Dans un Aéronef plein à ras bord, le magicien du sample et du scratch nous a gratifié d’un excellent concert. De retour à Lille après sa date « Phonovisions » avec un orchestre, il a servi un set carré, entre hip-hop, blues et musique cinématique. Petit live-report de circonstance.
Wax Tailor, le bien accompagné
Ayant malheureusement raté le petit beatmaker Kognitif, c’est directement avec Wax Tailor que la soirée débute. Comme à son habitude, le chauve au chapeau est venu bien accompagné : deux MC (l’habitué Mattic et le nouveau Raashan Ahmad), deux chanteuses (l’habituée Charlotte Savary et Idil) ainsi que quatre musiciens. Nouveauté, la présence d’un batteur Lillois pour densifier les rythmiques et respecter les quotas de gens du Nord. A noter aussi, le guitariste Benjamin Bouton, sorte d’Eden Hazard avec une coupe afro.
Les quatre chanteuses et rappeurs apportent tous leur petit intérêt, notamment Raashan Ahmad qui enflamme le public la main dans le slibard. Sans manquer de respect aux habituels A State Of Mind (qui ont suivi Wax Tailor sur bon nombre d’albums et de tournées), Mattic et Mr Ahmad sont un bon cran au-dessus. Le flow, l’attitude et leur qualité d’ambianceur font sensation à chacune de leur apparition.
Un set (un peu trop ?) maîtrisé
Wax Tailor et sa clique enchaînent sans sourciller les titres, représentant un spectre très large de sa discographie. On passe aisément de « Tales of the Forgotten Melodies » au petit dernier « By Any Beats Necessary« , sorti plus tôt en 2016. Tout est cadré, préparé, un titre mou de la bite avec Charlotte Savary au chant laisse rapidement place à une ode au jump assurée par nos deux MC.
Appuyé par des vidéos à tomber par terre, le DJ scratche, claque ses samples sans sourciller, tout en haranguant la foule et en félicitant ses (très bons) musiciens. Mention spéciale à la joueuse de flûte traversière Marine Thibaut, qui excelle sur les morceaux les plus planants comme sur les grosses baffes hip-hop. Et bien qu’on ne s’ennuie jamais dans ces enchaînement parfaits, il manque parfois un peu de spontanéité, un brin de folie, un titre qui traîne en longueur.
Sans surprise donc, le tube suant « Say Yes » vient foutre le bordel deux fois dans le set, « Que Sera » est repris en choeur par le public… Seule vraie bonne surprise, l’espèce de medley hommage qui brasse classiques soul et hip-hop en 4 minutes chrono.
Malgré la sensation d’assister à un show millimétré, ce concert que Wax Tailor a annoncé comme « le meilleur de la tournée » a bien rempli son contrat. Ambiance, bonne humeur, grosse maîtrise, diversité des sons et des intervenants : la sauce ne surprend pas mais prend plus que bien.
Merci encore à l’équipe de l’Aéronef !
Source image à la une : Wax Tailor