Parquet Courts ✖︎ Wide Awake

2018. Septième album de Parquet Courts, le septième en autant d’années d’existence. La cadence est bonne, les albums moins. Ou en tout cas inégaux et généralement rapidement oubliés. En dehors de quelques titres marquants comme « Borrowed Times« , « Master Of My Craft« , ou plus récemment « Berlin Got Blurry« , difficile de sortir quelques titres du lot. Et puis cette collaboration avec Karen O en 2017 dont on se serait bien passé. Mais merci. Merci aux suggestions Spotify de m’avoir aiguillé vers cet album, Wide Awake!, le cru 2018.

 

 

J’ai toujours aimé chez eux le côté abrasif de leur musique, sans pour autant réellement aimer le groupe. Post-punk jusqu’au bout des ongles, mais incapables à mon sens de tenir l’intégralité d’un album, même de moins de 40 minutes. La surprise est d’autant meilleure lorsque Wide Awake! enchaîne les perles sans discontinuer. Les gars de Brooklyn semblent totalement décomplexés et jamais aucun titre ne donne envie de passer au suivant. Et ça y va bon train, 13 titres en 387 minutes. Nerveux, sec, mais aussi surprenant.

 

 

Surprenant car tellement décomplexés qu’ils parviennent à prendre des contre-pied totalement inattendus. La voix d’Andrew Savage est à l’image de son nom, et la basse porte à merveille l’album. Elle y est d’autant plus remarquable sur « Violence« , second morceau de l’album, aux allures de vieux p-funk 70’s. Excellent. Idem sur le titre « Wide Awake! » aux arrangement mi funk mi caranaval de rio. Cet album est donc étonnant. Etonnant par la diversité des rythmiques, tantôt agressives, tantôt dansantes, et par thématique principale la révolte. Un cri permanent face à la volonté globale actuelle de tout normaliser, lisser, globaliser. Et parfois de manière assez absurde comme sur la vidéo de « Wide Awake!« 

 

 

Reste au final après plusieurs écoute une sensation de fraîcheur, d’envie de danser, cette basse qui ne tient pas en place et bondit dans tous les sens, et, je me surprends moi-même à le penser, l’envie d’en avoir plus. Les changements de rythmiques sont maîtrisés de façon impressionnante, et si l’ensemble ressemble de loin à un carnaval grand-guignolesque, il est probablement l’un des plus cohérents du groupe.