En route pour sa première tournée européenne en tant que tête d’affiche, les Talk Show étaient à l’Olympic Café en ce début novembre. Le moment de croiser Harrison Swann, chanteur et leader de cette formation déterminée à montrer que le rock et l’électro peuvent faire bien plus que cohabiter et nous ramener aux bons souvenirs du début des années 2000.
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La tournée européenne commence ce soir. Comment ça va ?
Notre van est tombé en panne devant la salle. Actuellement, nous n’avons aucun moyen de nous rendre aux autres spectacles de la tournée. C’est pourquoi on était tous sur nos téléphones quand nous nous sommes rencontrés. Nous essayons à la fois de nous préparer pour le concert mais aussi de trouver un van.(rires).
Avec cette série de concerts, beaucoup de gens vont bientôt vous découvrir. Comment peux- tu nous présenter le groupe ?
On est un groupe qui essaie d’écrire une musique énergique, frontale, puissante et fun.
Nous essayons de ne pas nous prendre trop au sérieux et nous aimons ce que nous faisons. Et nous sommes sacrément bons dans ce domaine. Ou du moins, c’est ce que je pense.
Comment vous êtes- vous rencontrés ?
A l’université, par pur hasard.
Moi et George avons commencé le groupe quand nous nous sommes rencontrés à une fête à la maison. On était juste dans un coin de la pièce, à se plaindre de la musique qui passait. On s’est dit qu’on devait monter un groupe et c’est parti comme ça. Ensuite, Tom nous a rejoint car il vivait avec George à l’époque. Enfin, je suis tombée sur Chloé à la sortie de la bibliothèque. Je parlais à un ami qui était assis à côté d’elle. Je parlais du groupe et du fait que nous cherchions un batteur. Elle a entendu la conversation et je lui ai demandé de venir à la répétition du lendemain. Je suis de Manchester et j’ai déménagé à Londres pour monter un groupe. Et ils étaient dans le même cas.
Votre deuxième EP Touch The Ground,est sorti le 23 septembre. Dans quel contexte l’avez-vous écrit ?
Nous avions écrit beaucoup de choses, le confinement est arrivé et nous avons pratiquement tout jeté. Nous avions enregistré l’équivalent de deux singles et une autre moitié d’album. Mais on ne le sentait pas, ce n’était pas excitant alors on a décidé d’arrêter. C’est important que ce soit amusant et qu’on ait l’impression de se dépasser.
Nous avons donc tout jeter et recommencer de zéro. J’ai fait un projet avec un producteur de tech house appelé Eli Ground, qui a révélé tout mon amour pour la musique électronique. Ou quoi que ce soit d’autre. Et je me suis dit que j’aimerais expérimenter davantage.
Quand j’ai quitté le studio avec George, je savais que nous ferions ce type de son. C’est exactement comme ça que ça s’est passé : nous ne ferons rien d’autre, nous allons explorer car ça nous semble être ce que l’on doit faire.
C’est intéressant comme décision car le son a évolué mais la formation du groupe n’a pas changé.
Oui, nous serons toujours un groupe de guitares et nous resterons dans la même configuration.
Mais nous voulions pousser le jeu de guitare ou tout ce que nous voulions pousser, au maximum. C’était un défi, on voulait faire ce pas de côté tout en ne sachant pas comment on allait le faire.
« On ne peut pas tout d’un coup se débarrasser de toutes les guitares et s’acheter des synthés. On ne peut pas devenir Kraftwerk en un clin d’œil, ça coûte trop cher. (rires) »
Vous avez enregistré avec un duo de producteurs en la personne de Joe Goddard et Al Doyle. À travers Hot Chip et LCD Soundsystem, ils font de la musique dansante jouée sur scène avec des instruments, ce qui mène à quelque chose de vivant et d’organique. Est-ce que ça a changé votre façon de jouer de la musique ?
Oui et non.
Je pense que la façon dont nous avons commencé à jouer a changé. J’ai essentiellement arrêté de jouer de la guitare. Pour une grande partie des nouveaux morceaux que nous écrivons, et qui constituent l’album à venir, je ne joue pas de guitare. Les lignes de guitare de Tom ont changé, les façons de jouer de Chloé et George aussi. C’était fondamental pour nous de faire ça car nous ne voulions plus faire de la musique post-punk indé.
Évidemment, nous avons toujours un pied dedans, mais nous voulions écrire de la musique qui se danse. C’est là que les rôles de George et Chloé ont énormément changé. Parce que la musique électronique repose beaucoup sur la section rythmique. Il s’agissait plus pour moi et Tom de s’intégrer à ça. Au lieu d’arriver à la répétition avec un tas d’accords, de refrains et de couplets. On cherchait une batterie et une basse cool, on devait se débrouiller pour trouver le reste et c’est très bien comme ça. C’est tellement mieux pour jouer en live aussi. C’est comme si on réagissait à ce qu’on fait les uns les autres. C’est vraiment différent.
Comment êtes-vous entrés en contact avec Joe et Al ?
Pour être honnête, je pense que c’est parce qu’ils ont vu à quel point nous étions prêts à travailler, collaborer et échanger avec eux. Nous n’étions pas très regardants sur ce que nous avions fait.
L’idée était plutôt de dire : « Nous avons ces chansons, mais nous voulons les mettre en pièces et les reconstruire avec vous ».
Ils ont vu ça en nous et ils ont bien réagi à ça. On n’avait pas l’impression qu’ils nous donnaient des ordres. Ils étaient juste comme « oh, vous voulez le faire ? Faisons-le ». Et ils nous ont laissés libres et ils sont tous les deux si drôles.
En ce qui concerne les influences que vous mentionnez pour cet EP, il y a The Rapture et tous les groupes new-yorkais des années 2000s qui mélangent musique électro et sonorités rock.
S’ils peuvent le faire, nous pouvons le faire ou essayer de le faire. Je suis également un grand fan des Beastie Boys et la question est de savoir comment je peux associer cette référence à ce que je fais. Mélangez-les : MF Doom, les Chemical Brothers et The Rapture et voyez comment ça s’intègre à notre style.
Les jeunes générations se soucient moins des genres musicaux. Ce qui donne plus facilement ce genre de mélanges, non ?
Même si je le déteste, Spotify en est la principale raison car vous avez accès à tout instantanément. Ils arnaquent les artistes, mais imaginez que vous ayez 11 ans maintenant, c’est fou, la quantité de choses auxquelles vous avez accès. J’ai grandi dans une époque où les magazines imprimés avaient encore une importance culturelle importante dans la découverte musicale.C’est encore le cas pour certains comme le NME mais maintenant, tu peux tirer des références de partout et tout avoir en même temps.
Ce qui était important pour nous sur l’EP, c’était de faire le tri dans nos influences en regardant précisément ce qu’il y avait à garder. Si on fait une chanson à tendance électro, il faut y aller à fond. Pareil si on part de la trip-hop, de la k-pop. Il faut disséquer, extraire ce qu’on veut et essayer de tout rassembler.
Sur l’EP, j’ai l’impression que deux morceaux vous amènent vers autre chose. Est-ce que tu peux m’en dire plus sur Dirt on the keyboard et 6 ?
Pour 6, nous l’avons fait le dernier jour au studio. Nous avons tourné autour en jouant, sans limite ni direction particulière et on a commencé à enregistrer. J’étais dans la cabine, le nez face au mur en train de crier. C’est comme ça que sont nées les paroles.
C’est venu du travail effectué en studio pendant la semaine. Je voulais que ce soit comme lorsque tu rentres de soirée. En sortant de boîte ou de concert. Tu as perdu ton portefeuille et tu dois prendre le bus. Cet état second. On a construit cette ambiance frénétique pour composer le morceau. C’est comme dans le film Blade, tu as la toute première scène où un personnage marche dans une boîte de nuit. Ça change et dans la foule, ce sont tous des vampires. Je me suis toujours demandé quelle serait la musique jouée dans ce club. Nous avons essayé de le faire et c’est presque le son de la sortie de cette nuit-là.
Ce genre de son est vraiment lié à la scène britannique. Il y a des années, vous aviez The Prodigy. Maintenant, il y a Wargasm, PVA et vous entre autres. Ce mélange de rythmes agressifs et de rock féroce.
On s’est pris les pieds dedans pendant un moment. À la fin de l’EP, on s’oriente vers ça et ça soulève des questions sur ce qu’on peut faire d’autre. C’est quoi la suite ? À l’époque de l’enregistrement, ce n’était pas aussi conscient. Mais après coup, j’ai l’impression que c’est ce que nous devrions faire plus que toute autre chose. Faisons ce qui nous semble juste. Sinon,ne le faisons pas. C’est ainsi que nous avons pensé à cet EP.
Cela ressemble à un recommencement depuis le premier EP que vous avez fait en 2020. Quel a été le point de départ de ce changement ?
Tout d’abord, le COVID. Après le premier EP, nous étions censés partir en tournée : nous étions si près de toucher quelque chose et puis tout a été effacé et nous sommes restés assis confinés. C’est aussi pour ça qu’on a écrit de nouveaux morceaux et qu’on les a mis de côté. Je n’étais pas du tout inspiré par cette musique. C’est pourquoi les gens qui nous connaissaient grâce à cet EP et qui viendront ce soir pourraient être ennuyés parce que nous ne jouons pas certaines chansons. Je sais ce que j’aime jouer et je crois que je sais ce qui est le mieux pour le set et ce qui sonnera le mieux. Lorsque tu achètes un billet pour un concert, tu veux parfois être surpris. Je veux toujours repousser les limites de ce que les gens peuvent attendre. Pour nos enregistrements, mais aussi pour nos concerts.. Je ne voulais pas prétendre être le même artiste après le COVID. Je ne serai jamais le même musicien après une pandémie mondiale. Et toute l’industrie de la musique a touché le fond. C’était une sorte de déclic.
Il nous a probablement fallu le moment où nous sommes entrés en studio et avons enregistré quelques chansons, nous nous sommes dit qu’il fallait changer.
Cela a aussi changé la dynamique du groupe ?
C’est devenu beaucoup plus collaboratif, chacun y met son grain de sel. Quand tu montes sur scène, je sais que j’ai écrit avec mon coeur et pareil pour George, Chloe et Tom : tout le monde en profite et a son moment. Maintenant, nous écrivons ensemble. Tu peux décider où tu veux l’emmener, ou pas. Certains jours, il n’y aura que des clashs et nous n’aurons rien mais ça fait partie du jeu et c’est beaucoup plus intéressant de cette façon.
Vous êtes très actif sur les médias sociaux. Partageant les coulisses, les photos de la route d’aujourd’hui par exemple. Comment gérez-vous le fait d’être un groupe en 2022 et de devoir gérer quotidiennement des comptes TikTok et Instagram ?
Je déteste ça. Ma petite amie me déteste pour ça.
Je n’ai pas un gros label derrière moi qui me dit : “ne vous inquiétez pas, nous avons une personne chargée des médias sociaux, elle s’occupera de votre compte.” Je détesterais ça aussi et je ne le voudrais jamais de toute façon.
L’un des avantages d’être un groupe aujourd’hui, c’est que vous avez Internet et que vous avez la possibilité de posséder votre propre voix. Ce qu’historiquement les artistes ont à peine pu avoir. Sauf s’ils donnent des interviews, mais ce n’est pas la même chose.
« J’aime aussi le fait que les personnes qui se sont connectées sur nos réseaux sociaux nous considèrent comme abordables. Je veux qu’ils le pensent et qu’ils se sentent à l’aise pour venir me voir après le spectacle. Discuter, demander une photo: je suis reconnaissant de le faire. »
Mais les médias sociaux sont le fléau de ma vie et de celui de ma copine aussi. J’aimerais bien passer une petite soirée tranquille mais je suis là à répondre aux gens parce que je dois le faire. Je pense que c’est paresseux de rester froid sur ce type de plate-forme. Je ne serai pas du genre : « Je ne suis pas célèbre et je ne vais parler à personne. Je vais totalement éteindre le téléphone et partir, d’accord ? »
Pour l’instant, j’aime bien le fait que tout ça ne m’appartient pas mais je peux en avoir le contrôle. Je suis encore en train de comprendre certaines choses bien sûr. Quand je poste quelque chose et que personne ne répond, par exemple. La meilleure chose qu’Instagram ait jamais faite est de rendre invisible le nombre de likes au public. Le nombre de likes n’a pas d’importance. J’écris juste aux gens qui nous suivent et à ceux qui nous aiment. Et si seule ma mère aime ce post, et alors ? (rires)
Aujourd’hui, j’ai posté un message sur le van qui est tombé en panne juste devant la salle. Cela signifie que des tas de gens peuvent m’envoyer des messages directement, mes amis me demandent comment ça se passe, certains me recommandent des chauffeurs, etc.
Quelle est la dernière chose qui t’a fait rire ?
Nous rions toujours dans le van, mais être sarcastique et cynique à propos de la vie me fait vraiment rire. J’aime l’humour noir et l’une des choses que je préfère dire est « tu es déjà mort ». Parfois, j’ai envie de le dire à la foule en plein concert. (rires)
Dernière question : quelle est la dernière chose qui vous a fait rire en tant que groupe ?
Aujourd’hui, nous étions en route pour le concert et nous devions évidemment passer la douane. Nous avons un gros van rempli de matériel. Nous sommes en retard pour faire la vérification de la paperasse, ça prend des heures, nous restons là à attendre. A un moment donné, quelqu’un nous dit que nous devons passer aux rayons X. On commençait à se chier dessus en se demandant ce qu’on avait fait de mal. On a dû sortir du van et ils ont fait passer le van dans une énorme machine à rayons X. C’était dingue. Bien sûr qu’il fallait que ça nous arrive. On était dans ce contexte très sérieux et puis, on a tous rigolé. L’un après l’autre. On n’en pouvait plus. Avec le mec chargé de la douane, j’ai d’ailleurs croisé le français le plus grincheux que j’ai jamais rencontré. (rires)
Même avec une panne de van sur les bras lors de sa première date en Europe, Harrison Swann est adorable. Gentil mais pas timide au vu du concert de Talk Show qui a suivi. Il ne manque rien à sa panoplie de frontman. A l’aise à l’Olympic Café comme s’ il habitait sur place, ils ont fait trembler le lieu comme jamais et on n’a pas souvenir d’avoir vu la fosse si agitée là-bas. Une masterclass.
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On their way to their first European tour as a headliner, the Talk Show were at the Olympic Café early November. The moment to meet Harrison Swann, singer and leader of this band determined to show that rock and electro can do much more than cohabit.
The European tour is starting tonight. What’s up?
Our van broke down in front of the venue. Currently, we have no way of getting to the other shows of the tour. That’s why everyone is on the phone because we need to find a van to rent. Simultaneously, we are trying to get ready for the show but also trying to get a van. (laughs)
With this tour, a lot of people will soon discover you. How would you introduce us to the band?
We are a band who is trying to write energetic and dynamic music. In your face, loud and fun.
‘We are trying not to take ourselves too seriously and we love what we do. And we are fucking good at it. Or at least, I think that way anyway.’
How did you meet?
We all met at university by pure chance.
Me and George started the band together when we met at a house party. We were just like in a corner of a room, complaining about the music that was playing. Thinking we should start a band and it was just like that. Then, Tom joined us as he was living with George at the time. Finally, I bumped into Chloe outside the library because I was talking to a friend who was sat next to her. I was talking about the band and we were looking for a drummer. She overheard the conversation and I asked her to come to the rehearsal the next day. I’m from Manchester and I moved to London to start a band. And they basically did the same.
Touch The Ground is your second EP and it’s out since September 23. How did you start the work?
We’ve written loads of material, lockdown came in and we just bend it all. We recorded two singles and we had another half of an album. But we were not feeling it, it wasn’t exciting so we decided we’re not doing this anymore. It’s important that it feels fun and it feels like we’re pushing ourselves.
We literally just decided to scrap everything and start again. I did a project with a tech house producer called Eli Ground, which revealed all my love for electronic music or whatever that is. And I figured I’d love to experiment more.
When I left the studio with George, I knew that we were doing this type of sound.That’s exactly how it happened: we’re not doing anything else, we want to go and try and explore as it feels fresh.
This shift is interesting because the formation did not change.
Yeah, we’re always gonna be a guitar band and stay with the same set-up.
But we wanted to push where we could take the guitar playing or whatever we want to push where it could go. It’s more of a challenge. We can’t all of a sudden get rid of all the guitars and turn up the synths. We can’t become Kraftwerk in a snap, it’s too fucking expansive. (laughs)
We knew it would still be us and be the same thing but the question was how could we just take that step out of what we were doing. As what we had at first was not exciting anymore.
You have been recording with a duo of producers with Joe Goddard and Al Doyle. Through Hot Chip & LCD Soundsystem, they do danceable music played on stage with instruments which leads to something vivid and organic. Does it change your way of playing music?
Yes and no.
I think the way we started to play changed. I have essentially stopped playing guitar for a lot of it. A lot of the new material that we’re writing, and which is the album, I’m not playing guitar at all. Tom‘s guitar lines changed, Chloe and George‘s ways of playing too . It was fundamental for us to do that as we didn’t want to do indie post-punk music anymore.
Obviously, we’ve still got our foot in it but we wanted to write dance music. That’s where George and Chloe‘s roles massively shifted. Because a lot of electronic music is all about the rhythm, the drum & bass. It was more about me and Tom clicking into that and falling into that. Instead of turning up to rehearsal with a bunch of cords, chorus and verses. We were looking for cool drums & bass and we figured the rest out and will be just fine. It’s so much better to play live as well. We get the feeling of a room, it’s like bouncing and it’s fucking different.
How did you connect with Joe & Al?
To be honest I think it’s because they were seeing how willing we were to work, collaborate and bounce ideas with them.
‘We weren’t really precious about what we’ve made. The idea was more: ‘we’ve got these songs but we want to smash them to pieces and rebuild them with you.’
They saw that in us and they responded well to that. It didn’t feel like they were given us orders. They were just like ’oh, you want to do it? Let’s do it.’ And they let us room free and they are both so funny.
Regarding the influences that you’re mentioning for this EP, there is The Rapture and all the New York bands from the noughties mixing electronic vibes and rock sound.
If they can do it, we can do it and have a crack at it. I’m also a massive Beastie Boys fan and the question is how can I tie it to what I do? Mix them, MF Doom, the Chemical Brothers and The Rapture and see how it fits into our world.
Younger generations don’t care that much about musical genres. Which leads to this type of mix, no?
Even though I hate it, Spotify is the main reason for it because you have access to everything in the world instantly. They’re ripping off artists but imagine being 11 now it will be crazy, the amount of stuff that you have access to. When I grew up, print magazines were still a massive cultural influence for music. Now it’s still the case for some like the NME but you can pull references from everywhere and have everything all at once.
What was important for us on the EP was whittling it down to what we like and what we should take. If it’s going to be an electronic song, it needs to be the best electronic music ever. Same goes for trip-hop or whatever, it needs to be the best version possible. It’s about pulling the worlds and then about pulling everything together.
On the EP, I’ve been stuck on the last tracks: Dirt on the keyboard and 6. It seems it’s leading to something else. What can you say about these 2?
For 6, we broke on the day in the studio. We just floated, made some noises with no boundaries and hit record. I was in the vocal booth with my nose facing and touching the wall, screaming. That’s what the words are. Everything that we’ve worked on that week, I was just pulling from on the spot and I wanted it to feel like it was the end of the night. Just like blowing away, as you’ve walked out of a club or out of a gig. The situation where you lost your wallet, you have to take the bus. A state of sedation.
We’ve built up this frenzy atmosphere. In the movie Blade, you have the very first scene where she’s walking through the nightclub, it switches and in the crowd, they are all vampires. I’ve always asked myself what would be the music playing in that club? We tried to do it and it’s almost the sound of going out from that night.
This kind of sound is really linked to the British scene. Years ago, you had The Prodigy. Now, there is Wargasm, PVA and you. This mix of aggressive beats and ferocious rock.
We stumbled on it for a while. The end of the EP, we are shifting toward this and it raises questions about where else we can go. What is tomorrow? At the time, it wasn’t as conscious but afterwards, it feels like it’s what we should do more than anything else. Let’s go with what feels right and if it’s not, let’s not do it. That was the whole train of thoughts for this EP.
It sounds like a start over from your first EP you made in 2020. What was the starting point for this shift?
First, COVID. I’m not going to lie, it was a huge part of it.After the first EP, we were supposed to tour right: we were so close to touching something and then it was just wiped away and we
sat inside. This is also why we wrote new material and scrapped it. I wasn’t anywhere near as inspired by that music. That’s why people who knew us from this EP who will come tonight might be annoyed because we don’t play some songs. I know what I like playing and I believe I know what is best for the set and what’s going to sound better. When you buy a ticket for a show, you want to be surprised sometimes.
I always want to push the edge of what people can expect. For our recording material and then also our live show. I want people to ask themselves questions, it’s why musicians or artists create. Pushing what you think. I didn’t want to pretend to be the same artist after the COVID. I’ll never be the same musician after a global pandemic. Also the entire music industry, the bottom fell out. It was kind of the click.
It probably took us the moment when we went into the studio and recorded some songs, we knew we needed to change.
It changed the dynamics of the band too?
It became a lot more collaborative, everybody has their stamp on it. When you walk on stage,
I know I wrote my heart. And George, Chloe and Tom: everybody is enjoying it and having their moment. We are writing more in a circle instead of me and George who are bringing more ideas to the table. You can decide where the fuck you want to take it, or not. Some days, there will be only clashes and we won’t broadcast anything but it’s way more interesting this way.
You are pretty active on social media. Sharing behind the scenes, pics from the road today for example. How do you deal with the fact of being a band in 2022 and having to manage TikTok and Instagram accounts daily?
I hate it. My girlfriend hates me for it.
I don’t have a shiny major label behind me saying: don’t worry, we’ve got a social media person, they’ll run your account. I would hate that too and would never want that anyway. One of the great things about being a band now is you have the internet and you have the opportunity to own your voice. Which historically artists have barely been able to have. Unless they’re saying interviews, but that’s not the same thing.
‘I also like it that the people who have connected on our social media platforms do see us as approaching. I want them to think this and to make them comfortable to come to see me after the show. Have a chat, asking for a picture: I am grateful to do it.’
But social media is the bane of my life and my girlfriend’s too because I would like to have a nice date night and I’m there replying to people because I’ve got to do it. I think It’s lazy to stay cold and serious. I won’t be “I’m not famous and I’m not going to talk to anyone. I’m going to totally turn the phone off and go, right?”
For now, I like it as I don’t own it but I feel I can have control over it. I’m still figuring it out. When I post something and nobody responds for example. The best thing that Instagram has ever done is remove the number of likes. It doesn’t matter how many likes it gets. I’m just writing to people who follow and people who like us. What if only my mum likes it? (laughs)
Today I put a post about the van crashing outside the venue. It means loads of people can message me directly, my mates are asking me how it is going, some will recommend drivers, whatever.
Last one: what is the last thing that made you laugh as a band?
We were driving here today to the show and we obviously have to go through customs. We’ve got a huge van full of gear. We are running late with the stamp up on a carnet, it takes ages, we stood there and waited. At some point, someone is telling us we have got to go through x-ray. We were starting to shit on ourselves asking what we did wrong. We had to get out of the van and they basically sent the van through this enormous x-ray machine. It’s nuts. We were in this really serious setting and then, we all giggled. One after the other. It was ridiculous. Even the dude from the border security was the grumpiest Frenchman I’ve ever met. (laughs)