Première fois au Download en 3 éditions pour moi et le samedi se sera dessinée sous les couleurs de la France, Los Angeles et du noir du Pale Empereur.
La France en forme.
Gloire aux français et aux surprises avec Tagada Jones et Ultravomit. Les premiers ont démarré la journée avec un set rappelant les meilleurs moments de Trust et Bérurier Noir. Débarqué sur un remix du projet de notre cher président Macron, ils ont décidé de foutre le bordel sévèrement au sein du chapiteau de la Warbird Stage et la mission semble accomplie dès le premier titre. On se demande clairement la voix que peut avoir le chanteur au réveil ou chez le boucher mais on ne reniera jamais l’efficacité de « La peste & le Choléra » ou « Envers et Contre Tous« . C’est dès ce concert qu’on a compris que le public du Download était bon enfant. Voir un mec chercher sa femme du nom de Céline juste devant nous, qu’il se fasse porter par un inconnu, juste pour l’aider à voir mieux tout en criant, c’était drôle. Les voir marcher en crabe jusqu’à la fameuse dame, c’était génial.
Prix de la meilleure ambiance de la journée pour Ultravomit qui aura compris une chose : les blagues les plus courtes sont les meilleures. Sur album, leurs délires peuvent paraître fatigants mais la scène leur va parfaitement. Les parodies/covers de Rammstein, Metallica, AC/DC s’enchaînent et on hallucine totalement devant le niveau de jeu général, les pogos dégueulant du chapiteau et face à la facilité de chacun à retourner tout ce beau monde. Dédicace au chanteur toujours au top pour tenir sa voix de cartoon et les interludes et au batteur aussi speed derrière les fûts que réglo au chant. Joli rappel sur la débile « Kammthaar » et oui, on peut dire que le rock fun et cool en France, c’est notre projet. Une chose que je n’aurais pas cru dire en 2018 avant de me rendre à Brétigny-sur-Orge.
La Californiiiiiiie, à Brétigny.
NOFX débarque le sourire aux lèvres avec l’air d’en avoir rien à branler et n’arrêtera pas de vanner tout au long de son show de 50 minutes. Le « groupe de merde » qu’est Hollywood Undead, la durée du concert des Guns lundi, les demandes du management de Marilyn Manson, la barbe d’un mec dans le public, les déguisements Pikachu dans les festivals : TOUT y passe. Même la durée de leur propre show toujours annoncé comme fini dans deux minutes, tout en assurant tranquillou la durée réglementaire. Ne les connaissant que de nom, j’ai apprécié les trolls même si la musique m’est un peu passé au-dessus. Faut avouer que c’était plaisant et que la transition avec Offspring sur la grande scène est parfaitement trouvée. Comme le punk-rock californien n’est pas ma grande passion, les deux shows ont surtout été l’occasion de chercher à manger et remplir les pintes de 90 cls. En comparant avec sa prestation à Rock En Seine en 2015, Offspring n’a pas rajeuni mais leur concert avait l’air plus maîtrisé. Par contre en 35 ans de carrière l’an prochain, ne pas avoir trouvé un ingé son de qualité pour les sonoriser, c’est inexplicable. C’était assez pour faire sauter sur Smash, Americana et les classiques mais on avait l’impression d’entendre tout ça à travers un aquarium.
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Un blason redoré en partie.
Après les retrouvailles à Bercy en novembre dernier dans une prestation qu’on qualifiera de mitigée, voir Marilyn Manson en tête d’affiche avait des allures de seconde chance. On croisait les doigts pour un set aux allures de best-of pour oublier un concert trop bourrin et à la setlist trop porté sur les « mauvais » morceaux des derniers disques. Sans trop y croire, nous voilà devant « Irresponsible Hate Anthem« . Un hymne des grands jours qui annonce un show chiche en effets visuels et en mise en scène de farce et attrapes, en se focalisant sur l’efficace : la meilleure époque de Manson. 7 titres sur 16 piochent dans le duo Antichrist Superstar / Mechanical Animals et quel plaisir d’entendre « Rock Is Dead », « Antichrist Superstar » derrière son pupitre ou l’excellente et trop boudée des concerts « Angel With The Scabbed Wings« . Bien sûr, on aura à redire sur la performance vocale qui torche toujours les trois quarts des titres, sur l’aspect très monolithique de la section rythmique ou sur le manque de communication général. Depuis longtemps voire toujours, ces défauts font partie de la machine Manson. Derrière le monstre médiatique, il n’y a jamais vraiment eu de bête de scène. Ce soir-là, lui et ses sbires ont fait le taf et il suffisait de voir la marée insupportables de smartphones sur « Sweet Dreams« , « Coma White » ou « Beautiful People » pour comprendre qu’il ne fallait pas se focaliser sur les détails et juste kiffer la remontée dans le temps.
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Le temps de 2/3 chansons, nous avons apprécié les cas : d’Alceste et de ses sons à la Perfect Circle, de Nothing More et de son sosie musculeux de Mark Lanegan et de Thrice qu’on ne connaissait pas autant que Lolu. De quoi rattraper pas mal de trucs pour une première journée.