Venus défendre à Lille leur dernier album The False Foundation, on a eu la chance de pouvoir compter sur l’appui du label pour nous assurer la couverture de cette date d’Archive, concert attendu de longue date dans un Aéronef quasi complet, on peut dire que le collectif n’allait pas nous faire « false » bond (huhu).
On se fait une toile ?
La première chose qui surprend et que l’on n’avait pas vue venir, le groupe a disposé un écran de fines cordes blanches servant ainsi de film de projection sur les premiers titres. Très pratique pour installer leur atmosphère visuelle (bien qu’un peu flippant pour le photographe en place ce soir mais au final, qui aura aussi ses avantages esthétiques). En attendant le groupe attaque sur « Driving In Nails » qui s’appuie sur un environnement visuel fait de glitches, de répétions électro, des flashs visuels, « WELCOME » s’inscrit en grand sur le rideau de projection, les anglais posent ici le décor d’un dernier album oppressant, une intro noire pour une soirée qui s’avérera, en fait, extrêmement lumineuse !
En attendant, sur les premiers titres, le groupe évolue dans l’obscurité, écran géant en fond visuel, et projections au premier plan sur une intro principalement dédiée au dernier album avec 4 titres, coup sur coup, issus de « False Foundation », derrière son clavier, Darius Keeler, membre permanent du collectif bat la rythmique d’un va et vient permanent du bras, une gymnastique qu’il tiendra tout le concert d’ailleurs (salut, c’est la tendinite). Mais il est vrai que, nous aussi, on a envie de secouer les avant-bras en mode Orangina sur les « Kings Of The False Foundation » servi par un Dave Pen tranchant à souhait dans le chant, titre qui s’enchainera avec un « Fuck U » de fort bon aloi et durant lequel le rideau finira par tomber, révélant le groupe au grand jour, il faut dire que ce soir le groupe va littéralement livrer une performance de haute volée, maitrisée, bien balancée, et appuyée par un excellent jeu de lumières. J’insiste car souvent cela passe assez inaperçu mais ici, la formation ne se fait aucunement envahir par son écran et c’est bien une scénographie très soignée, propre et au service de la performance que l’on pourra apprécier de bout en bout. Appréciable.
Bons et cons, une lettre de différence…
En tout cas, si le dernier album se taille la part du lion avec 7 titres, le groupe aura l’occasion de piocher dans une abondante discographie et livrer un solide set d’une bonne heure 30, qu’il s’agisse de l’album « Lights » et l’excellente « Sane » ou encore de « Controling Crowds » et un entêtant « Bullets » et son refrain « Personal Responsibility », tout le monde y trouvera son compte. Non décidément, ce soir, les anglais démontrent s’il était encore nécessaire qu’ils ne sont pas des têtes d’affiche pour rien alternant rock, trip hop et électro avec une aisance confondante, même quand il s’agit de faire dans un registre plus calme (la superbe « The Feeling of Losing Everything »).
Finalement, la seule déception, c’est quand 2-3 énergumènes du public se montrent un peu couillons, profiter de l’accalmie du très calme et très posé titre « Blue Faces », à fleur de peau, pour gueuler comme un connard « QUI EST CHAUD POUR BOUGER ? » et entendre une autre crétine (oui, la connerie n’a pas de genre) « ALLEZ LILLE ! ». C’est toujours aussi pitoyable que les connards qui gueulent pendant « Hurt » de Nine Inch Nails. Restez chez vous, personne ne vous réclamera et tout le monde s’en branlera de vos conneries, surtout quand le reste du public se sera montré plus respectueux et attentif à ce qui se passe sur scène. Heureusement, le groupe ne nous en tiendra pas rigueur et nous honorera d’un superbe rappel abordé via le titre « Bright Lights » triplant à souhait et porté par la superbe voix de Pollard Berrier qui n’aura pas été en reste aux côtés de Dave Pen, plus démonstratif mais tout aussi impeccable au chant.
Au final, si je ne savais pas trop à quoi m’attendre sur scène avec Archive pour l’aspect protéiforme du collectif musical et un dernier album plus électro, difficile de nier que ce live m’aura mis une petite claque, la maitrise aura été totale et le groupe, investi sur scène comme sur ses abords avec le travail des lights ou des projections, aura vite fait de me convaincre avec ce concert qui semble avoir satisfait tout son petit monde. Pour cela, chapeau messieurs. Enfin chapeau Pollard (humooooooour, ça vaaaaaaa).
J’en profite pour remercier à nouveau les adorables Hana bien sûr et surtout Ingrid de [PIAS] France qui s’est littéralement démenée pour nous assurer ce satané pass photo mais qui en valait VRAIMENT la peine, tant la prestation du soir aura été excellente. Pouces en l’air et mains levées vers le ciel bien sûr ! 👍🏼 🙌🏼
SETLIST
Driving in Nails
Sell Out
Stay Tribal
The False Foundation
Fuck U
Splinters
Sane
Bullets
Ride in Squares
The Feeling of Losing Everything
Meon
Lights
The Empty Bottle
Blue Faces
Rappel :
Bright Lights
Controlling Crowds
Numb