Dès les premières secondes, Idles nous gueule à peu près ses lettres : PUNK. Batterie tambour battant, chant gouaillard et braillard, riffs aiguisés, Brutalism tient son nom comme un étendard. Proche de la trivialité d’un Slaves comme de l’agression d’un METZ pour aller se comparer aux copains contemporains, ils délivrent des hymnes comme certains enfilent les pintes au bar.
« Date Night » parle du stress imminent d’un premier rencard et toutes les conneries qui s’y déroulent. « Faith in The City » s’attaque à l’emploi dans les villes, « 1049 Gotho » débute par évoquer la dépression et le suicide potentiel d’un proche et de sa frustration sexuelle. Et ce n’est qu’un échantillon des sujets traités par Joe Talbot avec justesse, humour et rage. Toute bonne chanson punk a su prendre un moment du quotidien pour le transformer en défouloir immédiat tenant en trois minutes montre en main et Idles nous le démontre encore.
BOOM.
La batterie martiale et les râles de « Divide & Conquer« , la folie à 200 kms/ heure de « Stendhal Syndrome » et les titres déjà cités tous placés dans la première moitié feront très vite oublier la faiblesse de « Benzocaine » ou la relative perte de vitesse en fin de parcours. En finissant sur une touche plus dramatiques avec des airs de Protomartyr, « Slow Savage » continue d’intriguer. Avec une violence qu’on remettra difficilement en cause et une faculté à transformer chaque titre en tube, Brutalism fonce droit sur 2017 pour y claquer l’un des disques de l’année.