Jamais été un fervent défenseur de la Fat White Family vite portée par les médias généralistes comme les énièmes sauveurs du rock mettant en avant leurs excès plus que leur musique. Incapables de pondre un album correct, des lives écourtés et retardés à cause de leurs états, ça faisait beaucoup à subir pour quelques bons morceaux. Et là, arrive Serf’s Up quand on n’y croyait plus !
Ce ne serait pas un album qu’on tient là ?
Dès « Feet« , la lumière fût. L’inspiration venue du disque précédent trouve écho et prend des atours dramatiques que l’on ne leur associait pas. « Tastes Good With The Money« , petit groove sympathique déjà abonnées aux setlists et appréciée du public comme celle où tu peux secouer le bassin et où Baxter Dury apparaît le temps d’un couplet. « When I Leave », balade déglinguée à la « Nightclubbing » d’Iggy Pop qui était l’une des grandes inspirations de Songs for Our Mothers. Loin d’être aussi creux que son prédecesseur, Serf’s Up est solide aussi bien dans sa construction, sa production et sa composition pour l’amener dans des sphères insoupçonnées. Finis le temps des albums qui pouvaient tenir dans un EP et les rythmes neurasthéniques.
Avant ce disque, il aurait été difficile de citer plus de 3 morceaux des Fat White et leur manque de consistance foutait le projet par terre. « Fringe Runner » sonne comme la meilleure chanson de Gorillaz depuis un bail. Dans un autre registre, « Bobby’s Boyfriend » et son refrain facile à retenir termine les shows de la tournée
On ne sait pas si c’est le disque de la maturité ou de la sobriété mais c’est assurément celui de la qualité. Le label aurait voulu un son plus pop et de leur propre aveu, Lias et Saul n’étaient pas contre. En n’oubliant pas pour une fois d’écrire des chansons, sans se répéter et en prenant soin de faire attention à la production, Serf’s Up est la preuve tardive que la Fat White n’est pas qu’une machine à faits divers. Pas besoin d’en dire plus
En plus d’être bons en studio, la Fat White enchaîne les shows et sera au Pointu Festival début juillet, au Levitation France en septembre mais aussi à Dour, aux Nuits Secrètes et à la Messe de Minuit à Lyon. Pour avoir déjà vu la bête au All Points East Festival de Londres, cela fait très bien le taf.