Nous sommes à peine en mai et l’année 2020 nous paraît déjà longue. Au vu du contexte, nombreux sont les artistes à avoir rétro-pédalé en décalant des tournées prévues de longue date et en reportant même leurs sorties d’albums de plusieurs mois. Ne nous laissons pas abattre et faisons déjà notre marché.
Voisins de Ty Segall et des Oh Sees, Flat Worms partage ce goût pour les guitares éraflées, la batterie pétaradante et ne décélère jamais. Déjà addict à leur premier disque, la formule ne ramollit pas.
Un trio dark et dramatique, une vraie patte, l’impression de lire un bouquin par les oreilles. Depuis Shadow on Everything, Bambara semble avoir trouvé son rythme de croisière. A savoir un univers proche du Nick Cave des débuts tout en oubliant pas d’apporter sa gnac, ça fait du bien par où ça passe.
Le disque, l’interview et le showcase acoustique, la couverture de For Their Love a été idéale pour apprécier au mieux les retours d’Other Lives avec un disque beau et soigné qui donne envie de se perdre dans la forêt.
A peine nous lui dédions un article, Joe Haege est de retour en surprise via Bandcamp avec un nouveau disque. Plus calme à la première écoute mais toujours intéressant.
La folk américaine s’est fait discrète récemment et The Homesick sait la rendre belle, remuante et attachante. Découverts par Spotify dont on ne saluera jamais assez la pertinence de leurs recommandations, c’est la petite galette sympathique qui réchauffe. Comme l’excellente « Male Bonding » ici clippée.
Avec « Omens », Elder nous livre une des meilleures pièces de sa discographie. Des morceaux aussi cohérents et efficaces que sur leur classique « Lore » tout en restant aussi trippants que leurs « Gold & Silver Sessions » de l’an dernier. Elder abandonne la démonstration pour simplement se concentrer sur la sensation. Et ça marche, « Omens » nous emmène très très loin.
En général quand un groupe de petits prodiges se distingue on entend souvent le fameux « eh beh, j’imagine pas c’qu’ils nous sortiront dans 5 ans didon ». Mais c’est faux. Les prodiges tombent souvent dans l’oubli, ou se maintiennent, la fraîcheur en moins. Ici c’est l’exception. Code Orange avaient l’air incroyablement matures quand ils étaient des Kids et ils continuent d’avancer au-delà des limitations de leur scène. Oui il y a du Fear Factory, il y a l’hommage au neo metal assumé avec zéro second degré, il y a ces glitchs forcés et ce mauvais esprit qui cultive la frustration comme un genre à part entière… Mais surtout il y a énormément de travail, tant sur la production que sur l’esthétique et le propos. La frontière entre les hits efficaces et l’expérimentation se brouille de façon à déstabiliser autant les puristes que les novices, pour au final tous les mettre d’accord. C’est trop tôt pour commencer le top de la décennie 2020 ?
Dernier concert pré-pandémie, The Wants avaient fini de nous convaincre du bien fondé de leur premier album au Grand Mix. Le groupe venait alors de boucler une petite tournée anglaise à guichets fermés alors que le premier « Container » n’était même pas sorti (il faut dire que les musiciens sont issus d’une scène US déjà bien établie, comme du groupe BODEGA). Preuve que la formation suscitait déjà pas mal d’attente avec 3 singles dispo à l’époque. Depuis, le trio venu de New-York a livré son album qui interpellera à coup sûr les fans d’Interpol, Depeche Mode et autres groupes de synth pop. C’est classieux, fiévreux et vraiment très bon en live, et les critiques sur le web n’ont pas manqué de confirmer ce « Container » comme un dique « art pop » plus que recommandable (ces boites de conserve qui font penser à celles d’Andy Warhol).