Premier jour du Main Square Festival 2018 et force est de constater qu’aujourd’hui, Il y en a pour tous les goûts ce vendredi 6 juillet à Arras : du rock, du rap, du reggae et surtout un énorme soleil qui ne nous lâchera pendant les 3 jours de cette édition 2018 qui s’annonçait prometteuse. Verdict sur fond de Coupe du Monde et bonne ambiance, entre supporters français et belges réunis autour d’un même objectif (mais pas le même destin), une qualification en demi-finales.
L’échauffement
Ce sont donc les américains de PVRIS (ndlr : prononcez « Parisse ») qui ouvre les hostilités ! Emmenés par leur chanteuse aux cheveux blonds décolorés mais à la voix cristalline, Lynn Gunn. D’apparence frêle et fragile, elle va vite révéler son jeu de scène, demandant au public de les accompagner en frappant dans les mains pour mettre tout le monde d’accord sur le plan vocal. Quelle coffre ! Quelle énergie ! Ça saute de partout dans le public (plutôt jeune). Vous l’aurez compris, cette apparente timidité est littéralement mise de côté dès qu’il s’agit de pousser la voix et d’enchaîner les morceaux rock/électro toujours plus puissants… Plaisant et une belle manière d’entamer ce festival.
La tactique.
Damien Jr. Gong Marley, le fils de celui qu’on ne présente plus ! Hommage poussé jusqu’au bout puisque le public n’était pas venu qu’avec des cigarettes pour accueillir son passage. Petite séance photos, mains en l’air, devant son public pour notre futur quarantenaire qui pose et c’est parti ! Ou presque ! Le temps pour le public de laisser éclater sa joie en chantant très fort et à l’unisson: « on est en demiiii, on est en demiiii, on est, on est… » Vous connaissez la suite ! Un petit hymne national, un p’tit clapping et cette fois, on est bons ! Ou presque ! Sur scène, un présentateur aux couleurs locales déboule afin de présenter le fils prodigue en toute simplicité. Et ça y est ! Ou presque ! On entend sa voix mais toujours pas d’apparition de la star ! Mais que vois-je ?!! Est-ce lui ?!! Non. Juste l’apparition d’un membre du staff agitant un drapeau orné du lion rastafarien et le voilà enfin !! Tout de jean vêtu, des dreads jusqu’aux chevilles, les mains se lèvent dans le public, le drapeau danse toujours sur scène et 2 choristes viennent s’ajouter aux côtés du chanteur, pour montrer comment on fait. Ça se lâche dans le public, ça danse, ça se libère… Les jeunes et même les moins jeunes… On fait chanter le public… Bravo Marley ! Mission accomplie, on se croirait à un concert de ton père sur fond d’ordonnance médicale bien sûr ! « Do you know the medical benefits of marijuana ? Do you like marijuana ? » Yeeeeaaaah !!!
Le titulaire surprise.
J’avoue, nous sommes arrivés dans une zone de méconnaissance totale, Roméo Elvis, on sait juste que le mec a du succès auprès des plus jeunes du public, déjà très présents sur la Green Room pour l’une des stars de la journée. Le rappeur belge, arborant un maillot de l’équipe nationale à son nom, parle foot, match de coupe du monde oblige, évoquant même la demi-finale (perdue depuis) espérant que les français sauront rester humbles. Néanmoins il n’en oublie pas son concert épaulé par 3 musiciens et un public reprenant en choeur le moindre titre. On s’amusera de la queue de crocodile dépassant de la cape même de l’artiste, originalité, quand tu nous tiens ! C’est un vrai retour à l’adolescence : compressés comme des navets, à échanger nos sueurs, ça pogote, ça profite de la vie voire du bac puisque les résultats étaient le même jour ! En tout cas, le succès est total, son jeune public me déclarant même : « c’est un peu vulgaire mais Romeo Elvis met l’ambiance quand même ! »
Un 4-2-4 très offensif !
Puis vint le tour de la première grosse tête d’affiche que l’on attendait, Gojira. Les chevelus répondent aux chevelus mais cette fois, le reggae et les dreads laissent la place aux watts et headbangs. « Le fleuron de la musique française », selon Augustin, un ado présent sur les lieux, qui ne pouvait rêver mieux en fêtant ce soir son bac mention TB avec son groupe préféré. Du lourd, du très lourd donc ! La preuve dès les premières percussions illustrées par une vidéo de volcan en éruption. Ça va chauffer !
Les guitares attaquent, la batterie se déchaîne, Joe Duplantier, le chanteur fait des « aaaah » très graves, ça secoue la tête, ça lève les doigts en l’air et bien sûr ça pogote dans les premiers rangs (et pas que), ça surfe sur le public ! Canons à fumées, à confettis, lances-flammes, baleines gonflables, « est-ce-que vous êtes vivants ? » vocifère Joe, la foule en liesse ne peut que lui répondre par un GROS « OUAAAIIIS » franc et massif, tout y est… Un show de dingue… Du bon gros metal, bien fat, du vrai, confirmant un peu plus leur statut de mastodonte de la musique française ! Grosse GROSSE claque !
L’action chaude !
10 ans qu’on n’avait pas vus sur scène les membres de la Team Nowhere et franchement, personne ne se plaignait de la disparition du nu métal. Force est de reconnaitre que le groupe français a eu le temps de se reposer durant cette trève et cela leur profite sur scène ! C’est énergique à souhait et si Romeo Elvis affichait haut les couleurs de la Belgique, Mark Maggiori se sera chargé de nos couleurs avec des touches de bleu blanc rouge de fort bon aloi ! Grosse patate sur scène, le groupe qui vogue entre métal et hip hop, fête dignement ses 20 ans d’existence avec une réelle envie de faire plaisir à ses fans massés devant les crash barrières. Un show qu’on n’attendait pas forcément mais qui aura eu le mérite d’être dans la continuité des bouillants Gojira.
LE BUT !!!
La tête d’affiche. La Citadelle est pleine pour voir la référence rock du moment. Des costards pour Troy Van Leeuwen et Michael Schumann à la basse, la grande claaaasse… Qui tous les 2 crachent sur scène… Ça, c’est moins classe. Et ce Josh, quel dégaine ! On ne peut que se dandiner comme lui (ou Elvis, au choix) et on ne s’en lasse pas. On en prend plein la tronche ! Du bon son mais aussi des jeux de lumières de dingue ! Un véritable feu d’artifice avant l’heure (visuel et sonore). Les lumières sont parfaitement synchro avec le son et se calent parfaitement sur les solos… Le groupe ne déçoit pas malgré les craintes justifiées et hantant encore les plus anciens fans (mémoire de concerts foirés il y a encore quelques années) !
Mais là, que nenni, le tout est pétri de maitrise, comme la mise en scène et ces tubes de néons flexibles verticaux entre les musiciens qui changent de couleurs selon les titres (turquoise, vert, orange, bleu, rouge, violet…) et avec lesquels les musiciens jouent parfois, s’appuyant dessus ou triturant leurs guitares à même les tubes…
Les spots s’affolent, ça tape fort sur la batterie, Jon Teodore confirmant toujours un peu plus son statut de pieuvre surpuissante (appelons-le, le kraken)… Le type se paie même un solo de batterie de brütasse sur l’incontournable « No One Knows ». Un régal durant lequel la bande honore forcément son dernier album « Villains » mais aussi son vénéré « Songs For The Dead », 4 titres de chaque ayant été joué devant « Like Clockwork »…
« Merci beaucoup Motherfuckers! » Josh lâche même quelques mots, il a fucking lové ce que Marley a produit sur scène avant lui, plus tôt dans la journée (surprenant) et nous régale même de son accent anglais en prononçant quelques mots dont « c’est magnifique! », s’extasiant devant le parterre de spectateurs s’étalant à ses pieds, avant d’enchaîner sur un de ses titres rock les plus sensuels: « Make It wit Chu ». Impro guitare, impro piano…
Dernière titre « A Song For The Dead »… On pense que c’est la fin mais non, le groupe reprend son interprétation, s’arrête à nouveau… Mais pour reprendre de plus belle… Le groupe ne finit pas de jouer avec nos émotions et notre petit coeur mais ne cesse de jouer vraiment, comme pour nous rassurer « mais non, c’est pas fini ! », comme pour nous laisser un peu de répit…
Et puis Josh de terminer en jouant au dessus de Teodore… Derniers sons, dernières émotions…
Ils nous quittent, la guitare grince, nos dents aussi… Ça y est, ils sont partis, on aurait tellement aimé plus que cette heure de 20 de concert rondement menée (et qui aura satisfait tous les fans présents. Et pour nous, avec 2 autres jours de festival, nous quittons la Citadelle en ayant loupé Jungle à la faveur de Josh et zieuté du coin de l’oeil les sets de Nekfeu (on est trop vieux) et le set électro de Paul Kalkbrenner qui aura su retenir une bonne partie de la Citadelle au niveau de la Green Room pour cette fin de première journée.
Pour lire le report du second jour et du troisième jour, c’est ici Kamrades (liens à suivre) !