Depuis l’annonce de la sortie prochaine de leur 4ème album « By Default », les Band of Skulls ont déclaré un peu partout que cet album était comme un nouveau départ pour eux, que les trois premiers albums avaient fonctionné ensemble comme une trilogie, et donc que le 4ème était l’occasion de reposer toutes les bases de leur musique. Démarche casse-gueule s’il en est, parfois avancée par des groupes en panne d’inspiration et qui ne savent plus quoi dire ou faire. Alors qu’en est-il réellement pour la bande de Russell Marsden, Emma Richardson et Matt Hayward ? Alors que l’album sortira le 27 mai, VisualMusic rend son verdict !
Tout sauf un album par défaut
Le premier titre de l’album, « Black Magic », sonne comme une bonne intro garage rock pas forcément très loin de ce à quoi le groupe nous a habitué. Alors, coup de bluff que ce changement de cap ? On a tout juste le temps d’y penser que débarque « Back of Beyond » et son riff de guitare powerpop très 70’s auquel on trouvera des liens de parenté avec le « My Sharona » de The Knack. La voix masculine entendue semble inconnue. Matt serait-il passé au chant sur ce morceau ? On se surprend à avoir les jambes qui s’agitent toutes seules et on se met à chanter en choeur le refrain dès la 2ème écoute, « and if you wanna sing, then I’ve got a song, from the middle of the city to the back of beyond ».
Suit le single « Killer ». De facture plus classique pour le groupe, le titre reste très orienté garage rock mais toute la subtilité réside dans le « Woo! Killer! Killer! Killer! » Ca n’a l’air de rien comme ça mais réussir un titre sur un cri et une exclamation permet de révéler au passage tout le travail de production réalisé par Gil Norton (Patti Smith, Pixies, Foo Fighters) ultra présent tout au long de l’album, sans doute sublimé par le travail préparatoire du groupe qui avait loué une église (d’où la pochette de l’album) pour répéter et travailler leur son.
Pop, groove et rock fiévreux par défaut
Dès le morceau suivant, « Bodies », on se remet instantanément à taper du pied et à chanter un morceau qui verse carrément dans la pop matinée de rock et parfaitement assumée.
« Tropical Disease » installe une sorte de tension fiévreuse, ne serait-ce que dans la manière dont les voix se répondent. On a à peine le temps de se laisser troubler que le single « So Good » et un nouveau riff imparable de pop-rock funky ne nous fasse de nouveau machinalement bouger notre corps.
Avec « Little Moma » la fièvre montre encore d’un cran. Les voix de Marsden et Richardson ne se sont jamais aussi bien mélangées pour interpréter ce morceau qui transpire le sexe et dont on finit par ne plus savoir s’il s’adresse à une personne ou à une guitare (« don’t you wanna get some (…) if you’re playing, play me like the best »).
Le titre « In Love By Default » vient éclairer différemment le titre de l’album. Sur ce morceau, le phrasé imprimé par Russell Marsden donne un côté très années 80-90 à ce nouveau hit, impression renforcée par un étrange fondu au milieu du morceau qui le transforme pendant quelques secondes en un morceau aux velléités de dance machine (arrivée d’une guitare funky pendant que le groupe scande « Yeah! Yeah! Yeah! » et que débarque un synthé au milieu de tout ça) avant de se raviser in extremis.
« Singing (Erounds) » remet un peu de tension sexuelle dans un album qui s’apprête à se terminer, et « Something » se dévoile enfin comme une traditionnelle balade de clôture mais dont on se dit qu’elle n’aurait pas été reniée par Prince.
Une église à défaut de garage
Alors que se referme l’album « By Default », ce qui est certain est que les fans de titres comme « Death by Diamonds and Pearls », « The Devil Takes Care of His Own » ou « Hoochie Coochie » en seront pour leurs frais avec By Default. En répétant dans une église, Band of Skulls a sans doute été touché par la grâce. Avec une vraie prise de risque artistique, ils perdront sans doute une part de leur fanbase en court de route mais ce sera pour le meilleur car assurément, By Default restera comme un des grands albums de 2016 !