Énième révélation d’un rock soit disant mort, The Murder Capital déboule fraîchement de Dublin pour son premier disque. Accompagnées des fées Alan Moulder et Flood aux manettes, ils signent When I Have Fears. Disque que nous avions eu le privilège de découvrir en grande partie lors du premier concert parisien du groupe à La Boule Noire, où nous les avons également interviewés.
« For Everything » marque les bases de leur son : une batterie galopante et sèche, des guitares mélodieuses, une basse lourde et menaçante et un chant très emphatique. James McGovern prend de la place, aime répéter à l’infini ses titres de chansons dans les refrains et nous tamponnent les oreilles de ses émotions, quitte à fondre en sanglots sur une des chansons. Comme tout l’album, « On Twisted Ground » est dédiées à un de leurs amis s’étant suicidé récemment et demeure assez lourde et poussive dans son déroulé. Le groupe sait aussi frapper vite et bien comme sur la très directe « More is Less » et la crachée « Feeling Fades« . Des morceaux efficaces, mais qui ne sont aucun cas aussi puissants que ceux de leurs voisins de chambrées Idles ou Shame. Belle montée crescendo, « Green & Blue » se place dans les plus agréables et résiste bien aux écoutes tout en démontrant leurs capacités sur les titres plus longs. Dans le même genre, « Slowdance » découpée en deux parties et en grande partie instrumentale permet de se concentrer sur leurs mélodies. A l’inverse, « How The Streets Adore Me Now » est un sacré exercice de patience au vu de sa vacuité étendue sur quasiment 5 minutes…
Déjà entendu ?
Quelque part entre The Smiths pour l’interprétation a fleur de peau, le fun de Joy Division et Savages dans l’univers musical, TMC convainc sans régner. La concurrence est rude certes mais il y a une attitude de poseurs en studio comme en live à la Boule Noire assez gênante dans le ressenti global. Le côté binaire splitté entre des morceaux rock assez classique et d’autres très « émotico-torturés » n’aident pas à casser cette impression. L’album est bien produit, les titres se tiennent mais le tout ne s’emballe pas vraiment. A force de nous balancer ses émotions aux oreilles d’une manière ultra exacerbée, on se se sent dans la peau d’un confident d’une personne inconnue. Avec pour résultat de passer à côté et une sensation constante de déjà entendu.
The Murder Capital sera à Rock en Seine le dimanche, au Grand Mix de Tourcoing le 28 octobre et au Nouveau Casino le 6 Novembre.