Crack Cloud est un collectif d’artistes. En charge de leur musique, leurs pochettes et de leurs clips, ils ont pensé leur bande comme une réponse à leurs addictions en tous genres. Déjà parents d’un faux album rassemblant leurs premiers titres, les voici à nouveau ! Après deux ans et demis de gestation, Pain Olympics est leur premier album officiel. Dans le viseur depuis leur effort précédent conseillé par les chers NAMDOSE, ils n’en finissent pas de nous surprendre. Accrochez-vous !
Dérapages incontrôlés.
Ce disque a été annoncé l’an dernier via « The Next Fix (A Safe Space)« . Plus légère en apparence avec une rythmique plus dansante et des choeurs angéliques, elle était annonciatrice d’un changement de direction par rapport à leur son très eighties et tourné vers les guitares à la Gang Of Four. Au long de ses 8 titres, il va falloir se laisser promener et divaguer pour être emmener. A l’image d’un « Favour Your Fortune » à deux doigts du rap hardcore, chaque titre apporte son lot de détours. « Post Truth (Birth Of A Nation) » est un bel aperçu du voyage complètement cintré que les Crack Cloud ont décidé de nous faire vivre. En quasiment 6 minutes, le titre y trouve 3 à 4 ambiances habitées par des trompettes, des percussions indus, de la pop, un trou d’air ponctué de gyrophares : c’est le bordel.
Moins direct que son album précédent, on apprend à se laisser apprivoiser à ce chaos et à rentrer dans cette nouvelle aventure pour l’apprécier. Le premier single « Ouster Stew » est celui qui permettra à tout le monde de s’y retrouver malgré un break sous forme de solo de batterie de 30 secondes en plein milieu !
L’important, c’est le collectif.
Même « Bastard Basket » déjà croisée avant se retrouve revue dans une version éthérée et porté par de nouvelles envolées de saxophone que n’aurait pas renié Colin Stetson. « Tunnel Vision » est la fonceuse de la tracklist et on a déjà hâte de pogoter sur ses riffs féroces et ce saxo vrombissant. En seulement 8 titres, le disque éclate les codes refrain/couplet et change tellement de direction qu’il faut du temps avant de s’y retrouver.
Zachary Choy fait des miracles à la batterie comme au chant. « Somethings Gotta Give » est un bel exemple de balade où son interprétation excelle sans jamais oublier sa fureur et une vista capable d’emporter n’importe quel titre vers un endroit inattendu. Là où « Angel Dust (Eternal Peace) » nous ramène presque au Arcade Fire des débuts. La surprise et la folie sont les deux caractéristiques principales du collectif qui ne finit pas de nous étonner et de nous emballer. Loin d’être un nid à références, le groupe marque ici sa différence. Comme sur leur autre projet N0V3L, on pouvait jusque là facilement déceler les influences mais en y allant à fond sur Pain Olympics, on peut maintenant dire qu’ils font du « Crack Cloud » et c’est une franche réussite et tout ce qu’on leur souhaite.
Le groupe sera au Petit Bain à Paris le 11 Novembre.