Au fil des albums, il est compliqué parfois de se renouveler. A l’aune de son 5ème disque, Beach House semble pour l’instant avoir trouver l’ingrédient secret pour rendre chaque sortie à la fois semblable à la précédente mais toujours aussi plaisante. Dès lors, ‘Sparks‘ augurait du changement ne serait-ce que par son intro et ses guitares shoegaze mises en avant. Si le son est peut-être plus « lourd », Bloom semblait plus dynamique. Réglés comme des métronomes, le duo signe encore un album entre 9 et 10 titres.
En regardant le rétro pour savoir qui a la plus belle, il est ardu de placer ce petit nouveau devant son aîné, voire l’excellent Teen Dream. Hélas, aucun morceau de la trempe de ‘Take Care‘, ‘Silver Soul‘, ‘Myth‘ ou ‘Wild‘ n’est à déclarer ici. Depression Cherry prêche les convaincus. Victoria Legrand dispose encore de cette voix onirique, sortie d’un conte de fées et chacune des chansons vous emmènera doucement mais sûrement vers le pays des rêves. Le même constat s’applique sur la guitare du ménestrel Alex Scally. Malgré tout, le verdict n’est pas aussi idyllique et la ritournelle semble virer à la redite. Quelques pistes font mouches (‘Sparks‘, ‘Bluebird‘) mais le disque semble perdre en souffle au long de sa tracklist. L’ampleur qui pouvait habiter leurs précédents albums n’est pas forcément du voyage et au moment de remettre une écoute en branle, cela fait clairement la différence. Des morceaux donnent une sacrée impression de déjà-entendu (‘Space Song‘) et on recense tout de même un gros manque de patate sûrement aussi lié à l’absence de vraie batterie pendant l’enregistrement. Pire, certains titres sentent la panne d’inspiration et forment une belle dédicace au Vallium. (‘Beyond Love‘, ‘PP‘ )
Depression Cherry s’adressera donc aux amateurs du groupe, en manque de ballades éthérées. Sa chanteuse a beau déclarer en interview [url=http://www.factmag.com/2015/07/16/beach-house-interview-depression-cherry/]que quelque chose peut se répéter sans jamais donner le même résultat[url], on a envie de lui dire tout le contraire. Le duo passe du statut de bel endormi à quasi-narcoleptique. Espérons qu’en live, les morceaux gagnent en coffre. Rare en tournée, Beach House sera l’une des têtes d’affiches du Pitchfork Paris fin octobre.