Malgré une période musicale compliquée en termes de live, VisualMusic a décidé de recenser par membre de l’équipe son best of de l’année. Ayant écouté votre demande, kamarades, nous vous livrons nos impressions sur 2021.
2021 devait être l’année du renouveau. Pourtant, c’est un 2020 bis auquel nous avons eu droit, synonyme d’absence de festival, de dates annulées à la dernière minute, de reports d’un an et de déception. Au milieu de cette sinistrose, de belles sorties studio et des combattants qui se démènent pour nous faire vivre un quotidien plus normal : merci au Supersonic de toujours nous alimenter en concerts et en bières et au Lévitation France de nous avoir fait vivre un festival en deux ans. Au-delà de ça, l’actualité musicale laisse toujours plus de place aux nouveaux arrivants et aux confirmations des jeunes talents que l’on commence à bien connaître. L’absence de tournées mondiales a réduit à néant les présences des grands noms du rock qui devraient faire le retour en 2022 pour remplir les caisses. Je terminerais pour dire que cette année aura été mes débuts derrière un micro pour 2 chroniques avec RSTLSS sous les noms Circa 2010 et Vendredi C SORTIES.
Feu Chatterton – Palais d’Argile
Bordel, quelle surprise. D’un groupe que je snobais sciemment, me voici avec la surprise de l’année. Le disque, les morceaux les plus écoutés et le concert que j’ai le plus apprécié. Et de très loin. Les textes d’Arnaud Teboul gagnent avec le contexte pandémique, le groupe est toujours aussi excellent et la qualité de l’album légitime entièrement sa durée.
Surveillé du coin de l’œil depuis leur découverte en première partie de Fidlar, les Shame sont mes chouchous de la scène anglaise et Drunk Tank Pink ne m’a pas déçu. Entre remise en cause et savante relecture de ce qu’ils savent faire, ils se sont bien mis en route pour rouler sur tout le monde et sont aujourd’hui selon moi LA valeur sûre de toute la scène post-punk anglaise. Groupe dont vous pouvez retrouvez notre interview datant d’octobre dernier en cliquant sur cette phrase.
Dry Cleaning – New Long Leg
Le phrasé nonchalant mais distingué d’une poète ajouté à un groupe de post-punk peut faire des merveilles. En tête de nombreux tops dans le monde, c’est insidieusement que le disque fait son effet pour amener des écoutes répétées. Hâte de voir la chose en live. Hélas, le plus grand déprogrammateur de France Olivier Véran en a décidé autrement… Pour en savoir plus sur le groupe et son œuvre, retrouvez l’épisode de Circa 2010 qui raconte leur courte carrière.
Deafheaven – Infinite Granite
La fin du black metal, une voix cristalline et les voies impénétrables jusqu’alors de Deafheaven s’ouvrent à moi. Pas suffisamment pour apprécier les précédents mais assez pour tourner en boucle sur un disque que j’aurais bien acheté en vinyle. Si il n’était pas si cher avec ces 40 euros !
It It Anita – Sauvé
Fiers représentants du rock belge musclé, It It Anita est plus qu’une curiosité de festival et Sauvé en est la preuve. Des titres accrocheurs, un chant alterné à trois voix et une force de frappe imparable. « Dixon Kentucky » est une belle entrée en matière pour ceux qui souhaiteraient bosser leurs cervicales.
Mentions spéciales : TV Priest avec Uppers, Death from Above 1979 avec Is 4 Lovers
Orelsan – L’odeur de l’essence
Chauffé à blanc par une série documentaire intéressante, sans filtre et très drôle, Civilisation débarque avec L’odeur de l’essence enrobé dans un clip délirant. Un flow incessant, une instru entêtante et des punchlines en forfait illimité. Pas suffisant pour emballer tout le disque mais assez pour mettre au sol pour une centaine d’écoutes.
SHAME – Snow Day
Rollercoaster de la moitié de parcours, Snow Day est un titre à tiroirs ambitieux et réussi. La férocité de Charlie Steen est bien entourée par un groupe déterminé à montrer qu’ils ont travaillé pour ne pas se répéter. A l’arrivée, une baffe qui nous embarque pendant 7 courtes minutes.
Feu! Chatterton – Écran Total
Ça aurait pu être Libre et son côté post-rock, les balades Cristaux liquides, Cantique, Aux Confins ou encore L’homme qui vient mais je penche sur celui qui démontre l’alchimie entre le groupe et leur producteur Arnaud Rebotini.
Mon titre le plus écouté de l’année selon le récap Spotify, les suivants étant les autres titres de l’album. DÉ-LI-RANT.
Deafheaven – In Blur
Rien que par son refrain, In Blur encapsule parfaitement la maîtrise de ce disque. Décrié par certains fans, adoré par beaucoup d’autres, Infinite Granite a su par son ampleur, son coffre et sa capacité à déployer crescendo ses compositions me conquérir dès la première écoute.
TV Priest – Fathers and Sons
L’Angleterre ne laissera donc pas le post-punk tranquille. Les TV Priest ajoutent mélodie et saveurs eighties à une recette que les IDLES ont bien défriché avant eux. Comme leurs aînés passent à côté de leur sujet cette année, ils tombent à point nommé. J’aurais mis l’album complet dans la liste du dessus mais fallait se limiter à 5 pour respecter à peu près les règles du jeu.
IDLES – Crawler
Ultra Mono était peut-être caricatural ou jusqu’au boutiste mais il savait où il allait et l’exécutait à la quasi perfection. Ce quatrième disque est une porte ouverte vers un son dénué de percussions avec un batteur absent, une tracklist au rythme décousu et sans morceaux fédérateurs : quel gâchis. Plus qu’à croiser les doigts pour que ça ne pollue pas les setlists des prochains concerts.
Mentions spéciales : St.Vincent, Daddy’s Home
Feu! Chatterton – L’Olympia
En bon régional de l’étape, les Parisiens ont célébré cette date avec un set généreux, puissant et mariant avec élégance et cohérence leurs trois disques.
Mentions spéciales à Nick Cave et Warren Ellis qui ont su donner vie aux albums déprimants que sont Ghosteen et Carnage.
Une petite liste non-exhaustive qui pourrait surtout commencer par EN FINIR AVEC CETTE PANDÉMIE QUI NOUS NIQUE NOS CONCERTS BORDEL DE MERDE.
- Le Primavera Sound à Barcelone et son premier week-end pour lequel j’ai des places depuis 2020.
- Le retour des gros : NIN et Queens ?
- Toujours plus de podcasts avec les copains de RSTLSS.
En conclusion, ma rétrospective 2021 en musique pour vous donner une idée encore plus longue de ce qui a majoritairement occupé mes oreilles cette année.