12 ans. 12 ans se sont écoulés depuis la dernière venue des Editors au Grand Mix. Entretemps, le groupe aura lâché une discographie en dents de scie, avec des albums plus ou moins solides, plus ou moins réussis, plus ou moins expérimentaux et pourtant, avec un dernier album plutôt honnête, c’était l’impatience qui prédominait pour ce retour dans le Nord. Un retour qui n’a pu se faire sur la scène même du Grand Mix en plein travaux de rénovation mais à la Condition Publique qui sert souvent de cadre à des expo artistiques contemporaines.
Le(s) Paradis !
Le tout se fait dans le cadre de l’excellent festival Les Paradis Artificiels qui ont littéralement doublé leur programmation cette année, Yann d’AGDL (revoir notre interview de la structure) m’en avait informé, logique donc que l’on ait eu tant de gros groupes de rock dont nous aurons surtout couvert les principaux. Mais concrètement, on aurait pu faire un concert par soir tant c’était du bonheur.
Toujours est-il que les Editors ont affiché complet très rapidement dans une salle de la Condition Publique pourtant plus grande en jauge que le Grand Mix (toujours en travaux et donc délocalisé pour l’évènement), il faut dire que les voisins belges sont venus en force et représentent presque l’immense majorité des spectateurs. Le groupe connaissant un succès évident du côté de la nation voisine, le fait de voir Editors pour 30 balles dans une petite salle alors que le lendemain, ils font une sorte de Zénith à Anvers pour le double du prix, on ne s’étonne pas que la date ait été prise d’assaut ! Petite erreur de communication au démarrage, venue prendre la température de la salle et de la lumière, la plupart des photographes loupera la première partie de Public Service Brodcasting mais apparemment, ça jouait pas mal dans le noir.
Pas de violence, c’est les balances !
De notre côté, on finit par s’avancer dans la fosse, prêts à profiter du show au premier rang, au plus près de
Tom Smith et sa bande. Le groupe attaque avec
« Hallelujah (So Low) » issu du dernier disque qui tapera la plus grosse part du gâteau, 9 titres sur 11 seront ainsi joués ce soir. Et si d’emblée,
Tom attire les regards (et les photographes), il faut dire que cela est aussi pas mal dû à sa bougeotte permanente. Autant il se sera quelque peu canalisé sur ce premier titre, guitare et manteau en cuir oblige, mais après, c’est une toute autre histoire, une fois ses manches relevées, le frontman s’en va besogner le public de toute son énergie, à gauche, à droite, devant, derrière, non ceci n’est pas le titre de
Yannick qui vous a faits cauchemarder dans les années 90 mais bien le retour en forme des
Editors. Il faut dire que les voisins belges se font bien entendre, parfois même un peu trop comme sur
« No Sound But The Wind » avec un
Tom en solo guitare acoustique… Et donc accompagné par les parlottes incessantes de certains spectateurs qui semblent se foutre des « chuuuut » les entourant.
Rappelons qu’il est tout de même plaisant, ce soir, est de voir le groupe défendre un album enfin potable de bout en bout, « Violence » n’étant pas pour me déplaire, le groupe en profitant même pour tester, pour la première fois sur scène, la lancinante et romantique « Belong ». Classe !
On peut vite comprendre néanmoins que rien n’égale les 2 premiers albums du groupe et le public réagit à la première note quand surgissent des titres comme « The Racing Rats », « Blood » ou encore « Munich » et difficile de bouder son plaisir tant ces titres fonctionnent toujours à merveille (et qui ont quand même plus de gueule que les titres plus pop/rock FM d’aujourd’hui, concédons-le).
Par contre, s’il est bien un titre que j’espérais ne pas entendre, c’était l’horrible « Papillon » et son électro rétro dégueulasse et pourtant, ET POURTANT ! On aurait cru que la soirée ne faisait que commencer quand, lors du rappel, le public a littéralement explosé. Donc en gros, « Papillon » est supérieure à toute la disco du groupe. C’est ZE titre. Wokay. Pas faute d’avoir déroulé un très bon concert de 2h dans un cadre plutôt cool avec de biens meilleurs titres mais faut croire que l’électro a ce pouvoir d’hypnotiser les foules peu importe la qualité, un bon beat et on est partis. Demandez à David Guetta (ou autre).
N’en reste pas moins le plaisir d’avoir revu le groupe dans de très bonnes conditions avec un bon gros set bien solide et ça, aç faisait sacrément plaisir aussi !
J’en profite pour remercier mon gars sûr, Vincent du Grand Mix et bien évidemment Perrine d’AGDL pour cette accréditation !
SETLIST
Hallelujah (So Low)
A Ton of Love
Darkness at the Door
Formaldehyde
Violence
No Harm
Sugar
Lights
Blood
Munich
An End Has a Start
In This Light and on This Evening
Eat Raw Meat = Blood Drool
Nothingness
Belong
(Live debut)
The Racing Rats
Ocean of Night
Rappel
No Sound but the Wind
(Tom solo guitar acoustic )
Cold
Magazine
Papillon
Marching Orders