Comme chaque année, VisualMusic recense par membre de l’équipe son best-of de l’année passée et c’est cool.
L’année dernière j’avais lâché mon top fin janvier, cette année je me surpasse avec un top 2019 offert à la mi-février. Une belle représentation de comment j’ai traversé cette dernière année de décennie : en décalage. Pour décaler direct vers la playlist, ça se passe ici.
Andrew Bird – My Finest Work Yet
Le titre de l’album est on ne peut plus descriptif : ce douzième album est le plus réussi de la discographie d’Andrew Bird. Plus pop râleront les folkeux, mais je ne suis personnellement pas du genre à cracher dans la soupe quand le virage pop est pris avec brio (coucou Tame Impala). Le gaillard a toujours le sens de la mélodie, des arrangements parfaits, une qualité certaine d’écriture et un don pour le sifflement inégalé, il ajoute à sa panoplie un son plus propre et des refrains fédérateurs. Sans parler de ses glissements jazzy (Bloodless, Proxy War) ou indie/rock (Olympians), qui donnent plus de relief encore à un album déjà bien servi.
Villejuif Underground – When Will the Flies in Deauville Drop?
Le groupe étendard de Born Bad Records signe lui aussi son meilleur album à ce jour, avec la décontraction qu’on leur connaît. Du rock’n’roll lo-fi relâché, sans pression, avec un Nathan Roche qui apporte ce qu’il faut de nonchalance et de charisme. N’allez pas croire à l’album de poseurs pour autant, le tout est parfaitement ficelé dans des compositions impeccables, enchaînant les gimmicks efficaces recouverts de bière chaude et de cendre.
Ouais, l’album est officiellement sorti en décembre 2018, mais à partir du moment où je poste ce top en février je fais un peu ce que je veux.
Drugdealer – Raw Honey
Je ne comptais pas le mettre dans le top pour son côté pastiche un peu trop présent, mais Drugdealer a sorti un album pop 70s parfait, sans surprise mais sans fausse note. Le compositeur s’offre même le luxe d’inviter Weyes Blood et d’autres délicieux guests en arrivant à faire coller le tout sans accroc. Un album 100% nostalgie pour faire kiffer les darons mais pas que, du moment qu’on est sensible aux belles mélodies et aux arrangements classieux.
J’aurais pu citer Weyes Blood justement, qui après un EP absolument parfait (quel putain de morceau que « Movies ») enchaîne avec un album superbe, mélancolique et froid tout en étant terriblement bénéfique au moral. L’album de James Blake aussi, qui compte son lot de guests et tout particulièrement Andre 3000, dont la présence en studio est devenue un privilège. L’éponyme de Nick Waterhouse, qui continue de faire du rhythm’n’blues intemporel. Le deuxième album de Papooz qui ressemble enfin à quelque chose – une bande-son de tournée de dinners sur les routes californiennes, pour être précis.
Autres mentions pêle-mêle : Mikal Cronin, Biche, L’Orange, Corridor, Tyler, the Creator, Mattiel, SAULT, Denzel Curry…
Tame Impala – Borderline
En prémices de l’album prévu en 2020, Kevsou nous a claqué quelques singles dont cet incroyable Borderline, le tube absolu pour bouger du boule comme une petite pouf lâchant des « C’EST MA CHANSOOOON » sur le dancefloor. Ou à écouter défoncé seul dans sa chambre, ça marche aussi.
https://www.youtube.com/watch?v=vpbblMR_jUo
Nick Waterhouse – Song for Winners
Habituellement plus enclin à lorgner vers la soul et le jazz, Nicky se la joue rock’n’roll sur ce tube dont je parle plus en détail ici.
Aldous Harding – The Barrel
Nique sa mère la sobriété classe et un peu malaisante de « Party », Aldous a sorti l’artillerie lourde pour composer LE tube pop-folk de l’année. Bon par contre elle aime toujours autant danser bizarrement dans ses clips.
Mura Masa & slowthai – Doorman
Quitte à casser les couilles codes, autant mettre un quatrième titre à mon top 3. Mura Masa quitte son hoodie de producteur électronique-pop tendance pour enfiler un t-shirt troué et casser des culs avec Slowthai, dans un gros pogo punk suant.
- The Good, The Bad & The Queen : après Gorillaz, je boucle mes fantasmes d’adolescents impliquant Damon Albarn. Superbe concert qui m’a replongé dans leur fabuleux premier album.
- Altin Gün : les turcs aux coupes improbables ont retourné Marseille avec leur musique traditionnelle locale mêlée au rock psychédélique et à l’électronique. Dansant et grisant.
- Dombrance : un show son et lumière 100% politique, mais 100% plaisir.