Cette année, VisualMusic recense par membre de l’équipe ses préférés de l’année et s’ajouteront à la file des membres de labels, de groupes et d’acteurs de l’industrie musicale. De quoi faire ton marché dans une année mouvementée.
2017 restera comme une année charnière pour un bon nombre de groupes qui y auront effectué leur transformation, ou du moins une sérieuse évolution. Pour certains c’est une réussite, pour d’autres un peu moins.
Amenra – Mass VI
L’album de l’année, quelques kilomètres au dessus de tout le reste. J’en parlais plus en détail par là.
Nine Inch Nails – Add Violence
Alors oui, c’est un EP. Plus précisément, c’est le deuxième DLC du triptyque Nine Inch Nails 2016-2017-2018.
Si on pouvait au premier abord croire à un retour aux sources, on s’aperçoit bien vite qu’il s’agit en fait d’une synthèse. On y retrouve des éléments pré comme post-« Year Zero » dans des compositions aussi osées qu’efficaces. Trent et Atticus ont digéré toute l’histoire de Nine Inch Nails pour donner naissance à un Nine Inch Nails nouveau et sacrément ambitieux.
Mention spéciale au turbo-glitché « The Background World », sûrement le premier morceau qui simule volontairement une track qui ne charge pas.
Queens of the Stone Age – Villains
Il faut croire qu’en 2017 il y avait encore des gens qui croyaient sincèrement que QOTSA allait sortir un nouveau « Songs for the Deaf ». Soyons sérieux, cette période s’est achevée avec « Lullabies to Paralyze » et si vous n’avez toujours pas fait votre deuil il va falloir aller voir un psy.
Depuis « Era Vulgaris » QOTSA se cherchait et avec « Villains » on dirait bien qu’ils se sont trouvés. Les guitares se font plus légères pour laisser le clavier de Dean Fertita s’exprimer pleinement. Les paroles n’ont jamais été aussi cyniques, mais également aussi sincères. Les compositions développent des atmosphères aussi planantes qu’inquiétantes et le QOTSA moderne trouve enfin sa voix.
On ne le comparera pas à « Rated R » ni à « Songs for the Deaf » parce qu’il ne s’agit finalement pas du même groupe, mais c’est très certainement le meilleur album du nouveau QOTSA.
Foo Fighters – Run
On pensera ce qu’on voudra de « Concrete and Gold », les Foo Fighters démontrent ici qu’ils sont toujours capables d’écrire des hymnes à l’efficacité imparable.
Les mecs replacent le scream de « White Limo » sur leur single destiné à passer en heavy rotation sur les radios américaines par un nonchalant entrisme de trotskistes du rock n’ roll.
Body Count – No Lives Matter
En 1992 Body Count mettait le feu aux poudres avec « Cop Killer ». Le groupe propulsait ainsi la question des violences policières sur le devant de la scène et provoquait un débat public pour le moins passionné.
En 2017, on a depuis vu le débat revenir un certain nombre de fois. Les mêmes idées et arguments ont été répétés en boucle par les deux camps et rien n’a véritablement changé si ce n’est la prise de conscience collective qu’ont récemment permis les réseaux sociaux.
« No Lives Matter » c’est un peu l’anti-« Cop Killer ». Pas de narration, pas d’exagération outrancière destinée à choquer ni de véritable appel à la violence. Aujourd’hui Ice-T est vieux et quand il parle on l’écoute. Il va à l’essentiel et il frappe juste. En quelques minutes le vétéran applique toute sa verve de daron fatigué pour démonter l’hypocrisie du « all lives matter », mais aussi pour recadrer ceux qui voudraient faire de la question une guerre raciale. L’argumentaire est simple et efficace : le racisme existe mais les victimes des violences policières sont en vérité les populations défavorisées moins susceptibles de faire valoir leurs droits : « when it comes to the poor, no lives matter ».
Les mots, les riffs et même le clip : tout reste concentré sur l’essentiel pour livrer un des titres les plus puissants de l’année.
Ufomammut – Warsheep
Après avoir fait un pas de côté sur l’album précédent « Hecate », les italiens reviennent à une approche plus organique. Ils n’ont pas hésité à se retrousser les manches pour foutre les mains dans la lave en fusion et en ressortir les riffs telluriques qu’on leur connait.
Si « Oro: Opus Alter » incarnait déjà une certaine forme de perfection, on sent qu’ici la matière rougeoyante a été remise sur le métier un certain nombre de fois afin d’arriver à un nouveau niveau de profondeur et de complexité.
« Warsheep » et son clip jodorowskyesque en sont le parfait exemple.
Foo Fighters – Concrete and Gold
La grosse erreur aurait été d’essayer de refaire « Wasting Light ». Heureusement, même si leur concept gimmick est tombé à l’eau ils ont choisi de développer pour cet album un son nouveau aux airs de Queen de contes de fée immédiatement reconnaissable. Les titres les plus heavy en pâtissent mais les morceaux pop s’en trouvent sublimés.
Prophets of Rage – Prophets of Rage
Si certaines tracks tombent à plat, le projet est intéressant et, même si vous refusez de vous l’avouer, certainement plus intéressant que l’aurait été un nouvel album de Rage Against The Machine.
Pulled Apart By Horses – The Haze
Les petits gars de Leeds ont retrouvé leur folie et ça fait plaisir à voir et à entendre.
Chelsea Wolfe – Hiss Spun
Elle n’avait jamais repris autant de formats et gimmicks venant des scènes black et doom, ce qui en fait paradoxalement son album le plus accessible.
Glassjaw – Material Control
Le retour de Glassjaw. Rien à redire, c’est propre. Mais peut être un peu trop au final.
Iron Monkey – 9-13
Le retour d’Iron Monkey. Rien à redire, c’est absolument dégueulasse et on en attendait pas moins d’eux.
La séparation de letlive.
Oui, on en attendait encore beaucoup et on se retrouve à attendre la reformation alors qu’ils ne sont partis que depuis quelques mois.
Electric Wizard – Wizard Bloody Wizard
« Mais c’est pas vraiment chiant en vrai, il y a un petit côté Blue Öyster Cult et puis… » Non.
Enter Shikari – The Spark
Je comprends bien ce qu’ils ont voulu faire et pourquoi ils l’ont fait, mais le fait est que ça reste leur album le moins bon.
- Queens of the Stone Age en acoustique à la Maison de la Radio
- La reformation de Slo Burn au Hellfest
- Prophets of Rage au Download Festival France, au Hellfest et au Zénith de Paris
- Ufomammut au Hellfest et à la Boule Noire
- Les Foo Fighters à l’AccorHotels Arena (aka Bercy)
- Monster Magnet au Hellfest
- Gorillaz au Zénith de Paris
Les attentes pour 2018.
Tool (toujours !), A Perfect Circle, Turbowolf, Black Moth, Limb, Mort Mort Mort.