Les années passent et la mode des bilans ne semble pas s’arrêter. Par contre chez nous pas de classement, juste les noms. Un article par catégorie : albums, chansons, concerts, news et une playlist pour s’y retrouver. Parfois esseulées dans un disque trop chiche pour nous emporter ou peut-être parce que l’on est des boomers accrochés au format album, ces chansons ont quand même renversé notre 2022.
Les décennies passent mais nous ne cédons pas : l’album prime. Pourtant, on cède parfois aux sirènes d’un morceau qui nous emballe. Au sein d’un disque un peu faible ou alors simple single qui n’a rien à voir avec ce qu’on écoute. En termes de production, on ne peut pas dire que le rock et que les autres styles musicaux évoqués chez Visual subissent les effets d’une TikTok-isation de la musique. A savoir des morceaux plus courts et plus nombreux afin de garantir plus de streams et de miser sur une attention de plus en plus complexe à capter.
Crack Cloud – Please Yourself
Projet touffu, le collectif Crack Cloud nous a sorti encore un album multiple avec Tough Baby. Toujours en mouvement, c’est sûrement a posteriori qu’on se rendra compte de leur impact sur leur époque mais il n’y a pas besoin de prendre du recul pour considérer l’excellence et l’ampleur d’un titre comme ‘Please Yourself‘. Si forcément le relatif bordel du disque complet peut effrayer ou repousser, la réussite de ce titre est immédiate et irrésistible avec ses ‘I want it now‘ qu’on ne peut pas ne pas accompagner.
Sasami – Say It
Arrivée dans un mois de février qui nous semble être vieux de plusieurs siècles, ce second disque de Sasami est complètement inattendu. Connu pour un premier disque remarqué dans le genre de l’indie pop, elle se trouve un groupe de métalleux en backing band et intègre de l’indus et du néo-métal à sa musique pour un rendu impressionnant de… cohérence. Des titres comme ‘Say It‘, ‘Skin A Rat‘ ou ‘Need It To Work‘ sont tout autant de bizarreries qui donnent envie de soutenir son audace. Un projet dont elle a pu parler au moment de sa sortie.
PVA- Untethered
Trio electro rock, PVA est un de ces groupes ne pouvant provenir que d’Angleterre. Un sens du beat qui tabasse, un son ce qu’il faut de poisseux et cette impression d’être sur un dancefloor au sol collant bardé d’éclairages épileptiques. Surveillé de près depuis quelques années via une poignée de singles, leur album BLUSH sorti à la mi octobre tient la route et mérite que vous y cédiez vos cervicales. Retour sur leur parcours en interview avant leur première partie de Shame au Bataclan.
BODEGA – Doers
L’album divise chez les amateurs du groupe New-Yorkais Bodega, comme au sein de la rédac’. Mais vous savez quoi ? On a toujours besoin d’anti-capitalisme dans sa vie, surtout quand c’est entrainant. PROJECT MAYHEM avec des guitares et des textes toujours aussi cools.
INTERPOL – Toni
L’album est d’un certain ennui et pourtant, on y a cru fort FORT en entendant ce premier single qui monte tranquillement mais sûrement et servi par un clip plutôt original.
THE SMILE – The Smoke
On a du mal à choisir un single sur cet album qui est une sorte de Radiohead 2 se permettant même des phases post-punk (le single « You Will Never Work In Television Again ») mais quelle classe de Johnny et Tom. Un album fort recommandable dont les singles finissent par s’ancrer dans votre cerveau, comme celui-ci avec sa ligne de basse dingue et ce, même sans un être un fan de Radiohead.
SPOON – Lucifer on the Sofa
10 albums, 26 ans de boutique et pourtant, Spoon continue d’enfiler les albums de qualité. Tout en donnant toujours l’impression que c’est facile d’y arriver. Ce Lucifer on the Sofa dispose d’un charme fou, se déroule comme un tapis de yoga avant votre salut au soleil matinal et a l’audace d’être un de leurs meilleurs albums. Pour s’y mettre, on recommande le morceau-titre qui allie élégance, interprétation de grande classe et une production aux petits oignons.
THE SOUND OF ANIMALS FIGHTING – Apeshit
Le retour du collectif musical mêlant Anthony Green et RX Bandits avec un single qui sent bon le post-hardcore bordélique et timbré comme on l’aimait avec ce groupe.
OLIVER SIM – Sensitive Child
En marge de The XX, leur bassiste et choriste Oliver Sim se trouve à la tête de son premier disque solo Hideous Bastard. Toujours accompagné Jamie XX dans la création des mélodies et l’emballage sonore, on a été surpris par cet album à la fois sexy, groovy et intimiste et soutenu par une production chaleureuse et puissante.
DANIEL ROSSEN – Unpeopled Space
Grizzly Bear est en pause et le confinement bat son plein. Son co-chanteur décide donc de prendre ses guitares à deux mains et de mettre en place les bases d’un premier album édité sous son vrai nom. Avec You Belong There, Daniel Rossen prouve qu’il est le grand manitou de ce groupe phare des années 2010 et qu’il n’a rien perdu de son don à composer des titres d’une orfèvrerie soufflante. Sa gestion des temps nous laisse parfois en apnée, sans même parler de ce live au Café de la Danse où il a pu mettre toute sa dextérité au profit de la beauté de ses titres. Un homme d’une modestie presque gênante, que l’on a eu le plaisir d’interviewer plus tôt dans l’année.
BLACK COUNTRY NEW ROAD – Good Will Hunting
Quel parcours pour BCNR : une des ascensions les plus rapides de ces dernières années pour deux albums en un an. Quelques jours avant la sortie de ce Ants From Up There, leur chanteur Isaac Woods les quitte en invoquant la difficulté d’être le leader du groupe. Avec leur style musical très lyrique et équilibriste, ils ont tous les critères pour être le Arcade Fire des années 2020 et c’est d’ailleurs une référence assumée. ‘Good Will Hunting‘ est l’un des morceaux qui s’en rapprochent le plus grâce à son interprétation à fleur de peau et sa grandiloquence.
THE HAUNTED YOUTH – Broken
On savait déjà que toute une génération de jeunes groupes talentueux œuvraient dans une veine Psyché-Shoegaze avec DIIV en tête de ligne mais cette année a vu l’éclosion d’une nouvelle pépite belge. Emmenés par Joachim Liebens, The Haunted Youth imprime les esprits avec quelques titres de haute volée jusqu’à la révélation de son album Dawn of the Freak en fin d’année qui aurait bien pu figurer dans notre Top albums. Plusieurs singles de grande qualité empreints de spleen adolescent mais qui touchent toujours par leur sincérité. Ce Broken en est un magnifique exemple.
NILÜFER YANYA – Stabilise
Ben oui, on t’a déjà parlé de la perle Nilüfer dans le top albums, tu l’as peut-être même vue passer dans le Late d’Alain Chabat si tu as encore une télé chez toi…mais voilà, on ne pouvait pas passer outre ce tube en puissance.
BIG JOANIE – Confident Man
Un Girl band qui aurait dû faire plus parler dans les tops de cette année mais il sera toujours temps de se rattraper avec la tournée qui arrive en France très bientôt !
KATY J PEARSON – Talk over town
Un premier album remarqué il y a deux ans et une confirmation cette année avec Sound of the morning, la chanteuse originaire de Bristol fait de la Pop comme seuls les anglais savent la faire mais avec ce goût des grands espaces. Et une générosité que l’on a eu l’occasion d’apprécier sur scène et en dehors. Bref, Katy on te kiffe.
DMA’S – Olympia
Depuis des années qu’on les suit maintenant, on peut le dire, les meilleurs Britpoppeux de la nouvelle génération viennent d’Australie ! Alors oui, à chaque sortie, les albums semblent vouloir toucher un public de plus en plus large et ça marche plutôt bien bien au Royaume Uni puisqu’ils ont déjà ouvert les concerts des Courteeners, de Noel Gallagher ou des Arctic Monkeys, mais les titres révélés en cette fin d’année pour l’album How Many Dreams ? qui sortira en mars te donneront l’impression d’être en train d’écouter Fun Radio en 1996 dans ta caisse…et je t’assure que ça devient addictif.