Cette année, VisualMusic recense par membre de l’équipe ses préférés de l’année et s’ajouteront à la file des membres de labels, de groupes et d’acteurs de l’industrie musicale. De quoi faire ton marché dans une année mouvementée.
Mon résumé.
Dans ma playlist de l’année, Spotify dénombre plus de 600 morceaux pour une quarantaine de disques. Un indicateur comme un autre pour affirmer que cette cuvée était copieuse en sorties et ce pour tous les gabarits. Que tu sois un mastodonte (Foo Fighters, QOTSA, U2 pour ne citer qu’eux), une pépite de l’indie (Metz, Grizzly Bear, Protomartyr) ou déjà un gros poisson (Royal Blood, St.Vincent) tu es sorti un vendredi et tu nous as donné du boulot. C’est pourquoi je dépasse les quotas et j’élargis ma sélec en saluant ce bon vieux James Murphy toujours maître des platines et de mon coeur. Si tu veux aller plus loin, je te conseille de te pencher sur mon Top 100 Spotify qui renferme beaucoup de chansons de cette incroyable cuvée. A tel point qu’on se demande bien qui va pouvoir sortir un disque l’an prochain ?
Les disques.
LCD Soundsystem a effectué un retour plus que réussi 7 ans après This Is Happening. Toujours autant d’influences aussi bien digérées, une voix étonnante, un son fouillé et maîtrisé, un grand merci à James Murphy. Petite dédicace à ses potes de Soulwax qui ont aussi pondu un beau disque électro.
Avec Villains, Queens of the Stone Age a renouvelé un peu la formule avec l’assurance de sortir de sacrés morceaux et un disque qui aura su vivre avec les écoutes. Dans une disco dense, il est dur de savoir où il se situe mais clairement l’effort est là et l’essai est transformé.
Grizzly Bear ne m’a pas scotché avec Painted Ruins mais son live m’a fait apprécier la richesse de leurs nouvelles chansons en dehors de singles parfois gimmicks. Et, quelles voix…
Protomartyr avait sorti le meilleur disque de 2015 alors se succéder était une épreuve. L’exploit n’a pas eu lieu, faute à une ambiance un poil trop délétère et à l’absence de longs morceaux où le groupe étale habituellement sa force de composition. Reste un excellent album, « The Chuckler« , titre de l’année et un EP issu des mêmes sessions d’enregistrement prévu l’an prochain.
Father John Misty me fait mentir. A quelques éclairs de génie et de beauté étincelante près, je n’ai pas squatté Pure Comedy. Mais sa version live au Trianon était une telle démonstration que je veux bien repasser quelques heures en sa compagnie sur les 70 minutes de son troisième disque.
Dans leur frénésie habituelle, les King Gizzard and the Lizard Wizard ont sorti leur meilleur disque cette année dès janvier. Le reste a oscillé entre l’excellent, l’anecdotique et l’usant. Comme le quatrième est gratuit et constitue une de leurs pépites, on parie que le prochain sera bof.
Comme un coup de pied au cul venu d’Australie, les Gold Class ont franchi l’étape du second disque avec panache. Un 10 titres qui ne traîne pas et qui mérite aussi d’être vu en live. Mention à « Lux« , terminant l’album pied au plancher.
Les chansons.
Royal Blood – « How Did We Get So Dark«
La facilité du duo m’a souvent négativement influencé au point d’avoir sûrement expédié mon jugement sur leur disque. Écrire autant de tubes n’est pas si évident. S’il faut en choisir un, prenons l’éponyme.
Phoenix – « Fleur de Lys«
Au détour d’un album parfois difficile à digérer, Phoenix a encore enquillé un tour du monde quasi sold out. Hormis les singles, « Fleur de Lys » réussit à être moins sirupeuse que la moyenne.
IDLES – « Mother«
Par l’Angleterre vient la surprise une fois par an. A défaut d’attendre les Shame dont l’atterrissage a lieu en janvier, une autre bande de rageux débarque à toute blinde pour un défouloir en 10 titres de post-punk. Un album que j’aurais bien claqué dans mon top si je n’avais pas débordé comme ta maman.
Metz – « Raw Materials«
Après un II trop sec à mon goût, le trio de Toronto a travaillé dans la plus grande des logiques avec Steve Albini pour un résultat énervé, fun et plus digeste.
The Horrors – « Machine«
Se dessinant une discographie fournie et honorable, The Horrors ont pondu avec « Machine » un titre assez surprenant. Dans le genre de nappes crescendo à plus de 7 minutes dont ils ont l’habitude, on vous conseille « Something To Remember Me By« .
Les déceptions.
Le Mac DeMarco chiant en studio et insupportable en live, le Arcade Fire d’une atrocité, indigence et suffisance rares, le Death From Above insignifiant, le transparent Depeche Mode, le trop conceptuel White Wine, le redondant Marilyn Manson, le classique ASIWYFA et le trop synthétique St Vincent. Mais surtout LA déception, c’est le Pitchfork Paris et son affiche en mousse et un Rock en Seine aux têtes d’affiches bien pâles.
Et ton côté gangsta ?
J’aurais écouté bien trop souvent les gros noms du rap français (OrelSan) et US (Run The Jewels) par période pour que cela reste sous silence dans ce bilan. Tout comme « Humble » et « DNA » de Kendrick Lamar que je me mettais au casque bien fort comme un gros sale histoire de croire que je suis un vrai dingo. Le truc qui m’aura bien secoué, c’est aussi le nouveau disque d’ATDI mais il faut laisser la place aux jeunes dans les bilans.
Si j’avais eu plus de temps, j’aurais écouté plus…
Les albums de Flasher, Do Make Say Think, Fleet Foxes, Thundercat, Algiers, Thee Oh Sees, Ty Segall, Brand New et Fever Ray.
Les concerts.
NOS Alive 2017, peut-être le meilleur festival où j’ai pu mettre les pieds. Royal Blood, Savages, Depeche Mode, les Foo’s ont été entre autres dans les grands moments des 3 jours.
LCD Soundsystem à l’Olympia où toutes les planètes se sont alignées pour donner l’un des meilleurs concerts auxquels j’ai pu assister.
Queens of the Stone Age, en acoustique à la Maison de la Radio d’abord. A Bercy ensuite pour une setlist géniale servie par un son relativement dégueulasse.
Father John Misty, bien sûr. Et un clin d’œil à ses potes de Fleet Foxes avec leur belle baffe dans la même salle, 10 jours plus tard.
Grizzly Bear à l’Olympia nous a encore démontré à quel point leurs mélodies et harmonies sont sans pareille. Clin d’œil à Weezer vu deux jours après dans la même qui aurait pu faire partie de ce top 5.
Et 2018 ?
Nos Alive 2018 avec enfin un second live de Pearl Jam dont les billets sont achetés, ainsi que le festival des QOTSA à Londres et enfin le Download Festival. Côté studio, Nine Inch Nails pour un album ou d’autres EP ? Le nouveau Young Fathers, le Ought, un premier disque de Shame et peut-être un retour en grâce des Arctic Monkeys, TV On The Radio.