Deuxième jour sur le site du parc St Pierre et jusqu’à maintenant, le festival Minuit Avant la Nuit ne loupe pas son rendez-vous avec l’été, la journée s’annonce tout aussi belle et chaleureuse qu’hier, aussi bien en termes de météo que de présences scéniques ce dimanche.
Destination : Gare du Rock.
On se pointe donc sur le set de Mauvais Oeil pour mieux assister à celui de Last Train. Groupe que l’on a déjà eu l’occasion de voir et que l’on sait toujours à bloc lors des lives. Et la formation Alsacienne ne nous fera pas plus mentir ce jour ! Les guitares crient pour accompagner la voix saturée du chanteur, Jean-Noël Scherrer, qui s’est mis sur son 31 : chemise blanche et petit boléro marron. La faute sûrement à Andrew Bird et son costard blanc de la veille, qui a su s’imposer dans la game de la fashion hype. Autant dire que les instagrameuses de Rock En Seine valident DI-REK !)
Force est de constater qu’ils arrachent et ramènent du monde les petits jeunes, qui ne sont plus si jeunes et surtout pas des rookies !!! Les 27°C ambiants et l’énergie dégagée ont même eu raison du guitariste, obligé de faire tomber le long manteau noir qu’il avait décidé de porter (pour le style très certainement). Le quatuor alternant entre moments doux et moments enragés sur lesquels ils nous donnent tout. Et comme pour nous donner encore un peu plus, le frontman ne cesse de demander à son public de se rapprocher d’eux toujours un peu plus. Le groupe parvient littéralement à nous griser…. À moins que ça ne soit la Pelforth IPA (qui, à l’inverse de Last Train, est loin de faire l’unanimité). En tout cas, on sort de là avec l’impression d’avoir pris une bonne grosse claque rock et dans le domaine français. Ce qui n’est clairement pas anodin à l’époque où les dernières prods ne jurent que par l’auto-tune dégueulasse de loser. Oui si tu fais de l’auto-tune, t’es un loser, sache-le. Merci donc Last Train pour cette passion scénique, on a bien bien kiffé ! On s’impatiente déjà d’écouter le prochain disque prévu en septembre.
La jeunesse rock emmerde l’auto-tune.
Toujours dans le domaine du rock français, Minuit Avant la Nuit a logiquement programmé les locaux de Structures (qui nous avaient faits une grooooose impression en première partie d’Enter Shikari à Lille). On se félicitera donc de tailler le bout de gras avec les membres du groupe qui semblaient bien décidés à en découdre avec la scène.
On avait encore en mémoire la claque assénée en début d’année, leur post-punk/cold wave tabasse toujours autant, même sous le soleil, quand on s’attendrait plus à déguster ce son dans une cave. Vous savez, pour les gens qui écoutent des trucs underground. On se réjouit donc de les savoir sur le tremplin du star system parce qu’on en a plein les bottes de l’auto-tune. Oui, j’insiste. L’auto-tune, c’est pour les faibles ! En tout cas, on vous recommande une écoute sur l’EP du groupe et à les découvrir comme, par exemple, lors du prochain Main Square Festival où ils seront présents avec Bison Bisou et plein d’autres jeunes pousses de la région ! Saluons d’ailleurs la qualité des dernières prod rock FR dans lesquelles on pourrait piocher encore The Psychotic Monks, Lisystra, Mnnqns ou encore le Villejuif Underground qui nous donnent de l’espoir pour la suite (c’était d’ailleurs sympa de voir et Last Train et Structures trainer ensemble, dans le public pendant le set suivant) ! Structures aura livré un set maitrisé de bout en bout « comme des bonhommes », avec une énergie sans faille et des compos toujours aussi efficaces.
Du rock psyché-sagélique.
Forts d’un accueil critique favorable et de la grosse promo qui va bien, la tête d’affiche du jour pour Minuit, c’était forcément le groupe Temples. Et quelle tête ! Pleine de cheveux ! Le groupe jouant clairement sur l’aspect revival, que ce soit capillaire, vestimentaire et musical. Un vrai retour dans le passé pour de jeunes trentenaires qui n’ont pas connu les seventies mais s’y penchent avec envie. Du coup, on frôle le style glam d’un point de vue fringues mais le son se veut résolument rock voire psyché.
Bien évidement, les anglais vont essentiellement profiter de leur set pour honorer le dernier opus « Sun Structures ». Mais si l’album s’avère plutôt agréable à l’écoute, on n’aura été quelque peu déçus par la prestation assez monocorde de la petite troupe. Pas de gros moments d’éclat, une présence scénique finalement assez sage et qui semble bien loin du psyché des 70’s. Petite déception donc même si on aura pris plaisir à entendre le tube « Hot Motion », tant le groupe aura semblé se contenter d’un live copier/coller de son dernier album studio.
Auto-tune grec, le combo de la mort.
Pour la suite du festival, nous avons été un peu plus spectateurs et parfois même plus circonspects. Que ce soit devant l’énergie fofolle molle de Johan Papaconstantino ou encore le set de Caballero & Jean Jass. Un live qui a littéralement ouvert une faille spatio-temporelle avec la présence d’une cabine téléphonique sur scène. Et surtout la vieillesse ! Si Odezenne saura parler à plusieurs générations via la poésie des textes, quand t’es dans la trentaine, Caba & JJ c’est un autre tonneau à base de teush en mode badboy et AUTO-TUNE que les gamins semblent surkiffer. Voilà qui nous donnera le prétexte parfait pour quitter le site du festival -âgés désormais de 70 ans- tout en ayant eu l’occasion de voir notre ami et lecteur Fraco. Dessinateur local de renom, convié par le festival à couvrir cette seconde journée à la façon d’un Croque And Roll. Ses dessins sont d’ailleurs à retrouver ici, sur la page Facebook du festival.
Pour lire le report du premier jour au Festival Minuit Avant la Nuit, c’est ici Kamrades !
Une seconde édition de Minuit Avant la Nuit qui réussit donc son pari d’un point de vue logistique, rien n’a failli (encore chapeau sur ce coup) ! L’affiche aura livré son lot de très beaux moments en regard de l’ouverture proposée (et des invité.es qui étaient moins notre registre). Force est de constater que Minuit Avant la Nuit continue donc son petit bonhomme de chemin, nous poussant chaque année un peu plus à venir fêter l’été avec lui, dans un cadre très très cool et une ambiance bon enfant (pour un prix défiant toute concurrence pour rappel). Une date donc à garder dans un coin de votre tête tant les éditions continuent de nous séduire, année après année. Merci Amiens, on ne manquera pas de revenir te voir.