Le temps est passé et nous pouvons maintenant l’affirmer, Too était un échec. L’épreuve du second album était nettement trop compliqué pour FIDLAR qui a réalisé un hold-up parfait avec un premier disque aussi fun, défoulant et inusable dont beaucoup de groupes punks ont du rêver. Finis les tubes, l’heure de la sobriété était passé et il faut avouer que ce virage sobre sentait la gueule de bois et la communication autour du disque et des malheurs de son frontman était assez gênante. Voici donc Almost Free après une période de calme et déjà 4 titres partagés en amont de la sortie.
Libéré, inspi-rréééééé ?
Raillé par ses fans pour ses orientations éloignées des débuts, la bande ne s’est pas débiné et annonce ne pas avoir envie de se répéter. On retrouve déjà une influence indéniable dans le son avec quelques clins d’oeils appuyés aux Beastie Boys sur les morceaux les plus immédiats comme « Get Off My Rock » ou Alcohol qui pourrait être une cover de « Fight For You Right« . A l’inverse, « Almost Free » semble sortie de la BO d’un Tarantino et demeure l’une des surprises agréables de ce troisième effort. A force de jongler entre les ambiances, cette galette réclame aussi un certain investissement dans l’écoute pour ne pas se perdre en cours de route.
Difficile de reprocher à un groupe son envie de se diversifier. Pourtant, on aurait bien eu envie que FIDLAR répète le succès de ses débuts et s’évertuent à nous balancer les bombes rigolardes et bien senties dont ils avaient le secret. Avec la jeunesse et l’insouciance, ils semblent ne plus vouloir appliquer la même formule mais ont gagné des défauts en route. Je ne suis hélas que peu client des complaintes émo et infantiles de certains titres et si les compositions ont évolué vers un son plus tortueux, on ne peut pas dire que les paroles et la voix ont suivi la même courbe de progression. Sans compter les innombrables coupures pendant les morceaux pour un éclat de rire, un faux bruit de magnéto ou une pauvre aparté de studio qui pue le fake. Comme s’ensuit « By Myself« , énième ritournelle à deux balles sur l’envie de ne voir personne qui semble être écrite par un ado ne souhaitant pas quitter sa chambre.
Produit par un ponte de la pop (Ricky Reed) et mixé par des gens ayant bossé avec Rihanna ou Imagine Dragons, ce disque essaie globalement de nous faire passer des vessies pour des lanternes. Sans être fan des étiquettes, on ne s’improvise songwriter et il est difficile de quitter le punk rock et toutes les influences sonores qui vont avec. « Flake « sonne comme un titre des Black Keys en mode automatique, la prod se veut chiadée sur du « Scam Likely » ou sur l’horrible « Called You Twice » qu’on croirait sorti du dernier Weezer. Typique du groupe qui essaie de se diversifier sans trop savoir comment s’y prendre à par en changeant de direction tous les deux titres, FIDLAR est définitivement à ranger dans la case de ceux qui ne seront pas sortis de leur incontournable premier album. Une claque toujours d’actualité que l’on recommandera plutôt dix fois qu’une face à cet indigeste suite de chansons sans trop de rapport les unes avec les autres.
Quelle plaie.