La sainte Trinité ?
Avec 3 albums en 10 ans, Justice est synonyme de parcours rêvé. Comparaison évidente avec Daft Punk, succès foudroyant et tournée sold-out en appuyant sur deux boutons. Même si Audio, Video, Disco n’avait pas marqué les esprits, leur retour annoncé il y a seulement deux mois a été largement relayé. Est-ce que c’est mérité ?
Marre de la disco Cerrone à la sauce french touch ? Pas de bol, ça constitue une bonne moitié du disque. Les chants mi-féminins, mi-enfantins entendus depuis leurs débuts sont très nombreux et fatiguent assez vite. L’album les enchaîne dans sa setlist pour donner tardivement autre chose à écouter. Pas un hasard donc si les meilleurs titres se cachent plutôt dans la deuxième moitié. Safe and Sound, premier single dévoilé, a beau être bien exécuté : il sonne exactement comme on s’y attendait. Trop convenu, on a même l’impression d’entendre un des clones du groupe. Même constat sur « Randy « et l’interminable « Pleasure » qui déroulent une espèce de funk dégoulinante de claviers et de ponts attendus déjà entendus 1000 fois.
Le jeu des 7 références
C’est drôle de déceler à quel point le groupe semble faire des clins d’œils à ses camarades de jeu avec des sons voisins de Breakbot, de Mr Oizo, de Jackson and His Computer Band ou tout simplement de la french touch des années 90. Pour aller même jusqu’à Vladimir Cosma sur la fin avec « Close Call ». Une fin anti climax au possible d’ailleurs avec un morceau plat qui n’invite pas forcément à la réécoute.
Le duo a souhaité prendre son temps sur ce troisième disque en évitant de brusquer l’auditeur et en laissant les choses s’installer. Une ambition louable qui se traduit surtout par un début sentant la redite. On irait même jusqu’à penser que Justice n’est jamais meilleur que lorsqu’il décide d’envoyer la sauce et c’est rarement le cas sur Woman et lorsque « Chorus » débarque, on est pris d’un sourire en coin. L’électro français se porte toujours aussi bien mais force est de dire qu’il ronronne. On s’emmerde un peu en se disant que les deux cuirassés en gardent sous la pédale : une victoire sans gloire.