Frères d’armes des black midi, les Black Country, New Road partagent la jeunesse, le goût pour les compositions complexes et la capacité à enchaîner rapidement les disques. Deuxième disque en un an après une belle percée avec For The First Time, qu’en est-il de Ants From Up There ?
L’éléphant est dans la pièce donc évoquons-le de suite, le chanteur Isaac Wood ne fait plus partie du projet. A quelques jours de cette sortie, cela rime avec annulation des tournées et changement au chant pour la suite. Un équilibre qui s’annonce compliqué tant la musique de BCNR repose aussi sur la faculté de son chanteur à mettre du sien via son interprétation, l’humour de ses paroles et leur caractère très personnel.
Bien qu’on lui souhaite tout le meilleur, cette news est d’autant plus décevante que ce deuxième album est très réussi. En prenant une forme plus harmonieuse, les compositions sont plus digestes et ressemblent parfois à l’Arcade Fire des débuts dans ses moments les plus épiques. Les violons et les envolées déchirées n’y sont pas étrangères, tout comme la voix de Georgia Ellery apporte du corps et de la chaleur à l’ensemble. Si vous souhaitez entendre ce que ça donne, direction Good Will Hunting, Haldern ou la toute fin de l’album.
Mais BCNR n’a pas seulement compacté sa formule et reste bien là pour essayer des choses. Comme une piste classique entièrement instrumentale ou un finish à tiroirs d’une douzaine de minutes. Sans oublier leur goût pour le folklore en début d’album et d’ailleurs, Chaos Space Marine est un excellent aperçu de l’orientation de cette suite. Sublimés par de longues épopées qui s’étirent, Ants From Up There fait honneur aux potentiels de ces très jeunes et talentueux artistes dont le destin mouvementé par des changements de formation ne devrait pas pour autant freiner la qualité de leurs prochains efforts.