En ce dimanche ensoleillé, les rayons ont transpercé la paisible Péniche lilloise, salle de concert nichée sur la Deule, atypique et terriblement aguicheuse. Les hippies londonniens de Cristobal and the Sea en entrée, les cow-boys indé canadiens de Born Ruffians en plat principal.
Cristobal and the Deule
Encore à la bourre, j’ai pu profiter d’un petit quart d’heure fort sympathique de la petite troupe de Cristobal and the Sea, formation londonienne sur le papier, cross-européenne dans les faits, qui fait son petit bonhomme de chemin. Avec leur folk indie très portée sonorités hispaniques et tropicales, ils ont déjà tapé dans l’oeil du label/défricheur City Slang.
C’est sur une poignée de chansons dont le tube « Fish Eye » que leur set se termine, avec beaucoup de volonté mais un son un brin trop brouillon. Avec la flûte traversière, leur folk rock gagne en mélodie et en charme, sans compter les petits gimmicks tropicaux qui collent parfaitement au chant du portugais João Seixas.
Une bonne petite entrée en matière par un groupe séduisant, bien qu’un peu bordélique au niveau du son.
Born Ruffians, Canadians after all
Après une petite pause sur la « terrasse » de la Péniche, avec vue sur la foire d’à côté mais aussi sur les très beaux quais de Deule fleuris, les Born Ruffians font irruption dans la salle. Complètement décontractés du gland, à la cool, les mecs papotent avant de lancer leur premier morceau.
Après plusieurs années d’absence, les Canadiens battent le pavé pour promouvoir leur dernier album, « Ruff » , hélas un bon ton en dessous de ses illustres aînés. Malgré tout des morceaux comme « We Dit It (Eat Shit)« , assez terne sur le skeud, s’avèrent plaisants sur scène. « When Things Get Pointless I Roll Away » devient carrément jouissive en live, avec une intensité et une émotion supérieure à la moyenne de leurs titres.
Les vieux morceaux sont bien entendu à l’honneur : on prend par exemple beaucoup de plaisir à réentendre ces petites perles de leur superbe premier album « Red, Yellow and Blue« , qui maniait spontanéité juvénile avec une aisance rythmique et mélodique assez rare. Des morceaux moins convaincants comme « Ocean’s Deep » et son refrain insipide prennent même une toute autre tournure avec la spontanéité du live, la chaleur du son et le plaisir de jouer diablement communicatif. Notamment le bassiste qui se donne en spectacle en ondulant du bassin et en balançant des blagues entre les chansons.
Ouep, un putain de bon moment. Une ex-big thing qui n’est pas arrivé là où on aurait pensé, mais qui continue de sortir des chansons suffisamment audacieuses et aguicheuses, avec une prestation scénique pleine de fraîcheur, de spontanéité et de roulés du cul.
Un merci chaleureux et câlin à l’équipe de La Péniche, qui propose une programmation toujours très riche, loin des sentiers battus, dans un des lieux les plus sympathiques de Lille.
Crédit images : David Tabary