Flat Worms nous en avait mis une belle dans la gueule en 2018 avec son premier album. Avec ses guitares tranchantes et son tempo à 12000 à l’heure en roue arrière sur l’autoroute du YOLO, les américains n’ont pas le temps. Un état d’esprit qui a séduit Steve Albini et Ty Segall, tout deux embarqués dans cette folle aventure à la production pour l’un et au mix pour l’autre.
Tranchant.
Réconfortant comme une bière après une journée à trimer, léger comme la blague crasse qu’un pote vous lâche hilare, les 3 bonhommes de Flat Worms enchaînent les titres avec la même désinvolture que sur leur premier disque. Si l’on se penche sur les paroles de « Market Forces » ou d' »Antarctica« , cela parle de paysage vide, de futur incertain, de désolation et pourtant, on s’éclate. Pas du genre à se laisser abattre mais plutôt à battre leurs instruments tant qu’ils sont chauds, cela n’alourdit pas l’album dans le mauvais sens du terme. Hormis une interlude, chaque morceau flirte avec les trois minutes et on n’y retrouve aucun maillon faible. Une faculté à rester concis, une constance à toutes épreuves, il est beau de voir que le groupe a su garder efficacité et pertinence au coeur de ses productions sans forcément enfoncer les mêmes portes ouvertes. Le passage à la Bad Seeds sur « The Mine« , des choeurs toujours contagieux sur « Ripper One » ou « Condo Colony » ou une « Wet Concrete » majoritairement instrumentale sont autant de passages bienvenues pour tromper l’ennemi qu’est l’ennui. En premier single et en ouverture, « The Aughts » est lui le titre parfait pour faire connaissance avec le groupe.
Déjà habitués et conquis par leur son râpeux, leurs guitares éraillées, le batterie pétaradante et leur rythme trépidant, cet Antarctica ne nous déçoit pas. Parfait pour se défouler, secouer la tête et taper du pied, les Flat Worms continuent de tout arracher sur leur passage sans ralentir le rythme. C’est ce qu’on leur demande, c’est ce qui a l’air de leur plaire et c’est tant mieux pour tout le monde.
Une tournée européenne était prévu avec un passage mi-juin à Paris. Qui sait…