Jamais à court d’énergie, Metz revient avec une quatrième salve de noise en fusion. Le trio garde le rythme sans relâche d’un disque tous les deux ans toujours chez Sub Pop et avec aucune concession au menu. Violent, haletant et prenant, Atlas Vending n’est pas l’album de l’apaisement.
Une entrée fracassante.
« A Boat To Drawn In » annonçait la couleur au début de l’été par un titre de 10 minutes, rallongé par une longue transe. Peut-être le début d’autre chose, d’instrumental, d’envies d’ailleurs pour un groupe qui a toujours foncer tout droit et livrer des concerts de 50 minutes ? En fait, non ! METZ est toujours aussi compact et les 9 autres titres tiennent sous les 4 minutes. Mieux, la plupart des chansons offrent un hook que l’on retient dès les premières écoutes. La batterie d’Hayden Menzies tape à la porte pendant les premières secondes de « Pulse« . L’outil de travail du batteur est comme à son habitude synonyme de coffre, puissance et lourdeur. Emblématique du son de METZ et parfait pour faire connaissance avec ce quatrième disque avec une intensité qui nous avait manqué. A la co-production et au mix, Ben Greenberg et Seth Manchester font un travail impeccable pour rendre tout l’acharnement de ses trois personnes prêtes à tout dévaster semblant sonner comme une armée.
Atlas Vending a débuté par la fin en dévoilant l’électron libre de sa tracklist. Brouiller les pistes, ne faire aucune concession et rester en mouvement, trois lignes directrices pour le groupe qui n’en finit plus de creuser son univers à force de furie et d’un véritable déluge sonore. A la fois prêt à faire régner le chaos et à pondre des tubes comme « Blind Youth Industrial Park » ou « No Ceiling« , METZ ne déroge pas à ses règles et n’amènent pas d’évolutions structurelles. Pas de synthés, pas de nouveaux membres, pas d’instrumental et à quoi bon ? La qualité de ses deux titres est si évidente que l’on oublierait à quel point il est complexe de pondre des furies aussi efficaces et immédiates.
Cela n’empêche pas la nouveauté d’arriver par touches : des riffs désarticulés comme sur « The Mirror« , une transe infinie sur le dernier titre ou la punk pop « Hail Taxi« , leur morceau le plus doux à ce jour. Strange Peace avait laissé rentrer la lumière et de la respiration, ce nouvel album continue en ce sens. Toutes proportions gardées. En comparaison, les thèmes évoqués sont encore joyeux avec l’anxiété, l’isolement, l’addiction toujours en bandoulière accompagnés ici par la paranoïa, la paternité et l’envie de tout envoyer chier.
Alex Edkins n’est encore une fois jamais pris à défaut dans ses hurlements et la démonstration de puissance dont les trois ont toujours fait preuve est belle et bien sur chaque seconde d’Atlas Vending. A la lumière de son parfait premier album encore bien en tête de votre humble serviteur qui a failli y passer lors d’un accident de voiture avec ce disque en fond sonore, il est quasi impossible pour METZ de dépasser ces débuts. Cela ne les empêche pas de signer ici quelques-unes de leurs meilleures chansons. L’abnégation et l’envie qu’ils emploient à ne jamais ramollir et toujours entreprendre du neuf sans se répéter sont autant de bonnes raisons de les surveiller constamment et de se savater les cervicales une nouvelle fois en leur compagnie. On imagine la bête en cage, habitué à un rythme de tournée incessant, le groupe devrait revenir à un moment saccager votre salle des fêtes dès qu’ils en auront l’opportunité.
Retrouvez notre interview réalisée l’an dernier au Pointu Festival ainsi que nos chroniques de II et Strange Peace.