En décembre dernier la claviériste Jordan Fish quittait Bring Me The Horizon et son départ était naturellement accompagné de communiqués assez formels d’un côté comme de l’autre.
Maintenant que le maintes fois repoussé « Post Human: NeX GEn » est sorti et que quelques mois se sont écoulés, le frontman Oli Sykes a pu prendre la parole chez Revolver pour donner sa version des faits. Sans grande surprise, les raisons de la séparation correspondent à ce qu’on imaginait.
Le retard de « Post Human: NeX GEn »
Sans détour, Oli explique :
« La principale raison de ce retard c’est des raisons personnelles au sein du groupe et c’était directement lié au départ de Jordan. Les choses se passaient mal l’an dernier dans le groupe en tant qu’entité, et l’écriture en a souffert. Ça nous a ralentis, jusqu’à complètement nous arrêter. »
La raison : le processus créatif
Comme on l’avait précédemment noté, les derniers making of publiés par le groupe montraient un process de composition qui se résumait à Oli et Jordan ensemble devant leurs ordinateurs, le reste du groupe n’intervenant qu’une fois le gros du travail achevé.
Tout cela pouvait être exacerbé quand les conditions se faisaient plus difficiles.
En raison d’une deadline :
Ou du confinement :
Interrogé sur « Kool Aid », la première chanson sortie après le départ de Jordan, Oli raconte :
« On a approché la chanson assez différemment, c’était beaucoup plus old school. Jordan était un sorcier avec les machines et la production. On se retrouvait la majeure partie du temps penchés sur nos ordinateurs quand on écrivait des albums. On en était même arrivés au point où on n’utilisait presque plus de vraies guitares pendant la composition. On faisait des demos avec des synthés et on faisait tout dans Pro Tools et MIDI.
« Kool Aid » ça a été la première fois depuis un moment où on a jammé la chanson avec le groupe et où on a écrit les riffs à la guitare, ce qui peut paraitre fou. »
Ce qui mène logiquement à la raison du malaise :
« Et c’était la première fois que le reste du groupe a pu voir comment se passait l’écriture, ce qui m’a vraiment ouvert les yeux. Moi et Jordan, on était comme une force. On avait fini par devenir le « Oli et Jordan Show » sans même s’en rendre compte.
Quand que je suis sorti de désintox, juste avant « Sempiternal », j’ai eu besoin de me jeter corps et âme dans quelque chose, et j’imagine que ça a été la musique. Je suis devenu accro à la composition et à apprendre comment chanter et produire. Et Jordan a été mon partenaire dans cette recherche. On écrivait tout le temps.
Je n’avais pas réalisé à quel point on avait exclu les autres. Je ne dis pas qu’ils n’écrivaient jamais, mais « Kool Aid » a vraiment ouvert le champ des possibles. »
Et sinon ?
Quand on lui demande s’il a parlé avec Jordan depuis la sortie de l’album, Oli reste encore très honnête :
« Non, pas directement. Je vais pas te raconter de la merde en te disant : « Oh, ça s’est fait amicalement et on est tous en bon termes ». Au bout du compte, c’est comme toute rupture… mais il n’y a pas d’histoire croustillante ou ce genre de truc. Il n’y pas de gros titre à faire.
En en même temps, il restera des blessures des deux côtés qui prendront du temps à guérir avant qu’on ne soit de nouveau en position de communiquer. Mais ce n’est pas quelque chose que j’ai exclu.
On pense tous que Jordan est génial et on adore ce qu’il a produit avec le groupe et on est impatients de voir ce qu’il fera à l’avenir. »
Source : Revolver