hauteur de leurs exigences permettant d’apprécier les pics de ce curieux mélange. L’énorme montée de ‘The Blades’, le calme mélodique de ‘Green Light’ avant la tempête, les percussions de son dernier titre sont autant de pièces de choix et récompensent la patience requise pour arriver à dépasser les quelques interludes glissées au sein des morceaux. Parfois proche du math-rock des Battles ou de l’expérimentation d’un Animal Collective, le groupe ne se perd pas autant en route et étend son territoire. O Monolith est l’un de ces disques qui nécessitera son lot d’écoutes pour dévoiler ses mystères et décortiquer ses surprises. On peut déjà parier que ses admirateurs le défendront autant que ses détracteurs décrocheront.
Squid sera en France fin septembre avec des dates à la Rock School Barbey de Bordeaux, à l’Elysée Montmartre à Paris et au 106 à Rouen.