Interview ☭ Messa

Avec « Feast for Water » Messa a livré un des albums les plus intéressants de 2018. Ils étaient ce 4 mai en concert à Glazart et on a donc sauté sur l’occasion pour aller discuter avec (de gauche à droite) Alberto (guitare, clavier), Marco (basse), Rocco (batterie) et Sara (chant).

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Musicalement

La tournée s’appelle Blood and Water et vous tournez avec Sabbath Assembly. Est-ce que vous les considérez comme une de vos influences ?

Marco : Oui, personnellement je les écoutais beaucoup à leurs débuts. J’ai toujours été inspiré par leur musique, mais aussi par leur background. Quand ils nous ont demandé de tourner avec eux on a dit : « oh… OK ! ».

On les a rencontrés hier. C’est vraiment des gens super gentils.

Sara : Ils sont super cool et on est heureux de tourner avec eux. Même si ce n’est que le début, on a encore beaucoup de dates à jouer.

Vous avez enregistré vos deux albums en conditions live, avec tous les instruments jouant en même temps. Vous pensez que ça ajoute quelque chose à votre musique ?

Alberto : Oui, on a enregistré la basse, la guitare, le piano et la batterie ensemble. Les solos et la voix ont été rajoutés après. On veut que l’album sonne le plus possible comme un concert.

Est-ce que vous pensez que ça lui donne un feeling plus organique ?

Alberto : Oui, puisqu’il y a un élément blues il y a de l’improvisation dans les accords. On veut capturer ça.

Le processus d’écriture de votre premier album tournait vraiment autour de l’improvisation. C’est donc toujours aussi important pour vous ?

Alberto : Oui, l’enregistrement du premier album a été plus rapide. On l’a fait en une semaine parce qu’il y a beaucoup de choses qu’on a développées juste en jouant ensemble.

Sara : Notre premier album a été écrit et composé en moins d’un an. Tout le processus d’écriture et d’enregistrement a été assez rapide. On n’avait encore jamais touché à ce genre et on n’avait encore jamais joué ensemble alors c’était un challenge mais ça a été assez rapide.

Pour le deuxième album ça a pris un peu plus de temps parce qu’on avait une approche un peu similaire mais tout de même assez différente.

Votre premier album avait déjà un côté blues mais avec « Feast for Water » vous avez ajouté un clavier Fender Rhodes qui sonne presque jazz. Est-ce que c’était intentionnel ?

Alberto : Oui, c’était intentionnel. On aime mettre autant de sens qu’on le peut dans nos compositions. Donc quand on a commencé à parler d’ajouter des parties à faible volume on a simplement pensé « et pourquoi pas ajouter du piano Rhodes pour rendre ça encore plus doux ? ». Mettons de la distorsion dans une partie de la chanson, puis un passage très doux. J’imagine que l’interprétation jazz de ces parties aide à les rendre encore plus douces.

On aime tous le jazz et il se trouve que je suis le propriétaire d’un piano Rhodes. (rires) On pensait que ce serait intéressant de l’essayer.

Est-ce que vous avez peur d’être étiquetés comme « le groupe de doom jazz » ou est-ce qu’au contraire vous voyez ça comme quelque chose de positif ?

Alberto : Je pense que c’est très positif, et en même temps c’est très dur de répondre à cette promesse parce que le jazz implique pas mal de choses. Par exemple, on a un saxophoniste sur l’album. J’imagine que ça place le niveau de qualité exigé encore plus haut.

Marco : On vient de genres différents et on a des gouts différents mais à un moment on a découvert un groupe appelé Bohren & der Club of Gore. On adore tous ce groupe alors c’est une influence super claire pour nous. On est partis de l’amour qu’on avait pour ce groupe et on a mis sur la table tout ce qu’on savait faire. C’était le point de départ. Puis on a continué à développer ça. Alberto a acheté le piano pour ses projets personnels. On l’a amené dans notre salle de répétitions, puis on a commencé à développer ce ton jazzy. Mais on ne s’est pas réveillés un matin en se disant « OK, on va faire du jazz ».

Sara : Ça vient de plusieurs années d’écoutes.

Lorenzo de Luca, le saxophoniste qu’on entend sur « Feast for Water » était sur scène avec vous au Roadburn.

Marco : Oui, on n’a fait que deux concerts avec Lorenzo. Le premier était un concert secret pas loin de chez nous où on a présenté l’album. C’était réservé à nos amis.

Quand Walter du Roadburn nous a appelés pour nous dire qu’il cherchait à créer une expérience particulière pour les roadburners on s’est dits « OK, demandons à Lorenzo de nous rejoindre sur scène ». Alors on a développé une setlist incluant le saxophone.

Est-ce que vous avez pensé à faire ça plus régulièrement ?

Marco : On est en discussions pour peut-être jouer avec un sax au Hellfest. Mais on n’est pas encore sûrs, ça dépendra de nos agendas respectifs. Ce mec est assez occupé et on ne veut pas d’autre saxophoniste que lui.

On verra ce que le futur nous réserve, peut être que d’autres personnes se joindront à nous. Qui sait ? Tu joues d’un instrument ?

Je pourrais jouer de la flute avec vous !

Alberto : Il en joue aussi ! (en pointant Marco)

Marco : Je suis un grand fan de shitty flute sur Youtube. (rires)

Esthétiquement

Sara et Marco, vous êtes tous les deux photographes professionnels. J’imagine que vous êtes très impliqués dans l’aspect visuel du groupe ?

Marco : Oui, bien sûr.

Sara : On l’est tous, parce que beaucoup d’entre nous sont passionnés de photographie. On attache beaucoup d’importance à la musique, mais aussi aux visuels, la photographie et le travail graphique de l’album. J’aime beaucoup quand j’achète un vinyl, le toucher, le regarder, lire les paroles, voir comment a été envisagé l’aspect graphique et de quelle façon il donne un sens à l’ensemble. On aime quand ça forme un tout, depuis les chansons, leurs paroles, jusqu’aux images… C’est aussi le cas pour les vidéos.

Oui, pour les vidéos vous travaillez avec Laura Sans, qui a réalisé tous vos clips. Qui est-elle et comment l’avez-vous rencontrée ?

Marco : C’est ma copine. Elle est vidéaste. Elle s’est occupée de toutes nos vidéos. La dernière a été tournée à Venise. C’était un clip de douze minutes pour deux chansons : « She Knows » et « Tulsi ».

Sara : Elle est très talentueuse et je pense qu’elle comprend ce qu’on veut dire à travers nos chansons et le sens de notre projet. Sans compter que c’est la copine de Marco, on a complètement confiance en elle. Elle comprend ce qu’est Messa alors elle peut développer cette partie visuelle d’une façon qui nous satisfait pleinement. C’est une belle collaboration.

Vous avez une chanson appelée « Hour of the Wolf » d’après le film d’Ingmar Bergman. Est-ce que le cinéma vous inspire pour Messa ?

Sara : Bien sûr. Je pense que tout nous inspire. Les films, les livres, la poésie… Tout ce qui arrive dans ta vie, dans la vie des autres… C’est une montagne russe d’influences et tout peut t’inspirer. Dans ce cas précis, « Hour of the Wolf » a été inspiré par ce film.

A propos du clip pour « She Knows » et « Tulsi », votre premier album semblait plutôt inspiré par la nature et les montagnes tandis qu’ici vous célébrez la beauté de Venise.

Rocco : Je pense que c’est parce que le deuxième album parle de l’eau et que pour le clip on voulait se concentrer sur cet élément. Venise est une des plus belles villes du monde et on a la chance de vivre à côté.

Sara : Je pense aussi que Venise correspond bien à l’ambiance qu’on essaye de retranscrire avec « She Knows » et « Tulsi ». C’est très noir et ça correspond bien à Venise la nuit.

Est-ce que vous pouvez nous parler un peu du thème de l’eau pour cet album ?

Marco : On voulait représenter l’album entier avec un seul élément : l’eau. On veut offrir un voyage à l’auditeur. Quand tu regardes le premier album, il y a un clocher dans un lac. Pour la seconde étape, on voulait laisser l’auditeur plonger dans le lac, descendre dans ses profondeurs.

Pour chaque rituel, qu’il soit blanc ou noir, on retrouve toujours l’élément de l’eau au début. Pour nous c’était la seconde étape, le commencement de quelque chose.

Spirituellement

Avec un nom comme Messa, est-ce que vous voyez le live comme un rituel ou une expérience spirituelle ?

Marco : On n’est pas vraiment dans le rock de merde, on joue dans un registre un peu noir, sombre et mélancolique, donc forcément il y a un lien.

Vous avez fait de nombreuses références à Thélème avec des chansons comme « Babalon » ou « Leah ». Il y a d’ailleurs des images de l’Abbaye de Thélème dans le clip de « Leah ». Est-ce que c’est quelque chose qui vous intéresse tous ?

Marco : On joue du rock alors évidemment… (rires)

Rocco : Le rock n’ roll est l’œuvre du diable.

Sara : On a de nombreux intérêts dans de nombreux domaines, mais certains d’entre nous ont plus d’intérêts dans certains domaines, si on peut dire. (rires) Aleister Crowley et Thélème nous ont inspirés pour ce projet. Musicalement parlant, ça nous a beaucoup inspirés depuis le premier album. Je me suis rendue deux fois à l’Abbaye de Thélème ces dernières années. D’ailleurs c’est là qu’ont été écrites les paroles de « Leah ». La chanson a été inspirée par Leah Hirsig et la figure de cette femme forte dans les années 20 qui faisait toutes sortes de choses dans ce bel endroit.

Dans le clip de « Babalon » vous avez aussi remplacé vos noms par des nombres. Est-ce que c’est de la gématrie ?

Marco : Le calcul de la gématrie est assez simple, mais ça rendait bien.

Maintenant que vous avez plongé dans le lac, vers quoi se dirige Messa ?

Marco : On aime voir notre projet comme une messe, depuis la scène jusqu’aux paroles, le graphisme, l’ensemble… Chaque rituel suit des étapes et on adorerait suivre l’idée d’avoir une étape par album. Soit ça soit choisir un nouvel élément.

En ce moment on continue de promouvoir l’album parce qu’on continue de nous appeler pour jouer, alors on sera sur les routes jusqu’en novembre. On a des jobs et des loyers à payer. Ni Aleister Crowley ni la musique ne payent mon loyer alors en gros on va être occupés à tourner et pendant ce temps là on commencera à développer des idées.

Musicalement, vous pensez poursuivre avec le son de cet album ?

Marco : On ne sait pas encore. Je veux dire, j’ai pas mal d’idées et Alberto aussi mais le truc c’est qu’on n’a pas encore eu le temps de se poser. On a répété un mois et demi juste pour le set du Roadburn, en ce moment on est en tournée et puis il y aura le Hellfest. Donc pour l’instant on répète pour jouer correctement. (rires)

Il faut qu’on ait le temps d’aller en salle de répétition pour jouer ensemble parce que c’est comme ça qu’on développe les chansons. On jette les idées dans la pièce et on voit ce qui arrive. Peut être qu’Alberto achètera un nouvel instrument, on va espérer. (rires)

Alberto : J’y penserai !


Merci à Pierre de Dead Pig Entertainment et à Messa !

Photos du live à Glazart : Lolu


ENGLISH VERSION

Musically

This tour is called Blood and Water. You’re touring with Sabbath Assembly, do you consider them as one of your influences?

Marco: Yeah. Personally, I listened to them a lot in beginning. I’ve always been inspired by their music of course, but also by their background. When they asked us to tour with them we said “oh… OK!”.

We met them yesterday. They are really super kind guys.

Sara: They are super cool and we are happy to be on tour with them. Even if it’s just the start, we have many gigs to go.

You’ve recorded both of your albums in live conditions with all the instruments playing at the same time. What do you think it adds to your music?

Alberto: Yeah, we’ve recorded bass, guitar, piano and drums together. The solos and the vocals are all dub. We intend to leave the record as much as possible as a live set.

Do you think that it gives it a more organic feel?

Alberto: Yeah, since there is a blues element to it, there is some improvisation in the chords. We want to capture that.

The writing process for your first album was really centered around improvisation. So this is still very important to you?

Alberto: Yeah, the recording of the first album was faster. We did it in a week because there is a lot of stuff that we developed just by playing together.

Sara: Our first record was composed and written in less than a year. The whole process of writing, recording, all of it was pretty fast. We never did this genre and we never played together before so it was a challenge but it was pretty fast.

With the second record it took more time because we had a similar but kind of different approach to the songs.

Your first album already had a blues vibe but with “Feast for Water” you’ve added a Fender Rhodes keyboard that really sounds almost jazz. Was this intentional?

Alberto: Yeah, it was intentional. We like to put as much meaning as possible into our compositions. So when we started talking about doing more low volume stuff we just thought “why not put some Rhodes piano in it to make it even quieter?”. Let’s have some distortion in one part of the song, and then a very quiet part. I guess that the jazz interpretation of those parts helps to make them even quieter.

We all like jazz and I happen to be the owner of a Rhodes piano. (laughs) We thought it would be interesting to try it.

Are you scared of being labeled as “the doom jazz band” or do you think that this might be a positive thing?

Alberto: I think it’s very positive, and at the same time it’s very hard to keep up with it because jazz involves a lot of stuff. For example, we have a saxophone player on the record. I guess it puts the level of quality on a higher level.

Marco: We come from different fields and we have different tastes but at a certain point we discovered a band called Bohren & der Club of Gore. We all love that band so it was a super clear influence for us. We started from the love of that band and we put on the table everything we knew. That was the starting point. Then we started developing it a bit more. Alberto bought the piano for his own personal projects. We took it in our rehearsals room, and then we started developing that jazzy mood. But we didn’t wake up one morning and went “OK, let’s do jazz”.

Sara: It comes from years of listening.

 

Lorenzo de Luca, the saxophonist that we can hear on “Feast for Water” was on stage with you at Roadburn.

Marco: Yeah, we just had two shows with Lorenzo. The first show was a secret show near our hometown where we presented the record. It was a really secret show just for friends.

When Walter from Roadburn called us and told us that he was trying to give the roadburners a special experience we said “OK, let’s ask Lorenzo to join us on stage”. So we developed a setlist with the sax.

Have you thought about making this a more regular thing?

Marco: Actually, we’re talking about maybe playing with a sax at Hellfest. But we’re not sure, it depends on some scheduling thing. That guy is pretty busy and we don’t want another saxophone player but him.

We’ll see in the future, maybe we’ll have more people play with us. Who knows? Do you play an instrument?

I can play the flute with you!

Alberto: He can play it too! (pointing at Marco)

Marco: I’m super fan of shitty flute on Youtube. (laughs)

Esthetically

Sara and Marco, you both are professional photographers. I guess that you are very implicated in the visuals of your band?

Marco: Yeah, of course.

Sara: We all are, because many of us have a passion for photography. We care about the music but also about the visuals, the photography and the graphic artwork that is on the record. It’s very nice, at least for me, when I buy an LP, to touch it, to watch it, to read the lyrics, to see how the graphic work Is done, how it gives a meaning to everything. When something is tight from the songs to the lyrics, to the pictures… We like it to be tight in this kind of sense. Also for the videos.

Yeah, for the videos you have Laura Sans who directed all of them. Who is she and how did you meet her?

Marco: She is my girlfriend. She is a movie maker. She was in charge of all the videos that we have done. The last one that we’ve done was shot in Venice. It was a twelve minutes video about two songs: “She Knows” and “Tulsi”.

Sara: She is really good and I think that she really understands what we try to mean with our songs and what we are doing with this project. Aside from the fact that she is Marco’s girlfriend, we have a complete trust in what she is doing. She’s got the idea of what Messa is so she can develop this visual part in a way we are really happy with. It’s a nice collaboration.

You’ve got a song called “Hour of the Wolf” named after the Ingmar Bergman film. Is cinema something that inspires you for Messa?

Sara: Of course. Everything inspires us I think. From movies to books, poetry… Basically anything that happens to your life, to somebody else’s life… It’s a rollercoaster of things and anything can inspire you. In this case with “Hour of the Wolf”, it was inspired by that movie.

About the video for “She Knows” and “Tulsi”, your first album felt like it was inspired by nature and the mountains where in this one you celebrate the beauty of Venice.

Rocco: I think it’s just because the second record is about water and we wanted to focus the video on this element. Venice is one of the most beautiful cities in the world and we fortunately live close to it.

Sara: I also think that Venice fits very well with the mood that we are trying to convey with “She Knows” and “Tulsi”. It’s very noir and it fits well with Venice during the night.

Could you tell us a bit about the theme of water that surrounds this album?

Marco: We wanted to represent the entire record with an element and that element is water. We want the listener to have a trip. If you look at the first record there is a bell tower in a lake. As a second step we wanted to let the listener dive into the lake, to go deep down into the water.

For every ritual, black or white, there always is the water element at the beginning. For us it was the second step, the beginning of something.

Spiritually

With a name like Messa, do you see the live as a ritual or a spiritual experience?

Marco: We are not playing in the shitty rock, we are playing some kind of noir, moody, dark stuff, so of course there is a link.

You have made a lot of references to Thelema with songs like “Babalon” and “Leah”. You’ve also got some images of the Abbey of Thelema in the video for “Leah”. Is that something that you are all interested in?

Marco: We are playing rock so of course… (laughs)

Rocco: Rock n’ roll is the devil’s work.

Sara: We have many interests in many fields but some of us have more interests in some kinds of fields, so to say. (laughs) Aleister Crowley and Thelema related things have been inspirational for this project. Musically speaking we are very inspired by that since the first record. I’ve been to the Abbey of Thelema twice in the past years. Actually, the lyrics for “Leah” were written in that place. It was inspired by Leah Hirsig and the figure of this strong woman in the twenties doing various kinds of things in a beautiful place.

In the video for “Babalon” you’ve also got these numbers replacing your names. Is this gematria?

Marco: The calculation of gematria is really simple, but it was looking good.

Now that you’ve dived into the lake, what’s next for Messa?

Marco: We like to see our project as a mass, from the stage to the lyrics, the graphics, everything… Every ritual has steps and we would love following this idea of doing steps with the records. This or picking up another element.

Right now we keep on promoting the album because they keep on calling us to play so we will be on the road until November. We have jobs and rents to pay. Neither Aleister Crowley or the music pays my rent so basically we will be busy with the live sets and in the meantime we will start developing ideas and we’ll see what happens.

Musically, do you plan on having a continuation of the sound of this album?

Marco: We have no idea yet. I mean, I have a bunch of ideas and Alberto does too but the thing is that we don’t have the time yet. We practiced a month and a half just for playing Roadburn, now we’re on tour and then we’ll be at Hellfest. So we are just practicing to play properly. (laughs)

Basically we need to have time to get to the rehearsal room and play together because that is the way we develop the songs. We put ideas in the room and see what happens. Maybe Alberto will buy another instrument, let’s hope. (laughs)

Alberto: I’ll think about it!


Thanks to Pierre from Dead Pig Entertainment and to Messa!

Live at Glazart pictures : Lolu