Troisième édition de l’épopée de nos 2 compères de Brisbane, les DZ Deathrays. Ayant complètement bloqué sur leur second album Black Rat, nous voici depuis fin 2014 en attente d’une nouvelle dose de riffs explosifs, de rythmes dansants, le tout chanté comme si nous avions encore 14 ans et le poil adolescent. Connu pour leurs penchants pour l’alcool et les clips bourrés, on ne s’étonnera pas de voir Simon et Shane sur le perron d’un bar accompagné d’un chien faisant le con.
Grandir ? Jamais.
Porté par la même énergie juvénile et la violence dans les cordes, Bloody Lovely s’ouvre là où on les avait laissé. Sans surprise car nous les avons vus 2 fois sur Paris en l’espace d’un an, le temps de découvrir en live les singles et également quelques autres inédites. « Shred For Summer » avait ouvert la danse l’an dernier et attaque le disque avec un riff introductif que n’aurait pas renié Led Zeppelin, à 2 doigts de la citation à peine dissimulée l’air de s’en foutre. Epique et automatiquement logée dans le crâne, cette intro nous met dans l’ambiance en 4 minutes pile. La science du refrain catchy, une batterie coup de pied au cul et les riffs jamais répétitifs et toujours justes : la recette du duo n’est pas encore émoussée.
Le jeu des 7 familles
Il est drôle d’entendre un riff à la Led Zepp sur un titre, tout comme « Witchcraft, Pt.2 » laisse entendre un chant scandé en choeur proche d’un Listen All Y’all It’s A Sabotage des Beastie Boys. Et que dire de l’express « Bad Influence« , cousine du « Bad Reputation » de Joan Jett. « Feeling Good, Feeling Great » a des grattes similaires à The Hives. Cela n’empêche que le tout sonne toujours aussi nerveux et la production semble prendre un souffle encore plus important. Quelques ratés sont tout de même là : « Like People » en pilote automatique, le pont de « High » intéressant qui n’emporte pas le morceau définitivement pour rester dans un style très classique. Moins sur la violence, plus porté sur les mélodies, l’exemple criant de cette orientation se trouve sur « Afterglow« , morceau assez lisse montrant les différences de production avec Black Rat. Les guitares se font moins acérées, le son y est moins sec et de leur propre aveu, Bloody Lovely est plus pop. On regretterait presque qu’ils ne partent pas plus vers leurs influences électro, surtout lorsqu’on entend les 2/3 interludes assez inutiles glissées en début ou fin de morceau. Malgré les écoutes, on se retrouve moins scotché par leur jeu, leur énergie peine à rivaliser avec leurs albums précédents et le nombre de claques est plus faible que d’habitude.
En lâchant volontairement le côté dansant proche d’un Death From Above, les DZ annoncent déjà un nouveau disque en cours d’écriture avec leur roadie présent sur scène depuis plus d’un an et enfin intégrer à la composition. C’est sûrement l’étape dont le groupe a besoin pour éviter de tourner en rond et pour franchir un cap sonore. Si les limites de la structure du duo ne sont pas encore handicapantes, un peu de sang neuf pourrait être bienvenu pour la suite.
Si vous voulez en savoir plus sur Shane & Simon, vous pouvez lire l’interview réalisée en 2014 à la sortie de Black Rat.