On l’attendait ce deuxième album de L.S. Dunes, et pas juste parce qu’il rassemble des mecs de My Chemical Romance, Thursday, Coheed and Cambria et Anthony Green (Circa Survive). Après un premier opus, Past Lives, marqué par une ambiance sombre née en pleine pandémie, le quintette tente ici d’insuffler une lueur d’espoir tout en conservant l’énergie brute qui les caractérise.
L’album s’ouvre sur “Like Magick”, un titre qui tente de nous hypnotiser avec un démarrage en voix seule d’Anthony Green avant d’embarquer dans des guitares écorchées. Problème ? Ça ne décolle pas vraiment. On est plus dans le registre “coup d’essai” que “claque immédiate”
Heureusement, “Violet”, le morceau-titre, rattrape le coup. Ça sent la rage maîtrisée, les guitares s’imbriquent parfaitement, et on sent enfin l’alchimie entre les membres du groupe. C’est exactement ce qu’on attendait d’un groupe avec un tel pedigree : un morceau tendu, urgent, qui frappe fort sans sombrer dans la démonstration.
L’album veut s’énerver… mais hésite.
Avec un chanteur comme Anthony Green, on veut du drama, de l’émotion brute, des morceaux qui filent une claque avant même d’avoir compris les paroles.
Et pourtant, passé les premiers titres, Violet commence à ronronner un peu trop. “Holograms”, “Paper Tigers”, “Old Wounds”… Ces morceaux ne sont pas mauvais, loin de là. Mais ils donnent l’impression d’entendre L.S. Dunes jouer en mode pilote automatique. Ça crie, ça cogne, ça enchaîne les riffs… mais sans jamais complètement exploser.
Et c’est frustrant.
Une prod’ trop propre ?
“You Deserve to Be Haunted” et “Forgiveness” nous rappellent pourquoi on voulait tant aimer cet album. Sur le premier, les guitares se déchaînent, la batterie claque avec rage, et Green se donne enfin à 100%. Sur le second, l’émotion prend le dessus, et cette montée en intensité progressive nous laisse sur une note beaucoup plus forte que le début de l’album.
Avec Will Yip à la prod’ (et qui bosse avec Green depuis bien longtemps), on sait que l’album allait sonner bien. Peut-être même trop bien. Tout est limpide, chaque instrument a sa place, mais c’est aussi ce qui manque : un peu de chaos, un peu de rugosité.
Parce que soyons honnêtes : quand on écoute un disque où chante Anthony Green, c’est qu’on veut souffrir un peu. On veut des crescendos émotionnels qui nous détruisent, des morceaux qui te laissent hébété à la fin en te demandant “Qu’est-ce qui vient de se passer ?”
Et ça, Violet ne le fait qu’à moitié.
Si t’aimes Anthony Green, tu vas forcément trouver ton compte ici. Parce qu’il pourrait chanter le mode d’emploi d’un grille-pain et réussir à te faire pleurer. Et puis, soyons clairs, ça reste un bon album.
Mais…
L.S. Dunes a encore du mal à se lâcher complètement, et Violet en souffre. Trop carré, trop souvent sur la retenue, il donne l’impression que le groupe joue en mode sûr au lieu d’exploser comme il en est capable. Et c’est ça qui frustre. Parce qu’on sait qu’ils peuvent mieux faire.