De l’importance de la ponctuation. A l’aube de son troisième disque, Courtney Barnett n’a pas vraiment pris le temps. Double EP, promos, tournées mondiales, deux disques dans la manche et un album avec Kurt Vile. Un CV bien rempli en huit ans qui nous amène à une nouvelle galette plus introspective.
Interprète aussi connue pour ses fines punchlines sur le quotidien que pour son jeu de guitares rappelant le son de Nirvana, Courtney Barnett se mue aujourd’hui dans un rôle de songwriter folk apaisée. Un virage qu’on voyait arrivé sans vraiment le redouter. Lorsque quelqu’un sait écrire, aucun problème à le voir ralentir la cadence pour encore mieux apprécier la qualité de ses textes.
« Rae Street » ouvre avec une série d’observations de ce qui pourrait à travers sa fenêtre. De celles que l’on imagine écrite sur un coin de table un matin, le mug de café pas très loin. Une certaine mélancolie au bout de la plume et une envie de se poser, de s’apaiser qui sent la moitié de trentaine sonnée. Un album dont les paroles sentent l’empathie, le manque, la fragilité, le temps qui passe et le besoin de voir les choses se dérouler.
Est-ce qu’il s’agit d’une étape pour mieux ré-embrayer pour une suite musclée ? Est-ce que cette accalmie s’explique par la pandémie ? Autant de questions qui trouveront réponse dans le futur et qui ne nous empêche pas d’apprécier le présent de la carrière de Courtney Barnett.