Dans le cadre du festival des Inrocks, qui venait poser ses valises deux soirs au Grand Mix de Tourcoing, nous avons pu voir la pile électrique Rat Boy, l’énigme LUH et les psychotropes de Jagwar Ma. Retour sur cette soirée en dent de scie.
Rat Boy, ratatouille à 120 volts
Pour chauffer la salle déjà bien dense, la sensation british Rat Boy est une valeur sûre. Avec ce mélange d’insouciance, d’énergie et de bordel fougueux, le groupe met carrément le feu aux poudres. Les têtes blondes jonglent entre pop-punk-rock et hip hop-rock à la Beastie Boys, accompagnés par une boîte à rythme qui intensifie le tout avec brio.
Comme l’impression d’avoir retrouvé la passion vigoureuse de l’adolescence le temps d’un concert, que l’on peut aussi apercevoir dans cette vidéo de leur tournée « inRocks ».
Allez, on va pas bouder son plaisir, je vous mets aussi le clip de l’un de leurs tubes :
LUH, l’hallu
C’est à partir de là que la soirée vacille.
LUH, ou Lost Under Heaven (sic), c’est le projet d’Ellery Roberts, fondateur et voix grinçante de feu-WU LYF. Accompagné de sa « muse » (re-sic) Ebony Hoorn, il balance négligemment une espèce de soupe alt-pop autant inspirée par les montées épiques de U2 que par les descentes d’organes qu’elle procure.
Si j’étais assez curieux de voir le résultat après avoir écouté deux titres intrigants, j’ai vite déchanté. En plus de jouer de la merde, le groupe la joue mal. On retrouve très peu d’harmonie entre chaque intervenant, voire parfois des petits accrocs rythmiques.
Mais ce n’est rien à côté du spectacle fascinant de WTF offert par la dite « muse ». Quand elle ne chante pas faux à plein poumon dans son micro, elle court partout sur la scène sans raison apparente, asperge le public d’eau sur un des titres les plus calmes… En voyant la bonne volonté du leader, on est partiellement pris de pitié pour cet échec cuisant, comme on regarde avec angoisse une vidéo sur le compte Malaise TV.
Jagwar Ma, echo-caïne
Après une pause bien méritée pour se remettre de cette expérience, les australiens Jagwar Ma font irruption sur scène. La salle devient en quelque secondes une rave géante, perdue dans une jungle aztèque. Les échos du chanteur répondent aux beats tribaux de Jono Ma, qui, il faut le souligner, m’a fait penser toute la soirée à Pacho Herrerra de la série Narcos (Alberta Hamman dans le civil).
Même si c’est très cliché de dire ça, les effets lumineux et sonores mis ensemble donnent vraiment l’impression qu’on est en train de planer à deux mille, envoûté par une plante médicinale ou un buvard. Le son est envoûtant, dansant, et la bonne humeur communicative du groupe apporte une sensation de plénitude totale. Pour ne rien gâcher au plaisir, le groupe jongle avec une grande dextérité entre son premier album et son dernier né, « Every Now & Then ».
Redescente directe à la fin de près d’une heure de set, puisqu’il n’y aura pas de rappel. Mais quel pied.
Merci une fois encore à l’équipe du Grand Mix ! Mais aussi à LUH pour ce souvenir avarié qui ne disparaîtra jamais.