Pour la sortie de leur sixième album My Big Day, nous avons eu le plaisir de discuter avec Jack Steadman et Jamie MacColl, respectivement chanteur et guitariste des Bombay Bicycle Club.
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Au long du disque, on sent une vraie évolution avec des premiers titres assez directs et ensuite un rythme plus apaisé, plus pop tout simplement, à la fois très joyeux et teinté de mélancolie. Un album qui sonne comme une fête, où vous avez voulu vous faire plaisir avec plein de styles.
Jack : Oui, c’est arrivé comme ça. Nous avions une sélection de chansons qui étaient terminées et nous devions en choisir 11. Nous voulions être courageux et choisir des chansons que les gens n’attendaient pas de nous. Un son différent de la normale. En ce sens, c’était vraiment fun et très libérateur. Cela correspond aussi à là où nous en sommes dans nos vies. Nous ne sommes pas vraiment dans une période de mélancolie, de chagrin d’amour ou de manque. Nous sommes bien installés et satisfaits, et il peut être difficile de faire de l’art sur ce sujet, mais j’espère que nous avons réussi.
Jamie : J’ai une théorie selon laquelle beaucoup d’auteurs-compositeurs cultivent le chaos ou rendent leur vie plus difficile qu’elle ne devrait l’être afin d’avoir quelque chose à écrire. (rires)
Je pense que Jack a raison : il n’y a pas beaucoup de bonne musique écrite sur l’approche de la quarantaine. Lorsque nous avons commencé à faire cet album, je ne pense pas que nous avions un plan ou un concept en tête. Même lorsque nous pensions à avoir un disque éclectique et à une certaine prise de risques, c’est quelque chose auquel nous avons vraiment pensé vers la fin, lorsque nous avons assemblé l’album.
Au début, la première chanson écrite était ‘I Want To Be Your Only Pet’. C’était une sorte de rock où nous pensions revenir à nos racines. Nous avons fait quelques chansons de ce genre, mais en fait, nous ne l’avons pas fait tout le long du disque ! Dans une certaine mesure, nous avons inventé au fur et à mesure et improvisé pas mal.
L’album s’ouvre sur des sonorités à la fois funk, hip-hop même. Un mélange des genres et des sons qui n’est pas sans rappeler ce qu’il y avait eu sur So Long See You Tomorrow en 2014 et le projet solo de Jack, Mr Jukes. Il y a un vrai soin dans la production, notamment au niveau des percussions, qui sonnent à la fois très moderne et vintage. Pouvez vous m’en dire plus ?
Jack : Ce genre de musique me vient très naturellement. Quand je suis en studio, je ne prends pas vraiment une guitare acoustique pour jouer des accords. Beaucoup de gens écrivent de la musique comme ça, mais je suis plus enclin à écouter des disques et à les sampler. J’écris de la musique comme on fait du hip-hop.
‘Dans le passé, nous prenions ce son et nous y ajoutions des guitares et une batterie pour le rendre plus « Bombay« . Mais sur cet album, nous avons laissé certains sons, comme ceux que l’on trouve sur la première chanson.’
Ça sonne bien, alors on ne l’a pas changé. Nous n’avons pas essayé de faire de la musique indie.
Jamie : Il y a quand même toujours des guitares. (rires)
La production, c’est un travail de combinaison intéressant. Nous nous sommes beaucoup référés aux Beatles en studio. Des chansons comme ‘I Want To Be Only Pet’, ‘Sleepless’, ‘Heaven’ : ce sont toutes des chansons influencées par la fin des Beatles avec un côté un peu psychédélique.
Mais aussi des techniques de production que l’on retrouve dans le hip-hop, comme les boucles de batterie et les samples. Nous nous appuyons sur ce que nous avons fait dans le passé et sur ce que Jack a fait en tant qu’artiste solo pour apporter de nouvelles références sonores.
Vous êtes revenus avec l’album précédent d’une pause qui flirtait avec le split, de longues périodes de voyages à travers le monde, d’autres projets musicaux ou des choses aussi en dehors de la musique. Comment vous vous inspirez aujourd’hui et comment ça a pu changer la manière de fonctionner au sein de Bombay Bicycle Club ?
Jack : Cela a probablement influencé notre décision de collaborer sur cet album avec beaucoup de featurings différents parce que je l’ai beaucoup fait avec Mr. Jukes.
‘ En tant que groupe, nous avons toujours eu différents chanteurs sur nos albums mais c’était juste nos amis. C’est le premier album pour lequel nous avons fait appel à quelqu’un comme Damon Albarn. Cela rend la chose plus officielle et puis on s’est dit : pourquoi pas ? ‘
C’est amusant de collaborer avec d’autres personnes. Lorsque je travaillais sur une démo, que j’essayais de faire une chanson à la Blur ou Gorillaz, je me sentais ridicule de lui demander. Mais cette fois, je l’ai fait.
Sans aucun doute, c’est l’album où vous avez le plus de featurings. J’ai lu que vous aviez un lien avec toutes les personnes. En termes de production, Il y a eu une co-création pour chaque titre ou à la manière d’un scénariste vous saviez déjà qui correspondait à chaque morceau ?
Jamie : Il n’y avait pas un seul modèle de collaboration. ‘Diving’ avec Holly Humberstone était presque terminé et elle est arrivée avec une idée précise de ce qu’elle allait faire. Damon est arrivé pendant une sorte de session d’écoute où Jack jouait quelques démos pour voir ce qu’il en pensait. Il a pris une guitare.
Jack : Je lui ai demandé : « Que penses-tu de cette chanson ? Et il m’a répondu « donne-moi un micro » !
Jamie : La chanson de Chaka Khan a été écrite en pensant à quelqu’un qui avait une grosse voix. Nous cherchions cette personne et nous avons eu de la chance que la plupart des gens aient dit oui. Ce n’était pas garanti.
Bien sûr la liste est assez dingue mais je voulais insister sur la chanson faite avec Nilüfer Yanya qui pour moi est vraiment la révélation UK en termes de songwriting, de son de guitare et d’interprétation de ces dernières années. Une patte reconnaissable et ce dès les premières notes de Meditate. D’ailleurs, sa voix sonne différemment par rapport à d’habitude. Peux-tu nous en dire plus sur la manière dont la collaboration s’est passée ?
Jack : C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons pensé à elle. Elle peut avoir une voix très cool mais’ aussi ce côté j’en ai rien à foutre’ qu’on voulait pour cette chanson. Et bien sûr comme tu l’as dit, c’est une excellente guitariste et elle est très directe.
Jamie : Elle était l’une des premières parties d’un concert que nous avions fait à Londres. En fait, j’écoutais sa musique depuis un moment parce que ma femme jouait ‘stabilise’ plusieurs fois par jour. C’est une très bonne chanson. C’était pendant la dernière moitié du COVID, nous travaillions tous les deux à la maison et elle la jouait tout le temps. (rires)
C’est intéressant parce que les chanteuses avec lesquelles nous avons travaillé au fil des ans et sur les albums précédents étaient peut-être légèrement folkloriques avec des voix hauts perchées. Nilüfer a un accent londonien distinctif, ce qui est inhabituel par rapport à ce que nous avons fait par le passé.
Le titre du disque « My Big Day » qui peut souligner quelque chose d’important, d’épique, s’illustre par l’une des chansons les plus légères de la tracklist en termes de son avec un côté pop sucré. Et le clip l’est d’ailleurs aussi avec un traité très humoristique. Peux-tu nous dire ce qui se cache derrière ces 3 mots ?
Jack : La chanson parle de rébellion contre ce concept de ‘grand jour’. Comme par exemple le jour de ton anniversaire, où tout le monde s’attend à ce que tu fasses la fête et que potentiellement, tu veux juste être seul. C’est l’antithèse de tout cela. Lorsque nous avons réfléchi à un nom pour l’album, l’idée de célébration ou de grand moment convenait parfaitement. C’est un disque joyeux. Même pour nos concerts, nous voulons nous en inspirer et en faire une grande célébration, une fête. Ne pas nous prendre trop au sérieux. Nos concerts ressemblent souvent à cela de toute façon.
Un mot à propos de la pochette : c’est quoi l’histoire derrière cette tête d’oeuf ?
Jamie : La plupart de nos albums utilisaient de jolies illustrations. C’était en quelque sorte une réaction. Nous voulions un peu de folie, quitte à ce que ça parte dans l’absurde. Quelque chose que les gens aimeront ou détesteront. Il n’y a pas de sens caché. Le truc que tu ne rates pas dans un magasin de disques. Certains fans ont déjà dit : « Je n’achèterai pas ce disque : Je ne vais pas l’acheter en vinyle. (rires)
Vos premiers EPs datent de 2007, vous avez donc connu toutes les mutations de l’industrie de la musique depuis et avez toujours réussi à vous adapter. On les voit aujourd’hui avec le partage des singles sous forme d’EP, l’annonce des featurings, l’utilisation des réseaux. Comment faites-vous pour rester à la page ?
Jamie : C’est très difficile car les compétences requises pour faire de la musique et celles requises pour promouvoir la musique ne sont pas les mêmes. C’est beaucoup demander aux gens de faire les deux. Mais la promotion est devenue un élément central de la vie d’un artiste. 2007, c’est loin, mais nous étions aussi des enfants de l’internet. C’est tellement différent d’être un adolescent aujourd’hui et je n’aimerais pas avoir 15 ans aujourd’hui pour être honnête. Nous avions MySpace, nous étions là au début de Twitter et nous devions aussi nous occuper de la messagerie, cela a toujours fait partie du groupe. Ce n’est pas comme si nous avions existé dans un monde sans Internet ni médias sociaux. Nous devons nous adapter, mais c’est dans notre ADN.
Et vous le faîtes musicalement aussi depuis longtemps.
Jamie : La vraie différence, c’est le passage de la simple existence en ligne à la présence permanente d’une caméra sur ton visage. Et tout passe avec des courtes vidéos dans lesquelles vous devez être présent. C’est un grand changement que je n’aime pas tant que ça. Il faut s’adapter ou mourir. Si tu es un artiste avec une carrière déjà bien installée, vous pouvez vivre sans, mais au-delà de ça, vous devez jouer le jeu. Personne ne nous oblige à faire quoi que ce soit à notre stade, mais nous voulons aussi que les gens entendent notre musique. La réalité, c’est que c’est par ce biais que les gens découvriront la musique.
Jack : Et nous avons la liberté de faire notre TikTok avec notre sens de l’humour. Nous ne sommes pas sur un grand label qui nous dit exactement ce que nous devons faire. Au début, j’étais très nerveux. Maintenant, j’apprécie beaucoup parce qu’on sent que c’est le nôtre. Nous le faisons à notre manière et nous semblons intéressants.
Jamie : C’est important pour nous. Une partie de la raison d’être de cet album était d’être plus amusant, de lâcher du leste. De transmettre davantage notre personnalité. La meilleure façon de le faire, c’est à travers les réseaux sociaux. Par le passé, je ne pense pas que nous ayons vraiment transmis notre personnalité individuelle ou celle du groupe. Les gens semblent réagir positivement.
La scène musicale a également changé. J’ai l’impression que depuis 5 à 10 ans, il y a moins de compétition entre les groupes car ils se battent ensemble pour y arriver.
Jack : Pour une raison ou une autre, nous restons toujours dans notre loge. Nous sommes assez timides (rires).
Jamie : Nous étions aussi très jeunes. 18 ans quand le premier album est sorti. Nous n’avions pas beaucoup de compétences sociales à l’époque.
A quoi peut-on s’attendre pour la tournée ?
Nous avons des idées mais nous devons les tester pour voir si elles sont réalisables. Nous avons pris le titre de l’album et nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire avec My Big Day. Une grande fête sur scène, pas aussi folle que celle des Flaming Lips, mais on espère qu’il y aura des objets gonflables.
Cela dépend de l’argent qu’on aura. (rires)
J’ai d’excellents souvenir de concerts généreux au Trabendo et au Bataclan en 2014, qui se sont avérées être les derniers concerts parisiens pour le moment !
Jamie : Cela fait longtemps. nous devions venir en mars 2020 après nos concerts au Royaume-Uni, mais tu connaissez l’histoire… Nous serons de retour au Trabendo le 21 novembre. L’industrie de la musique live a également changé en 10 ans et elle est certainement moins saine qu’elle ne l’était. Mais dans les festivals de musique en Europe, on est mieux traité qu’au Royaume-Uni. C’est incroyable. Comparé au Royaume-Uni, où tu as le droit à une bière, un morceau de pain, où il n’y a pas de toilettes en état de marche et pourtant… tu es la tête d’affiche du festival. (rires)
Au moins, ce n’est pas personnel, ce n’est pas à cause de vous : c’est toujours ce que j’entends de la part des artistes. (rires)
C’est une question d’argent, il n’y a pas le même niveau d’investissement des politiques dans la musique au Royaume-Uni.
En relisant des interviews passées pour préparer celle ci, j’ai appris que vous étiez des gros fans de Queens of the Stone Age et que c’est en partie pourquoi vous aviez bossé avec Mark Rankin sur So Long see you tomorrow. Vous suivez toujours l’actu du groupe et plus généralement que pensez vous du retour de la musique rock aux UK et dans le monde en général et notamment de leur manière d’évoquer la politique en Angleterre et ailleurs ?
Jamie : Je n’avais pas l’impression que nous faisions partie d’une scène de toute façon, simplement parce que nous n’étions pas très cool ni particulièrement amis avec des membres d’autres groupes. Nous n’étions pas très sociables. Nous sommes sortis à cette époque bizarre, après que l’indie ait été un phénomène culturel au milieu des années 2000, où il était très courant d’avoir un single numéro un pour un groupe à guitares. Ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui.
Et je pense qu’il y a eu plusieurs années, si ce n’est une décennie, où il y a eu beaucoup de mauvaise musique à guitares. Mais la situation s’est améliorée. Il y a beaucoup de groupes de guitares intéressants que j’aime maintenant et qui ont un côté avant-gardiste. Je ne sais pas s’il y a autant de groupes politisés pour autant.
Jack : Declan McKenna a sorti récemment une sorte de protest song sur quelque chose qui ne fonctionne plus.
Jamie : Oh, je pensais que c’était une chanson sur l’incapacité à écrire de la bonne musique. (rires)
Des groupes comme IDLES et Yard Act, avec leurs chants parlés sont politisés et il y a des éléments politiques forts.
Jack : Je ne peux pas nous imaginer faire quelque chose comme ça un jour. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas d’opinion sur ce genre de choses. C’est juste que, pour une raison ou une autre, j’ai du mal à séparer l’écriture d’une chanson et la réflexion sur la musique.
Ces deux mondes ne se rencontrent pas et je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux pas l’imaginer. Cela me semble juste bizarre dans la façon dont j’articule la musique et la façon dont je chante pour partir sur un « And Brexit was a fucking mistaaaaake » (rires).
Bon, j’imagine que ce serait plus subtil. (Rires)
Jamie : Écrire de la bonne musique politique est très, très difficile parce qu’il faut qu’il y ait un élément d’universalité. Pour qu’elle soit intemporelle. Ce qui est le cas de la plupart des bonnes chansons. La plupart des choses sur la politique sont liées à une période spécifique.
C’est aussi difficile à écrire, car à notre époque, les gens sont obsédés par l’authenticité ou la perception de l’authenticité. Donc, si vous êtes comme nous et que vous êtes un groupe de la classe moyenne supérieure du nord de Londres, il y aura des gens qui diront : « Quoi ? Vous n’êtes pas de la classe ouvrière, vous n’êtes pas authentiques. Par conséquent, même si nous faisions de la musique politique, elle serait perçue comme n’étant pas valable.
Il y a eu un conflit entre IDLES et Sleaford Mods pour cette même raison.
Jamie : C’est la même chose quand tu viens d’une scène punk ou DIY. Dès que vous atteignez un certain niveau de succès, vous n’êtes plus authentique ou valable. Je viens d’une famille de musiciens folk, qui ont fait beaucoup de musique politique et de chansons de protestation.
Celles que j’aime sont assez universelles, plutôt d’une chanson sur une grève des mineurs dans les années 1980. Une chanson comme « we shall overcome » peut s’appliquer à n’importe quel mouvement politique. Il y a beaucoup plus de musique politique qu’il y a 10 ans et je pense que cela reflète le fait que nous avons connu 20 ans de croissance où les gens n’avaient pas besoin d’être aussi politiques car tout allait bien. Aujourd’hui, nous sommes plus divisés, plus pauvres, nous manquons d’eau : la musique exprime ce qui se passe autour de nous.
Pour terminer sur une note plus légère, quelle est la dernière chose qui vous ait fait rire en tant que groupe ?
Jamie : Hier, nous avons tourné une vidéo dans une salle d’arcade pour la chanson de Chaka Khan. Il y avait des machines à danser avec des marques sur le sol. On a donc regarder les gens les utiliser et ça nous a fait beaucoup rire.
Jack : L’autre soir, nous avons donné un concert acoustique et, comme toujours nous avons invité tout le monde à chanter. Il y a une personne qui a décidé de tout chanter à sa manière… Quand on est retournés backstage, on s’est mis à éclater de rire. (rires)
Les Bombay Bicycle Club sont en tournée pour défendre My Big Day disponible le 20 octobre.
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Ahead of the release of their sixth album, My Big Day, on the 25th, we had the pleasure of chatting with Jack Steadman and Jamie MacColl, respectively lead singer and guitarist of Bombay Bicycle Club.
Throughout the album, you can feel a real evolution, with some fairly straightforward first tracks and then a calmer, more pop rhythm, very joyful. A beautiful album which sounds like a party, where you wanted to indulge yourself with a whole range of styles.
Jack: Yes, I think it just happened. We had a selection of songs which were finished and we had to choose 11. We wanted to be quite brave and choose ones which were maybe not expected from us. A different kind of sound to normal. In that sense, it was really fun and was like freedom. It’s also in the square where we’re at in our lives. We are not really in the time of melancholy, heartbreak or missing someone. We’re quite settled and content and it can be difficult to make art about but hopefully, we put it off. (Laughs)
Sometime it’s harder to say ‘hey everything’s great’.
Jamie: I have a bit of a theory that a lot of songwriters cultivate chaos or make their lives more difficult than they need to be so they have something to write about. (laughs)
I think Jack‘s right that: there’s not a lot of good music written about approaching middle age. When we set out to make the album, I don’t think we had a grand plan or a concept. Even when we were thinking about being eclectic and taking risks, it’s something we really thought about towards the end when we were putting the album together.
At the start, the first song written was ‘I Want To Be Your Only Pet’. It was a sort of rock where we thought we were going to go back to our roots. We did a few songs like that but in fact, we didn’t! We made it up as we go along to some extent. And improvising for sure.
The album opens with funk and even hip-hop sounds. A mix of genres and sounds reminiscent of 2014’s So Long See You Tomorrow or Mr Jukes. There’s a real attention to detail in the production, particularly in the percussion, which sounds very modern and vintage at the same time.
Jack: It comes very naturally that kind of music. Because when I’m in the studio, I don’t really pick up an acoustic guitar and play chords. A lot of people write music like that but I’m more into finding out records and sampling them. More like a hip hop type of writing music.
‘In the past, we would take that sound and then, add guitars and drums to make it more ‘Bombay’. But on this album, some of the sounds like the ones you can found on the first song, we just left it.’
It just sounds cool so we didn’t changed it. It was good to keep it as as meant to be. We didn’t try to make indie music.
Jamie: There’s still guitars in it. (laughs)
The production is an interesting combination. We were referencing like the Beatles quite a lot in the studio. Songs like ‘I Want To Be Only Pet’, ‘Sleepless’, ‘Heaven’: they are all kind of late Beatles, with a slightly psychedelic feel to them.
But also, with production techniques you can found in hip hop, like loop drums and samples. Building on what we did in the past and what Jack has done as a solo artist, to bring new sonic references.
Before the last album, you came back from a break, a near-split, periods of travelling the world and other musical projects, or even projects outside music. What inspires you today and how has that changed the way Bombay Bicycle Club works?
Jack: It probably influenced our decision to collaborate on this album with lots of different featurings because I did that a lot with Mr. Jukes.
‘And as a band, we’ve always had different singers on our albums, but usually they’re just been our friends. This was the first album where we were calling up someone like Damon Albarn and making it more official. We just thought why not?’
It’s fun to collaborate with other people. When I’m on a demo and I’m trying to do a song which can sounds like Blur or Gorillaz, it felt ridiculous to ask him. But this time, I just tried.
This album has its share of guests. I’ve read that you have a connection with all the people on it. In terms of production, was there a co-creation process for each track, or did you already know who the right person was for each track?
Jamie: There was not one sort of model for it. ‘Diving’ with Holly Humberstone was nearly finished when she came in with a clear idea of what she was going to do. Damon came during a sort of listening session where Jack was playing some demos to see what he thought. And he picked up a guitar.
Jack: I asked him ‘What do you think about this song?’ And he answered ‘give me a microphone’!
Jamie: The Chaka Khan song was written with someone with a big voice in mind. We were looking for this person and we were pretty lucky that most of the people said, yes. It wasn’t guaranteed.
The list of collaborators is quite crazy, but I wanted to focus on Nilufer Yanya, who for me is the UK’s revelation in terms of songwriting, guitar sound and interpretation in recent years. His style is instantly recognisable from the very first notes of Meditate. In fact, his voice sounds different from usual. Could you tell us more about how the collaboration came about? Especially as it’s quite a pivotal track on the album, being right in the middle and bridging over to the next track with a fade-out.
Jack: This is one of the reason we thought of hers. She has a very cool voice. In that song, you just wanted to sound quite ‘I don’t feel fuck’. Yeah. And on the other hand, she’s an amazing guitarist as well and direct.
Jamie: We’ve done a gig in the summer in London and she was one of the support acts. I’d actually been listening to her music for a while because my wife played stabilise a lot of times a day. It’s a very good song. It was during the latter half of COVID, we were both home-working and she’s just played it all the time. (laughs)
It’s interesting because normally female singers that we’ve worked with over the years and on previous albums, they’ve been maybe slightly folky and Nilüfer has a distinctive London accent which is unusual from what we’ve done in the past. And a bit more talkie singing, instead of the high notes driven voices we worked with.
The title of the album, « My Big Day », which might seem to underline something important and epic, is illustrated by one of the lightest songs on the tracklist in terms of sound, with a sweet pop feel. And so is the clip, with its very humorous treatment. Can you tell us what’s behind those 3 words?
Jack: The song is as about rebelling against your big day. Like your birthday, where everyone expects you to be partying and you just want to be by yourself. It’s the antithesis of that.
When we were thinking of something to name the album, we thought this idea of celebration or big moment just fitted. Because it is a joyful record.
Even for our live shows, we are thinking of getting inspiration from that and make it like a big celebration, a party and not taking us up too seriously. Big balloons maybe. Our shows often feels like that anyway but it feels right and natural.
A word about the cover: what’s the story behind that egg-shaped head?
Jamie: Most of our albums have been using pretty illustrations. It was a sort of a reaction to some extent. We wanted some silliness, maybe absurdist. Something people will love or hate. There’s no subtlety to it. When you’re in a record shop, it will stand out. Some fans have been saying: I’m not going to buy that on vinyl. (laughs)
Your first EPs date back to 2007. You’ve been through all the changes in the music business since then, and you’ve always managed to adapt. We can see it today with the sharing of singles in EP form, the announcement of featurings and the necessary use of social networks for years now. How do you keep up with the times?
Jamie: It’s very hard as the skills required to make music and the ones required to promote music are not the same. It’s a lot to expect from people to expect them to do both. But the latter became such a central part at being an artist now. 2007 is a long time ago but we were also children of the internet. It’s so different being a teenager now and I would hate to be 15 today to be honest. We had MySpace, we were there at the start of Twitter and we had to deal with messaging too, that was always a part of the band. It’s not like we existed in a world without Internet or social media. We do have to adapt but it has been in our DNA.
And you do it sonically too.
Jamie: The real difference is the shift between just existing online to having the camera being on your face all the time. And everything will be with short-form videos where you have to be in it. That’s a big change and one I’m not necessarily like very much. You have to adapt or die. If you’re a massive heritage artist, you can live without it but below this, you have to play the game. No one’s making us do anything at this point, but we also want people to hear the music. The reality is is that is the route people will discover the music with.
Jack: And we do have the freedom to make the TikToks with our own sense of humor. We’re not on a major label that’s saying exactly what we need to do. So At first, I was really nervous about it. Now I’m actually enjoying it quite a lot and we’ve made it our own. We’re doing it in our own way and we seem to be interesting.
Jamie: It’s actually been important for us. As part of the reasoning behind this album has been to be more fun and silly. To convey more of our personalities. The best way to do that is through social media. In the past that I don’t think we’ve really conveyed that much of our individual personalities or the personality of the band. People seems to react positively.
The music scene changed too. It feels like since 5 to 10 years, there is less competition between bands as they’re struggling together to make it happen.
Jack: For some reason, we are still sticking to our dressing room. We are quite shy. (laughs)
Jamie: We were also super young. 18 when the first album went out. We didn’t have so much social skills at the time.
For the tour, what can we expect?
Jack: We have ideas we need to execute. We basically took the album title and thinking what can we do with My Big Day. So it means a big party on stage, not crazy like The Flaming Lips but we hope they will be some inflatable stuff. We see how much money we have. (laughs)
I have fond memories of concerts at Le Trabendo and Le Bataclan in 2014, which turned out to be the last Parisian concerts for the time being!
Jamie: It’s been a long time, we were due to come in march 2020 after our UK shows but you know the story. We’ll be back at Le Trabendo on November 21st. The live music industry changed too in 10 years and it’s definitely less healthier than it was. But in music festivals in Europe, you are treated better than UK. It’s amazing. Compared to UK: where you have a beer, a piece of bread, there’s no working toilets and you’re headlining the festival. (laughs)
At least it’s not personal it’s not because of you: it’s always what I hear from artists. (laughs)
It’s a question of investment policy in music, it’s not the same in the UK.
When I re-read past interviews in preparation for this one, I learnt that you were big fans of Queens of the Stone Age and this is one of the reason why you worked with Mark Rankin on So Long See You Tomorrow in 2014. What do you think of the return of guitar music, in the UK with the post-punk scene and in the world in general? And also the way they evoke politics in the UK?
Jamie: I didn’t feel we were part of a scene anyway, just because we were not very cool and particularly friends with anyone from other bands. We were not very social. We came out in this weird era, the aftermath of indie being a cultural phenomenon in the mid 2000s, where it was very common to have a number one single by a guitar band. Which is completely unheard now.
And I think there was several years, if not a decade, where they were being quite a lot of bad guitar music. But it has turned a corner again now. There is a lot of interesting guitar bands that I liked now which have an edge. I don’t know if there is so much political guitar bands.
Jack: Declan McKenna has a sort of protest song like this about something which is not working anymore.
Jamie: Oh, I thought it was a song about not being able to write good music. (laughs) Bands like IDLES and Yard Act with the talkie singing have been quite political and there’s definitely strong elements which are political.
Jack: I can’t imagine us ever doing anything like that. It’s not because we don’t have opinions on these types of things. It’s just for some reason separating right writing a song and thinking about music for me.
Those two worlds don’t meet and I don’t know why but I can’t imagine it. It just sounds weird to me in the way I articulate music and the way I sing to sing « And Brexit was a fucking mistaaaaake ». (laughs)
I guess it would be more subtle though. (Laughs)
Jamie: Writing good political music is very, very difficult because it has to be an element of universality to be timeless. Which most of any good music is. Most things about politics are routed to a specific period.
It’s hard to write too as in this era, people are so obsessed with authenticity or perception of authenticity. So, if you’re like us and you’re like an upper middle class band from North London, there would be like, what? You’re not working class, you’re not authentic. Therefore, if we did make political music, it would be seen as somehow not valid.
There was a beef between IDLES and Sleaford Mods for this exact reason.
Jamie: It’s the case when you come from a punk or a DIY scene. As soon as you reach some level of success, you are not authentic or valid anymore. I come from a family of folk musicians, who made a lot of political music and protests songs.
The ones that I like are quite universal. Rather being like about a minor strike in the 1980s. A song like ‘we shall overcome’ can be applied to any political movement. There is a lot more political music than they were 10 years ago and I think it just reflects the fact we had 20 years of growth where people didn’t need to be that political as things were quite good. Now, we are more divided, poorer, we are missing water: it’s explaining why it has an impact in music.
Lighter topic to finish: what was the last thing that made you laugh as a band?
Jamie: When we were shooting at an arcade a video yesterday for the Chaka Khan song. There were dancing machines with marks on the floor and we were just looking at people using them and laughing a lot.
Jack: We were doing an acoustic show the other night and as always, we invited everyone to sing along. There is one person who decided to harmonise every song in her own harmony. And when we went backstage, we were just like, absolutely pissing ourselves laughing. (laughs)