King Gizzard & The Lizard Wizard ✖︎ Paper Mâché Dream Balloon

Deux albums par an.

King Gizzard and the Lizard Wizard. Déjà une phrase complète de lâchée pour le nom du groupe. Découverts avec l’incroyable I’m In Your Fuzz Mind, les australiens de la banlieue de Melbourne sont les seuls tarés capables de rivaliser avec Ty Segall en termes de productivité. Deux albums par an ? Normal. Après avoir livré le chtarbé et complexe exercice de style Quarters, Paper Mâché Dream Balloon se pointe en opposé.

A deux doigts de pondre leur disque le plus heavy dispo ce vendredi 29 Avril sous le nom de Nonagon Infinity, ils se rétractent et décident que « less is more. » Au lieu de saturer l’espace sonore, pourquoi ne pas se restreindre aux instruments non-électriques ? Exit les riffs, les basses et l’énervement, le but étant de faire place aux pop songs belles et pures. Coucou les flûtes, l’harmonica et bien d’autres instrus hirsutes marquant un album en effet plus folk.

Passion flûte.

Capture d’écran 2016-04-25 à 21.22.50Malgré l’excellente  » The River « , Quarters ratait le coche en allant trop loin dans le délire jazzy et la contrainte des 10 minutes par morceau, cette fois le canevas des titres courts leur convient. Et sied également à leur folie comme le démontre l’excitée  » Trap Door  » , bien au-dessus du lot quand il s’agit d’agiter la tracklist. Le jazz s’invite sur  » Sense « , le blues sur  » The Bitter Boogie « , une orgie d’harmonica sur  » N.G.R.I  » ou la flûte absolument partout dans l’album.
Devant la facilité avec laquelle les King Gizzard réussisse leur drôle de délire, on pense à autre chose. Comme avec ce cher Ty Segall et Manipulator, Paper Mâché donne envie que le groupe se pose. Finis les défis, finis les albums à l’affilée : calez-vous, bossez et mettez-en plein la gueule. Attention, non pas que leur discographie soit à jeter ou que ce dernier rejeton soit à jeter avec l’eau du bain loin de là mais on attend avec impatience le moment où le groupe arrivera à marier toutes ses envies dans un seul disque.

Un bordel quasi-imbattable sur scène.

Les incitations insistantes ne sont jamais suffisantes, courez voir King Gizzard and the Lizard Wizard. En 2015, c’était le meilleur concert de l’année où qu’il soit passé. A la Machine à Paris, l’alcool abondait mais l’exploit était là. Chez KEXP, la preuve est enregistrée : ils ont tout cassé et aucun autre groupe ne les a égalé. A la Flèche d’or encore en mars dernier, ils ont tout défoncés. Prenez vos places pour le prochain show : on pourrait même s’engager à les rembourser en cas d’insatisfaction. Jamais vous aurez à nous le réclamer.

Pour l’instant, les King Gizzard sont annoncés au Cabaret Vert : on parie que Rock en Seine et d’autres s’ajouteront à la fête.