Après What Went Down comme album le plus bruyant à ce jour, les Foals présentent leur nouvelle mouture. A savoir un double album étalé dans sa sortie et démunie de bassiste, non remplacé pour l’occasion. Everything Not Saved Will Be Lost est porté comme souvent par un excellent single apportant son lot de nouveautés sonores. Qu’en est-il sur la longueur des 10 titres ?
Diversifié, captivé, rassuré.
« Exits » tient de la ritournelle efficace, rapidement mise en tête. Elle peut agacer sur la durée mais dispose de qualités dans la construction qui l’emporte sur la lassitude. Et si les Foals, même sans bassiste, n’ont pas perdu quelque chose, c’est leur identité sonore. Le timbre à la fois grave, posée et aiguë sur les refrains de son chanteur, la batterie sautillante, les guitares reconnaissables aux premières secondes et l’envol sonique que les pédales leur procurent. Couplés ici à des synthés bien présents. A ce titre, « White Onions » trace vite et fort vers la route du deuxième single. Tout comme « In Degrees » est l’archétype du morceau dansant à la Foals, flirtant même parfois avec du Hot Chip, dont la première moitié du disque regorge.
Dans les belles surprises, « Syrups » est là pour imposer en douceur son rythme flottant. Comme une trip-hop groovy et enjouée, elle se fait une place de choix dans les innovations apportées par cette cuvée. Sans compter sa deuxième partie insoupçonnée bien énervée. Dans le même registre, « Moonlight » et ses accents Depeche Mode montrent que le groupe n’a pas fini d’explorer des territoires inconnus. « Cafe d’Athens » est à la fois très embrumée et enjouée et renvoie la balle à « Syrups » précédemment citée.
Hélas, la conclusion de ce volume 1 n’arrive pas à élever l’intensité dramatique et casse l’enchantement et la surprise ressentie lors de l’écoute. Une baisse de tension assez symptomatique du dernier quart de la tracklist qui se prend un peu les pieds dans le tapis en ralentissant le tempo. On citera aussi « On The Luna » en pilote automatique ou la molle « Sunday » qui renforce une fin de parcours mitigée.
Seuls avec les Arctic Monkeys sur le toit de la pop rock anglaise, les Foals peuvent être fiers de l’intégralité de leur discographie. Avec une évolution par petites touches, une recherche sonore les amenant toujours plus haut dans l’ampleur et une recette qui fait encore mouche. Part 1 est un album qui défile vite et qui invite toujours à une écoute consécutive, signe qu’il intrigue et qu’il est loin d’avoir livré tous ses secrets.