IDLES, c’est notre gros coup de coeur punk cette année. Dans la même veine que Sleaford Mods, Slaves, Shame, leur chanteur Joe Talbot vient à Paris pour la promo de Brutalism et seront le 7 Décembre au Point Ephémère. Un groupe ayant pondu sur le tard, un album indispensable, énervant, énervé, insatiable, incroyable.
Une histoire de cohérence.
On vient vraiment de nulle part. Nous avons mis du temps avant de savoir ce qu’on voulait faire, être sûrs de nous et à l’aise ensemble avant de composer et de sortir quelque chose dont nous pouvions être fiers. C’est important de prendre son temps avant de défendre son art. On a appris ensemble pendant 6 ans en tant que musicien, naturellement. On ne voulait pas se forcer à sortir un disque car c’est quelque chose d’intime et il fallait passer par cette phase. Nous n’étions pas assez bon. On a sorti 2 très bons EP mais certaines chansons ne sont pas là où je les attend. Ensuite, ma mère est décédée et il y a eu un déclic.
J’ai vu que tu t’occupais de toute la partie artworks et clips, c’est encore le cas ? Ca vient de ton ancien taf ?
Tout ça nous arrive au bon moment : je crois que si ça nous était arrivé il y a 2 ans, on aurait tout foutu en l’air.
Composer local.
On part d’une base. On joue dessus, je chante. Ils travaillent la musique 2 à 300 fois de leurs côtés et je reviens. Pour voir les changements, donner mes retours, ajuster mon chant. Ils rebossent deux à 300 fois et après c’est bon. C’est un processus assez démocratique.
Comment vous vous êtes rencontrés ?
Dave au collège dans le sud-ouest. On est allés à l’université et on a été DJ’s ensemble. Ensuite, Bowen était DJ aussi et on s’est rencontrés par des potes en commun. On a commencé à jouer ensemble et on a changé 3 fois de batteur. A un moment, on jouait avec un pote qui était batteur avec CSS. Après, on a changé plusieurs fois et enfin on a eu le bon avec notre batteur de 16 ans qui a débarqué et modifiait notre son pour toujours. Enfin, notre guitariste rythmique initial s’est barré et on l’a remplacé par Lee que je connais depuis des années via la drogue et l’alcool. Un sacré voyage donc.
Comment tu considères l’activité artistique à Bristol ? D’ici, on a l’impression que ça fourmille. C’est une réalité de l’intérieur ou une coïncidence bienheureuse ?
Donc tu ne te vois pas avoir besoin de quitter la ville pour composer ?
On part d’une base. On joue dessus, je chante. Ils travaillent la musique 2 à 300 fois de leurs côtés et je reviens.
Remplir des stades.
Ouvrir pour les Foo Fighters, ça fait quoi de passer d’une salle de centaines de personnes à un stade entier ?
C’est la même chose. On ne change pas notre show donc il faut que tu sois capable de jouer de la même manière. Si t’aimes ce que tu fais et que t’as confiance en toi, c’est la même chose.
Vraiment oui, ils sont exactement comme tu attends qu’ils soient. Ça fait plaisir de voir des mecs aussi énormes avec toute la gloire et le succès que cela comporte et être toujours sympa, s’intéresser à toi, etc… Ils sont géniaux, très accueillants.
Ils font vraiment attention aux groupes qu’ils choisissent pour leurs premières parties en plus. J’ai vu que les DZ Deathrays allaient ouvrir pour eux bientôt. Vous écoutez quoi en ce moment ?
Protomartyr. Le dernier album est incroyable. Le Metz. Et Rolling Blackouts Coastal Fever, de la folk australienne. Sun Ra, Algiers. J’ai écouté plein de trucs récemment.
Shame ? 😉
Ah oui, ils sont extrêmement talentueux et adorables. Et jeunes. On les a croisé 4 fois et on les a retrouvé encore debout de la soirée de la veille au petit matin alors que nous, on était partis se coucher. C’était moi, il y a 20 piges. J’ai hâte d’entendre leur album, je sais qu’il est en enregistré. Ça devrait être dans pas longtemps.
Vous avez déjà la suite en tête ?
Oui, une dizaine de morceaux. 14 pour l’instant, on aimerait s’arrêter à 20 et en avoir 11 à la fin. J’ai presque le titre et l’artwork, le fil rouge : je vois où on veut en venir. Le premier titre, il est assez agressif et parle de la presse anglaise. C’est une attaque, c’est pas très sympa. On la joue depuis un an, elle s’appelle Rottweiler. C’est très garage rock.
Vous avez commencé quand ?
On ne s’arrête jamais d’écrire mais on a commencé il y a 6 mois. J’aimerais l’enregistrer en janvier prochain et en faire une trilogie avec Brutalism. Comme ça, je pourrais pondre le merch et pouvoir renflouer mon compte en banque. (rires)
C’est quoi votre blague préféré ou la dernière chose qui vous a fait marrer ?
Ha, ça ne se répète pas ça ! Ah, si : un meme ! Tape « Stephen King Tit » sur Google. D’habitude je souris à ce genre de trucs et c’est tout mais là, j’ai pleuré de rire pendant une demie-heure. (rires)
Si je te donne un appareil photo pour capter un truc ici, tu choisis quoi ?
Hum, question trompeuse. Je dirais ce papier peint avec le cerf car j’ai toujours eu envie d’un truc similaire avec une forêt dans ma chambre. J’aime aussi les photos que les gens prennent avec les vinyles en mettant les pochettes devant leurs têtes.
Avant de se quitter, c’est quoi l’actu avant le concert parisien de décembre ?
On part en Espagne faire la première partie de Prodigy à Madrid. Et on part en Suisse et d’autres parties de l’Europe.
J’aimerais enregistrer l’album en janvier prochain et en faire une trilogie avec Brutalism.