Cinquième disque pour les Franz Ferdinand sur le pont depuis 2004. A l’aube de ses 15 ans, le groupe a frôlé le split après le départ de Nick McCarty parti faire de la musique avec sa compagne. Deux nouveaux membres plus jeunes trouvés dans leurs contrées et les écossais sont de retour avec Always Ascending en rameutant Zdar à la production. Autant connu pour ses travaux au sein de Cassius qu’aux manettes sur les 3 derniers Phoenix.
Et de 5.
Leur dernier album était passé assez inaperçu mi 2013, rattrapé par une aventure réussie avec les Sparks sous le nom de FFS. La machine tournait déjà un peu en rond en rappelant la structure très directe du premier album sans les incartades électro d’un Tonight. FF ne perd pas de temps et embraye les deux singles dès le début. Le titre éponyme est une belle carte de visite avec ce qu’il faut de tube, de bordel et de refrain accrocheur pour délivrer les intentions toujours plus dansantes et rétro de ce disque. Pas besoin de pondre des paragraphes sur « Lazy Boy » et « Paper Cages » qui suivent la même lignée avec un groove contagieux, des paroles qui claquent et des couplets au niveau des refrains, ce qui n’est pas toujours une garantie dans un groupe si porté sur le tube.
Différent ? Pas tant que ça.
« The Academy Award » en milieu de parcours marque le pas avec l’ambition d’en faire un morceau de choix de la tracklist. Mais sa lourdeur autant dans le fond que dans la forme plombe les efforts. C’est le problème des titres au tempo ralenti qui ont tendance à être assez laborieux. Sonnant plus comme un exercice de style, ils ont tendance à se prendre les pieds dans le tapis de leurs structures trop compliquées. La première écoute lève le sourcil et intrigue et les suivantes sont synonymes de fatigues, comme pour « Huck And Jim« .
Est-ce qu’il existe un album éponyme FF sans balade à la Beatles ? Non et « Slow don’t kill me Slow » est là pour nous le rappeler en clôturant le disque comme d’hab avec le morceau le plus long. En prônant une réinvention ou du moins une mise à plat de leurs fondations en promo, les Franz Ferdinand n’ont en réalité pas changé grand-chose.
Dans la composition des titres, on ne peut pas dire que leur manière d’écrire révolutionne leur répertoire d’un titre à l’autre ou même lorsqu’on prend l’album de son ensemble. Certes, Kapranos raconte des choses moins triviales mais cela ne permet pas d’améliorer la qualité des chansons. La production a beau changé de nom, on y remarque assez peu d’écart avec leurs récentes sorties. Ça reste sautillant, disco parfois, dansant toujours sans grosse démarcation à part quelques effets dans les coins. Si Right Thoughts, Right Words, Right Action montrait les limites de la machine à danser malgré son efficacité, celui-ci souffre du même syndrome.
En fin de compte, Franz Ferdinand sonne comme personne d’autre mais beaucoup trop comme eux-mêmes.