Nous n’étions pas prêt pour un nouvel album de David Bowie après The Next Day. Nous n’étions pas prêts à sa mort non plus. Mais pour ainsi dire avec lui, nous n’étions jamais prêts. Déjà il y a 3 ans, il nous avait fait le coup du come-back surprise après des années de rumeurs funestes. Pour l’instant, Blackstar a ce drôle de goût, situé entre l’amertume, l’admiration et le désir permanent de comprendre. Comprendre ce que Bowie avait en tête de nous offrir pour son « dernier » disque, comprendre enfin ce qui pouvait se passer dans l’esprit de celui qui a quasiment toujours eu un coup d’avance.
Musique, maestro(s).
Définitif.
Blackstar entre titres ciselés ( » Lazarus « , le groove de » Girl Loves Me » ) et longues pistes aventureuses où Bowie semble planer. Il pose ses paroles avec une assurance folle et une apparente légèreté, en opposition complète avec l’interprétation qu’on peut avoir de leurs sens. La gravité de » Sue (Or In A Season of A Crime) » vient rompre le calme apparent du disque lors de sa première moitié. L’excellente ballade » Dollar Days » revient là où le Bowie des années 2000 s’était arrêté, en mieux.