Consonne.
Lanzendorf. Nettement plus facile à prononcer et à retenir, c’est pourtant le nom qui se cache derrière les consonnes barbares s’enchaînant comme le pire cauchemar d’un joueur des Chiffres et des lettres. Ce projet entre la section rythmique de The National et l’un des cuivres de Beirut débarque sans crier gare avec un disque enregistré en deux jours et demis dans une église d’Auckland en Nouvelle-Zélande.
Le krautrock se prête au gris, au froid perçant, à la brume et ça tombe bien : LNZNDRF n’est jamais aussi bon que lorsqu’il reste brut et instrumental. De l’introductive « Future You » à « Hypno-skate« , les amateurs de montées crescendo et d’ambiance délétère vont s’y retrouver. « Samarra » qui clôt le disque est de loin la plus saturée, la plus lourde et en fin de compte la plus réussie.
Chanter, déchanter.
Le chant n’est pas toujours la force des 3 compères. Si « Kind Things » est mignonne et fonctionne sans forcer, on en dira pas autant de « Mt Storm » très aérienne et déjà entendue. Au-delà de leurs mélodies, les titres chantés souffrent aussi parfois d’un auto-tune horrible qui achève totalement un titre comme « Monument« .
Comme nous le montre leur playlist Spotify dans laquelle ils n’ont pas oublié de s’inclure, LNZNDRF avance sur un style hautement référencé. Si la tracklist est assez schizophrène avec une partie instrumentale assez lourde et une autre chantée beaucoup plus légère et avenante, l’interlude « Stars and Time » fait parfaitement le pont entre les deux malgré sa minute 30. Sorti de nulle part, cet album surprise vaut totalement l’écoute et demeure nettement meilleurs que les autres sides-projects comprenant des membres de The National, à savoir El Vy et Pfarmers déjà chroniqués sur le site.