Après avoir conquis la Route du Rock et moins de six mois après leur Zénith de Paris, les King Gizzard nous arrivent à Lille au sein de l’Aéronef. Une occasion unique de voir la date de près et d’ajouter une grosse dose de fun dans une rentrée pluvieuse tout juste démarrée.
Passons rapidement sur The Prize et son rock à l’ancienne déjà périmé pour mieux se concentrer sur la star de la soirée. La foule est compacte, les sourires aux lèvres, les bars tournent à plein régime, le merch est dévalisé. Aucun doute, cette date complète était dans les agendas des personnes présentes et tous les signes montrent que les voyants sont au vert pour passer une excellente soirée. Le groupe arrive, se règle sous forme de quelques coups de percus et ce que votre serviteur pressentait arrive. Le début de l’album I’m In Your Mind Fuzz, transe géniale d’un quart d’heure découpée en 4 titres, n’avait pas été joué en live ces dernières semaines. Alignement des planètes parfait puisque c’est ce que le destin a décidé de nous donner. Magnifique carte de visite, ce qui les a propulsé sur les scènes du monde entier, c’est LE démarrage qu’il nous fallait avec notamment le jubilatoire tube ‘Cellophane’.
Un début de show qui envoie l’Aéro sur orbite et pose les bases d’une setlist donnant de la place à un autre incontournable de leur discographie, Omnium Gatherum. Sorte de best-of tardif, il nous offre la démonstration des capacités extraordinaires de musiciens du groupe. Solos de guitares, harmonica virevoltant, batterie galopante et jams interminables, tout est bon dans le Roi Gésier et la magie opère sans que nous voyons les secrets de leurs tours.
Nous n’avons pas eu comme parfois le moment de flottement qui peut caractériser leur set. Très contents d’être là et en fin de tournée européenne, le groupe s’est aussi beaucoup amusé avec leurs titre rappés comme ‘The Grim Reaper’ qui leur a permis de glisser un clin d’œil à ‘Intergalactic’ des Beastie Boys. Ou leur facette cowboy illustrée par la jouissive ‘Billabong Valley’. Une setlist qui régale de part en part et un finish sur le gros quart d’heure de ‘The Dripping Tap’. Quel plaisir de voir un groupe de cette trempe sur scène. Tout comme les Osees ou Ty Segall, il faut avoir la curiosité d’aller les voir si ce n’est pas déjà fait et les revoir à chaque passage dans le cas contraire. Rockstar dans le jeu, d’une modestie folle dans l’attitude, les King Gizzard sont aujourd’hui tout ce que peut et doit être un groupe de rock : fun, détendu et généreux. Un exemple à suivre, un style unique et une adresse indispensable du circuit live actuel. C’est le cœur léger et rempli d’ivresse que les spectateurs de ce soir pourront entamer la rentrée en se demandant peut-être quel sera la prochaine date qui pourra talonner celle-là…
Si vous ne connaissez pas le groupe, nous vous avons fait deux épisodes de podcasts pour passer en revue leur discographie pour la commenter et la contextualiser. A ça, s’ajoute une playlist de nos morceaux favoris.
Bravo à l’Aéronef d’avoir entamé sa saison par une telle signature et le concert n’a absolument pas déçu avec une setlist très qualitative délivré par des artistes imparables. Et merci à Erwan pour l’invitation.