Cinquième disque pour Deafheaven avec ce très joli titre qu’est Infinite Granite. Un virage plus doux s’amorçait avec le précédent et ici d’autant plus puisque c’est le premier album complet sans effets sur la voix. 😱
En mutation.
La production est aussi léchée : puissante et aérée avec une place importante à la voix bien en avant dans le mix. Un travail assuré par Justin Meldal-Johnsen, aussi bien croisé chez M83 sur Hurry Up, We’ re Dreaming que chez Wolf Alice ou en tournée avec Beck, St. Vincent ou NIN. Un manche donc !
La construction des morceaux et la gestion des montées peut être assez classique ou linéaire mais leur exécution est sans faille et on cherche encore la dernière fois qu’on a eu un album de post-rock de cette ampleur. On comprendra les fans, en manque de son à l’ancienne qui auront de quoi rogner sur un pauvre couplet en fin de parcours. Trop peu, trop tard et assez inutile à ce stade du disque.
Deafheaven réussit sa mue sans couiner. Grâce à un son équilibré, assuré et des compos d’une immediateté déconcertante. Comme l’épique « Great Mass of Color » qui jongle entre riffs massifs, passade mid-tempo et orage sonore. Pas un seul morceau en-dessous des 5 minutes et Infinite Granite passe comme une fleur. Sans longueur, à part une instrumentale sans trop d’intérêt et « Lament for Wasps » qui peine à prendre corps dans le registre atmosphérique.