Lancé dans une mini-tournée européenne, le grâcieux Hayden Thorpe venait étrenner ses titres solo dans la petite salle du bar/concerts du Charlatan, salle atypique dans la superbe ville belge de Gand. Une belle occasion d’approcher l’artiste en solo dans un cadre intimiste pour un vendredi soir tout en délicatesses musicales.
Aiden ou Hayden = même combat vocal !
C’est donc devant un parterre restreint, que l’on qualifiera surtout de privilégié, que l’artiste viendra réchauffer les cœurs en ce début d’automne. Charge à Aiden Ayers de chauffer le public. Ce musicien canadien vient livrer sa folk douce et sensible pour son premier passage européen. Une mission bien remplie tant l’artiste folk de Vancoucer aura bluffé par la justesse d’une voix qui impressionne et donné le ton d’une soirée faisant la part belle aux vocalises tout en douceur.
Calme…
Puis, c’est à Hayden Thorpe d’entrer sur scène et d’attaquer son set avec « Supersensual » issu de son dernier LP « Moondust For Diamond » à la guitare. Le micro semble presque de trop dans ce cadre intimiste pour un artiste qui séduit par sa grâce vocale et nous délivre d’emblée 3 titres du dernier LP dont la douce « The Universe Is Always Right ». Si l’on imaginait l’artiste un peu distant de prime abord, celui-ci se livrera de plus en plus. Évoquant une St Valentin qui lui aura coûté une relation, au profit d’une guitare qu’il emmène désormais en tournée, ou encore l’impact du confinement sur son écriture.
… Et volupté.
Une sensibilité artistique qui se retrouve dans un set ponctué de « thank you » polis et bien évidemment de singles issus de l’excellent premier LP « Diviner » aux nappes de claviers bien senties. Le public ne s’y trompe pas et ne manque pas de se rapprocher sur « Love Crimes » ou encore le titre éponyme en toute fin de set. À petite tournée, petite configuration, ainsi Hayden passe de la guitare au clavier tout en lançant ses bandes de batteries et autres parties musicale dans un calme désarmant. Il n’hésite pas non plus à sortir des titres inédits de son chapeau tout en évoquant son retour au sein de la maison familiale et la relation toute en retenue avec son père, soumis aux nombreuses répétitions d’un morceau en cours de construction, finissant par avouer qu’il pourrait écouter son dernier titre à l’infini, tant il l’apprécie. Touchant.
Et l’authenticité de l’artiste aura transpiré du début à la fin. Ayant eu la chance de l’aborder en fin de set, on aura pu évoquer son désintérêt pour les réseaux sociaux, tout dédié qu’il est à sa musique. Et s’il jouera un titre issu de son groupe passé Wild Beasts, « Palace », ce n’est qu’après qu’il m’en ait parlé que j’oserai aborder le groupe qui me l’avait fait découvrir et qu’il confiera manquer. Non pas pour raisons artistiques mais par visibilité de la « marque ». Un artiste réaliste qui aura même la bonté de m’échanger une lithographie de sa tournée pour mes photos. Une honnêteté musicale, humaine et artistique rares, vous l’aurez compris.
Au final, on ressort charmés de cette rencontre musicale et humaine dans un lieu tout aussi plaisant que la ville de Gand elle-même. On espère désormais que l’artiste sera bientôt de retour avec de superbes compositions et pourquoi pas, d’autres dates tout aussi plaisantes.
J’en profite pour remercier Verdigris Management et Hayden pour cette date. 🖤