Oldies but goodies.
Il y a 6 mois sortait le dernier disque des King Gizzard and the Lizard Wizard. De suite, leur tête pensante Stu Mackenzie nous avait dit qu’un autre album était prévu. Évoqué avant Papier Mâché Dream Balloon, il serait plus rentre dedans et pensé pour être joué en boucle. Bercé par les vieux albums de Metallica et de Slayer, le leader voulait savoir ce que ca donnerait si ils poussaient les amplis jusqu’à 11. Le vice est poussé loin car certaines bribes de paroles reviennent parfois plusieurs fois sur différents titres.
Avec « Robot Stop » , « Big Fig Wasp » , « Gamma Knife » on y retrouve le rythme hystérique des premiers morceaux de I’m In Your Mind Fuzz. Une parenté jouissive parce qu’il reste, pour l’instant, le meilleur de ce qu’ont pu produire les Australiens. Les guitares fuzzent, la batterie tambourine gaiement et les breaks envoient sévère : ce savoureux mélange de psyché, de rock con-con bien fun avec quelques ajouts sortis de nulle part, tout ce qu’on attend des King Gizzard est là dès le premier quart d’heure. Pour atterrir ensuite sur « People-Vultures » , peut-être le meilleur titre faisant le pont avec ses deux facettes. Le côté bourrin à la légère pour la plupart du temps et la saturation plus hardcore comme sur « Evil Death Roll » ou sur les guitares de « Road Train » évoquant clairement les influences hard rock eighties que revendiquait Stu avec un gros clin d’oeil à Ride The Lightning.
En boucle. Pour de vrai.
En plus d’être écoutable en boucle de la dernière à la première note, les morceaux de Nonagon Infinity se fondent l’un dans l’autre. Un exercice de composition encore une fois pour la troupe n’étant pas à son premier défi puisqu’ils se sont déjà imposés par le passé avec Quarters de jouer des titres de 10 minutes et 10 secondes ou de sortir un album entièrement acoustique avec Papier Mâché. Seul moment où la boucle semble trop tourner en rond ? « Mr Beat » , un poil trop répétitive, met du temps à faire décoller sa suivante « Evil Death Roll » qui se rattrape par la suite.
Les King Gizzard ont expliqué récemment leur sur-activité en déclarant qu’intellectualiser la musique était une perte de temps et que prendre plus de temps à en parler qu’à en faire était triste en quelque sorte. Ce septième album en est l’illustration parfaite. Avec eux, pas besoin de réfléchir : instruments en mains, micro à la bouche, ils continuent d’enchaîner les albums sans trop se répéter et en continuant de nous faire marrer, de nous éclater et de nous en mettre plein la gueule. Le seul et unique souci reste la production lo-fi et parfois dégueu comme en 1964 : un peu de clarté sonore rendrait peut-être le tout moins fatiguant au fil des écoutes. Hormis ça, Nonagon Infinity offre tout ce que l’auditeur attendait, après les avoir suivi pendant les 6 disques précédents.