Les Foo Fighters en arrivent à leur neuvième album. Sévèrement redondant et peu inspiré depuis quelques années, Concrete & Gold est l’album sans concept. Il n’y a plus de garage, de voyage à travers les États-Unis, de mix acoustique / électrique. A l’heure où le groupe marque plus par ses lives gargantuesques et truffés d’happening, est-ce que cette cuvée pourra garnir les setlists ?
Les featurings à n’en plus finir.
Avec un démarrage faussement calme via « T-Shirt« , « Run » envoie le meilleur single de FF depuis un bail. Mixant idéalement l’énervement métal que Grohl cherche toujours à inclure au chausse-pieds avec la structure foncièrement pop de la mélodie. Ce titre résume assez bien les ambitions de l’album, à savoir essayer d’exceller dans l’acoustique et l’électrique sans forcément les dissocier. Il n’empêche que le calme sait parfois vivre en solo comme le montre la mièvre à crever « Happy Ever After » où Dave se prend encore en Mc Cartney. Pour mieux se faire dépasser dans l’exercice par son batteur sur « Sunday Rains » où Taylor Hawkins délivre une perf très honorable derrière le micro, sans sortir un morceau inoubliable. « Make It Right » souffle le chaud et le froid avec son côté classic rock à la The Knack agrémenté de choeurs un peu lourds, « The Sky Is A Neighboorhood » joue les forceurs en se rêvant hymne sans jamais y parvenir malgré un son gigantesque. Malgré son nom débilos, « La Dee Da » est plutôt cool avec une Alisson Mosshart plus discrète que sur la scène du Nos Alive où elle faisait du bouche-à-bouche avec Grohl. Enfin, le titre éponyme nous lâche une bonne vieille purge de 5 minutes où le morceau s’étend sans raison et peine à trouver une ampleur qu’il n’atteint absolument jamais.
Sortie des featurings, le fond de la tracklist assure. « Arrows » délivre un morceau costaud qui laisse rêver d’un album complet libéré des choeurs à outrance (comme sur le titre éponyme) et des volontés d’acoustique pour juste envoyer la sauce. Sans non plus partir dans l’heavy metal de supermarché dans lequel les FF peuvent parfois s’engouffrer. Du même tonneau, « The Line » remonte les manches également pour offrir une réussite de la même trempe. Une partie de l’album se voit clairement comme une suite des deux premiers disques où l’efficacité, le riff immédiat et le chant fédérateur séduisent en quelques secondes. Concrete and Gold est sans chercher la meilleure galette des Foo Fighters depuis In Your Honor. Douze ans qui ne sont pas synonymes de disette ou de traversée du désert mais d’errances dans la chasse au concept et dictées souvent par le manque d’inspiration. Là où il fallait presque se forcer à boucler Sonic Highways, on retrouve du plaisir sur l’ensemble du disque malgré quelques craquages de temps à autre.