Je le dis souvent, Pias est un label comme on les aime, souvent dispo pour la promo des artistes, pas avares de belles surprises quand il nous envoient des albums en avance. Mais pour une fois, en voici un qui ne nous était pas parvenu directement, « Means » du groupe Fews. Inconnu au bataillon, mais pour lequel que la pub ciblée sur Facebook aura fait le taff pour m’atteindre à juste titre.
Un premier album inspiré.
Fews, c’est donc un quatuor suédois/américain/anglais presque sorti de nulle part mais dont la réputation live aura précédé la sortie de l’album. Un album qui a été soigné par le producteur Dan Carey (Tame Impala, Franz Ferdinand, The Kills,…) tombé sur leurs premiers titres et tellement séduit qu’il décide d’en faire un album.
Ici, on a donc à faire à 10 titres sans fioritures lorgnant clairement du côté du son indé, côte est des US, « The Zoo » excellent premier single en est l’exemple typique avec son entêtant refrain (« Time’s on my side ! ») sa réverb’, ses guitares claires et sa rythmique soutenue qui rappellera sérieusement DIIV et sa période « Oshin » notamment ou encore Interpol pour lequel deux des principaux compères ont une réelle admiration (difficile à nier avec le titre d’intro « I.D »). Des guitares bondissantes de « Drinking Games », on pourra évoquer les premiers albums des Foals mais ne vous y trompez pas, nous ne sommes pas en présence d’un tribute band, l’album vit par lui-même et s’apprécie rapidement en révélant son côté catchy (« The Queen », « 10 Things », « Zlatan »,…). Le plus drôle sera de me rendre compte que le titre qui m’avait happé avec son petit clip sans prétention, est au final un des titres les plus faibles de l’album, « 100 Goosebumps », peut-être pour son côté Bloc Party trop prononcé.
Un disque qui a le courage de terminer sur un titre de 8 minutes quand le reste de l’album tourne à 3 mn de moyenne par titre. Un culot qui paie tant ce « Ill » s’avère extrêmement bien structuré. tendu comme un arc, il ne manque pas sa cible et décoche une flèche droit dans l’oreille de ses auditeurs. Sa trajectoire directe et ses guitares shoegaze en font une fin d’album plutôt mémorable pour un premier disque. Moi qui aime les dernières pistes couillues (comprendre, éviter le cliché du morceau lent en fin de disque), je suis comblé.
Mais des références intégrées.
L’avantage quand on n’attend rien d’un album, c’est qu’on ne peut qu’être agréablement surpris et c’est bien le cas avec cet album de Fews. Non pas que cela nivelle sa qualité par le bas, bien au contraire, on peut vite s’apercevoir que l’album accroche l’oreille très rapidement malgré un son que l’on pensait entendu et réentendu. Pourtant, il est difficile de nier l’efficacité des compositions et on regrette déjà d’avoir loupé le tout récent passage en concert du groupe il y a à peine une semaine pour ce qui s’avère être l’une des belles surprises de ces dernières semaines.