Quatre lettres suffisent parfois pour rhabiller le rock anglais. Labellisé « nouveau groupe préféré du chanteur d’IDLES » et invité par METZ à ses premières parties, DITZ a su rapidement se faire de nouveaux amis. A la découverte de The Great Regression, il est impossible de ne pas intégrer la communauté pour un disque qui a marqué profondément cette année.
C’est donc depuis le mois de mars que DITZ violente nos oreilles sans relâche. Dès l’intro, Clocks attrape son auditeur par la gorge. Cette aggression caractérisée n’est pas seulement en place pour les 3 minutes 46 à venir mais bien pour la totalité d’un disque garanti sans respiration. Des guitares stridentes, une ambiance chaotique et un orage sonore de tous les instants qui peut surprendre voire rebuter pour ceux qui ne s’attendaient pas à un tel accueil. Pourtant pour le peu qu’on lui laisse de la place, The Great Regression n’a rien de repoussant. Au jeu des comparaisons stupides, un morceau comme ‘Ded Würst‘ sonne comme l’alliance inattendue de la violence d’un METZ avec l’accroche incontournable d’un bon vieux morceau de Rob Zombie.
Formé depuis 2015, DITZ n’est pas si nouveau que ça. Quelques changements de line-up et la pandémie ont ralenti leur arrivée mais maintenant, tout est en place pour marquer leur territoire. Ce qui passe notamment par son chanteur Cal Francis. Une interprétation tantôt chantée, marmonnée, hurlée qui arrive à se démarquer malgré un sacré bordel musical en toile de fond. Quitte à placer des ‘Ah ah ah ah ah’ sur ‘Three‘ que n’aurait pas renié Damon Albarn chez Gorillaz. Ce beau mélange leur donne une identité propre et leur permet de marquer les temps. Comme ces 30 secondes sans rien au début de ‘I AM Kate Moss‘, qui illustre bien la facilité avec laquelle le groupe impose son style. Un sens de la tension, un goût pour le crade et une sympathie étrange se dégage de ce groupe. Sur disque comme en live car les bonhommes sont friands de performances tout terrain. Dans les bars au festival The Great Escape à Brighton, sur le trottoir du disquaire Balades Sonores à Paris ou jusqu’à la prochaine date où leur planning les amènera.
Cette attitude n’a rien à voir avec le fait de s’en foutre puisque l’écoute du disque démontre bien que DITZ est concentré et déterminé à étonner dans un genre musical pourtant bien saturé. On ne sait pas combien de temps leur aventure va durer et si l’inspiration tiendra la route mais nos écoutes répétées ne sont jamais venues à bout de cet album féroce et retors.