Malgré une période musicale compliquée en termes de live, VisualMusic a décidé de recenser par membre de l’équipe son best of de l’année. Ayant écouté votre demande, kamarades, nous vous livrons nos impressions sur 2021.
Converge – Bloodmoon: I
Un album qui a violemment divisé les fans de Converge. Comme en 2021 les avis mesurés n’existent plus, tout le monde était soit furieusement pour, soit furieusement contre. J’aimerais vous dire que j’étais le sage au dessus de la mêlée mais c’est faux. Je suis foutrefurieusement pour.
Ajoutez à Converge toute la richesse brodskieuse et toute la gotherie wolfienne : vous obtenez un des disques les plus intéressants de l’année. Un mood par track, une surprise à la minute… Ce premier enregistrement du Bloodmoon est suffisamment intriguant pour qu’on le relance une première fois, puis une deuxième et avant même d’en avoir conscience ils nous ont volé notre âme et on réclame le volume suivant.
Year Of No Light – Consolamentum
Ils nous avaient tellement manqué. Pas moins de 8 ans après « Tocsin », les bordelais sont revenus pour livrer un nouveau monument. Si vous avez vu l’Arc de triomphe empaqueté par Christo, sortir le nouveau YONL de son carton devait donner un sentiment à peu près similaire. Sauf que « Consolamentum » était sans doute un peu plus lourd et un peu plus imposant. On notera également la présence de quelques touches de synthwave venant rehausser le tableau sans jamais jurer avec le reste de l’œuvre.
A l’heure où on ne compte plus les groupes de post-truc interchangeables et où on commence à se demander si les médisants n’avaient finalement pas raison, Year Of No Light vient nous rappeler que oui, le sublime existe et les patrons c’est eux.
Amenra – De Doorn
Ce n’était pas une « Mass » mais la bande son d’un rituel. Moins immédiat, mais plus gratifiant. Plus expérimental, plus en flamand et avec l’apparition plus que bienvenue de la voix de Caro d’Oathbreaker.
Que retiendra-t-on de cette épine ? L’avenir nous le dira, mais on compte quelques moments de grâce qui volent encore plus haut que leurs livraisons précédentes.
Wormsand – Shapeless Mass
Wormsand c’est des riffs enfumés qui sortent du chaudron d’un sorcier électrique dont on entend les incantations malsaines entrecoupées des grognements de l’indicible créature qu’il a invoquée. Pendant ce temps, le chat du sorcier lui claque les fesses de sa rythmique implacable.
Bon, l’image est forcément limitée et la convention aurait voulu qu’on illustre avec des références à Dune, mais franchement, qui a envie de ça ?
Le premier album de Wormsand défonce et la seule déception qu’on a c’est qu’il va falloir attendre encore un peu pour les voir en live.
Amenra – La Cigale
Le pire concert de l’année ! Et le meilleur ! Le seul en fait.
Au départ ça devait être un concert électrique en double affiche avec Envy. Autant dire que cette date c’était le phare dans la nuit qui a guidé nombre d’entre nous durant les heures les plus sombres de la pandémie. Puis Envy a annulé et des raisons tant logistiques que médicales ont poussé Amenra à reporter tout en calant de nouvelles dates acoustiques sur les dates initiales.
Et c’était tout simplement la plus belle façon de retourner en concert après cette longue pause. La prestation a été captée de façon fort propre et vous pouvez y jeter un œil ci-dessous, mais si vous avez déjà connu ce genre de truc, vous vous doutez certainement qu’il fallait y être pour le vivre.
La mort de Will Mecum. C’était une de ces constantes qu’on pensait immuables. Peu importe la salle ou même le line up, il y aurait toujours un prochain concert de Karma To Burn. Will déroulerait sa setlist en forme de résultats du loto, nous abreuverait de ses riffs incendiaires et ce serait la putain de fête. Mais plus maintenant. Maintenant, c’est fini.
La fin de la pandémie.