Après une première journée très, (trop ?) éclectique pour nous, ce samedi allait rester dans la même lignée, heureusement, de ci, de là, quelques noms déjà bien connus de la scène rock qui allait tenir leurs rangs et nous offrir de bons moments de live aussi.
Les Anglais envoient leur crème !
Ross pressait, pressait, car il était hors de question de louper Shame ! En tout cas, la chemise rouge doit être un fil conducteur sur ce festival 2019 puisque le chanteur, Charlie Steen, porte la même que Chris la veille (comprendre Christine And The Queens). Ce sera le seul point commun entre ces 2 groupes totalement différents qui, pourtant, on le sait, ont glissé ainsi un hommage à votre webzine préféré. Shame avec son chanteur, ses 2 guitares, sa basse et sa batterie envoie du looouuurd ! Ça envoie du rock, du vrai punk rock anglais qui déménage, de quoi réveiller la main stage qui semblait un peu endormie, sûrement fatiguée par les nombreux concerts et la courte nuit de la veille. Du bon son et une énergie de dingue (dégagée par chacun des membres du groupe, le bassiste se faisant une spécialité de la course de basse) qui intriguent et rassemblent les troupes doucement mais sûrement devant la scène.
L’ambiance est chaude et Charlie ne peut s’empêcher, lui aussi, de faire tomber la fameuse chemise rouge. En parlant de mode, il fait bien admettre que le style anglais est assez particulier : grosse ceinture en daim marron sur pantalon et Doc Marteens bordeaux, de quoi faire frémir les instagrammeuses toujours connectées. Heureusement c’est pour nous ravir les oreilles plus que les yeux que Shame est venu jusqu’ici pour nous aujourd’hui. Mais les jeunes anglais courent de bout en bout de la scène, ça hurle dans le micro, et si peu de personnes ne les attendait, beaucoup auront été conquis par ce set plein de puissance avec un gros clin d’oeil au renouveau de cette scène punk rock anglaise (portée par Idles et Shame) puisque les copains de Fontaine DC étaient aussi présents sur le t-shirt du bassiste. Vraiment, peut-on encore douter de cette scène qui est la plus intéressante du moment dans le domaine rock ? Ross me confiera même que dans le pit photo, si peu de confrères les connaissaient tous auront été conquis par l’énergie que nous avions déjà eue le plaisir d’observer aux Nuits Secrètes 2018.
Un rosé pamplemousse s’te plait !
Houalala, on est pas spécialement venus pour Matt Corby et ça va vite se confirmer. Le mec est bien trop propre sur lui. Brushing bien fait, chemisette d’été repassée, voilà un nouveau style vestimentaire certes mais aussi musical : une pop douce avec sons électro, clavier et choeurs type gospel, limite musique d’ambiance. C’est frais ! Pas de souci. Mais le melon/jambon sec l’est tout autant !
Le Bastion toujours bien bon.
Quelle surprise de voir tant de gens amassés devant la petite scènes du Bastion, venus écouter les Cayman Kings ! De ce point de vue, on salue encore l’initiative du festival qui aura su mettre en avant les groupes régionaux via cette nouvelle troisième scène qui affichera très souvent une belle fréquentation. Voilà donc un groupe lillois de rock anglais psyché, très inspiré des années 70, tant au niveau vestimentaire et capillaire (puisqu’on a décidé de vous parler mode sur ce deuxième jour du festival : cheveux longs, moustaches, veste en velours, petit boléro…) qu’au niveau musical. Des compos très rythmées s’appuyant sur des sons typique des 70’s : le clavier « type orgue » avec gros autocollants dessus et guitares qui crient. Ça déménage, les mecs envoient ! Même le clavier est déplacé dans tous les sens pour jouer sur scène ! Un joyeux bordel qui confirme la bonne réputation qui précède le groupe (pour qui suit un peu la scène musicale lilloise).
Mou-i…
C’est un véritable défilé de mode, cette année ! Un musicien, Armand Butheel, pantalon rouge à motifs noirs (le rouge encore ! Je vous dis, on a clairement infiltré le milieu) et une chanteuse, Clara Cappagli, chacun leurs claviers et platines pour balancer du son électro. Et il y du monde pour le duo parisien d’Agar Agar : le devant de la main stage est rempli. Un public qui se laisse embarquer par la pop électro jouée par nos 2 artistes. Seulement Armand a l’air so blaseeeyyy ! D’ailleurs, c’est peut être à cause de ce manque d’engouement justement que le public suivra timidement… C’est dommage ! Ross me confirmera cette impression puisque cela fera déjà sa troisième fois avec le groupe mais on s’accorde sur un point, il manque ce petit truc pour permettre au groupe d’emporter l’adhésion totale du public malgré quelques bons titres évidents.
L’instant GROS bordel !
Soyons clairs, on va zapper le set de Maggie Rogers, adoubée par Pharrell Williams, qu’on adore mais qui a quand même écrit des singles pour les Minions. Rendez-vous est donc pris sur la Main Stage et on ne peut que constater une chose, Skip The Use a rempli la place principale, c’est NOIR de monde ! Le public tape dans ses mains, pour faire venir plus vite leur groupe nordiste préféré. Et ils ne vont pas être déçus car Mat Bastard va se faire un plaisir de chauffer la citadelle à bloc !
Ça bouge bien dans le public qui rêvait de se trémousser et de jumper sur ce mélange punk rock et funk, typiques. Vous avez remarqué ? INSTANT MODE, ils sont tous habillés en joggings Adidas noirs et blancs.. Sauf Mat qui en porte un rouge… Décidément ! Encore un lecteur !
Clairement, le groupe fête là ses retrouvailles avec son public d’origine. Mat et son bon coeur apostrophent même les photographes (dont notre préféré, Ross) pour les autoriser à rester tout le long du concert s’ils le souhaitent. Ça fait plaisir, il faut le dire, beaucoup d’artistes moins installés se montrant bieeeen plus relous sur les conditions photo. Il n’y a pas à dire, Skip the Use sait mettre l’ambiance et adore échanger et jouer avec son public, prêt à tout lui donner en retour. Et ça poggote au milieu et ça crie à gauche, puis à droite. Ambiance de dingue comme on en voit malheureusement désormais trop rarement sur les festivals !
Comme la dernière fois qu’ils étaient présents au Main Square, les Skip The Use nous font faire un 1, 2, 3 soleil, l’occasion de désigner un spectateur et lui offrir des places pour un prochain concert du groupe. Très bon esprit on vous dit ! On peut ne pas être fan du groupe, il n’en reste pas moins sympathique et ne peut qu’emporter l’adhésion des spectateurs. Surtout quand celui-ci fait une dédicace avec la chanson intitulée « Marine » dont les paroles sont : « FUCK you, I’ve gotta hate you, I’m not the only one ». Message simple et efficace qu’on a aimé et qu’on tenait à partager en ces temps obscurs.
Bref. Un vrai centre aéré, un vrai show, un vrai bordel ! Et même si on est plus fans de l’ambiance que de la musique, on a aimé se laisser prendre au jeu et on s’est bien marrés, nous donnant tout de même l’envie de les revoir sur scène. La générosité rouge, ça paie kamarades !
Mange tes Macklemore.
Alors okay, on aurait pu penser qu’on se barrerait sans voir Macklemore mais on est aussi des reporters de l’extrême ou pas, bordel ? Entrée en fanfare (trompette et trombone) et en feux d’artifice pour le roi du pop-rap ! Le public, les mains en l’air, se balançant de gauche à droite dès la première chanson… L’ambiance promet d’être encore très bonne pour cette tête d’affiche mainstream mais tête d’affiche tout de même.
Surtout qu’il nous demande de « make some noise » et nous avoue que le pays où il préfère chanter, c’est bien sûr le nôtre. C’est fou ça ! Le point commun avec Skip The Use, c’est cette envie furieuse de partager énormément avec le public. Un autre est de tenir un discours très humanitaire qui prône égalité et tolérance, big show obllige, ça n’empêche pas les lancées de flammes, danseurs sur scène, changements de costumes, écrans géants et basses à fond comme s’il fallait encore augmenter la température sur la main stage. Si vous étiez venus pour un show à l’américaine, vous l’aurez eu et de ce point de vue, la tête d’affiche grand public aura tenu toutes ses promesses.
La rime en déprime.
C’est sur la Green Room que l’on achèvera cette seconde journée en allant voir le phénomène Lomepal. Rappeur mélancolique s’il en est qui affiche tout aussi complet que la main stage ! De ce point de vue, il n’aura pas eu à rougir Antoine (de son petit nom) même si le public est là, encore, assez jeune et loin de la moyenne d’âge de Cypress Hill 24h plus tôt. Il est temps pour nous de mettre les voiles car ce dimanche, on compte bien profiter au maximum de l’affiche qui cumulait de nombreux artistes traités dans nos colonnes.